Les coulisses de l’arg€nt
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Les coulisses de l’arg€nt



D’où vient l’argent ? L’imaginaire nous entraîne généralement vers des images de machines imprimant des billets ou fabriquant des pièces en quantité phénoménale.
Mais, en réalité, la plus grande quantité d’argent en circulation n’existe pas !
Soulevons le voile sur les coulisses de l’argent...
Egalement de nombreuses alternatives pour changer de système ...


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Qui crée l’argent et qui décide des quantités mises en circulation ? Contrairement à l’idée largement répandue, l’argent n’est pas créé par le gouvernement ou par un organisme de l’état. Depuis le 1er janvier 1999, la Banque Centrale Européenne [BCE] s’est, en effet, vu transférer les compétences des Banques Centrales Nationales [BCN] des états membres. La BCE et les BCN, devenues ses sous-traitants, forment le Système Européen de Banques Centrales [SEBC]. Ce dernier a le monopole d’émission de la monnaie fiduciaire, autrement dit, des pièces et des billets de banque. Mais la plus grande quantité d’argent en circulation n’est pas tangible. La majorité est en effet créée virtuellement par des entreprises privées : les banques. on croit souvent que les banques prêtent l’argent que les déposants leur ont confié, mais pas du tout. En fait, les banques créent l’argent qu’elles prêtent. Non à partir de leurs bénéfices, ni de l’argent déposé, mais directement à partir des promesses de remboursements faites par les emprunteurs ! Impossible ? Voyons de plus près comment ce «miracle» [NDLR : utilisé ici à défaut de son contraire...] de la création d’argent virtuel, à partir de rien, se produit.

Petite allég’OR’ie

Pour redonner un cadre historique à la création monétaire, voici une petite histoire allégorique inspirée de l’excellent documentaire «Money as Debt»1.
Depuis son invention, que l’on situe en Lydie au VIIè siècle av. J-C, et au fil des époques, l’argent a pris bien des formes différentes : graines, coquillages, pierres et même plumes ! Plus tard, le monnayage métallique devint la norme mais était assujetti à la disponibilité de la matière première. Selon les régions du monde, cette disponibilité a beaucoup varié, entraînant de grandes conséquences sur les économies. Certaines cultures devinrent expertes dans le façonnage de l’or et de l’argent qui étaient des métaux attrayants et faciles à travailler. En frappant des pièces de monnaie, dont le poids et la qualité étaient certifiés, l’orfèvrerie fut élevée au rang d’art et contribua grandement à faciliter le commerce. L’Histoire humaine connut ici un tournant important.

Jetons un oeil du côté de l’orfèvre qui fut l’outil-charnière de ce tournant. Pour protéger tout son or, l’orfèvre en question eut vite besoin d’une chambre forte gardée. De fil en aiguille, les villageois les plus nantis vinrent lui demander un peu de place dans sa chambre forte, afin de garder leur or et leurs objets de valeur en sécurité. En louant des espaces, l’orfèvre se rendit vite compte des bénéfices importants qu’il pouvait réaliser à partir de quasi rien. Les années passèrent et l’orfèvre constata une chose étonnante : les déposants venaient rarement réclamer leur or. Et si certains le faisaient, ils ne le faisaient jamais tous en même temps [il faut préciser ici que les reçus rédigés par l’orfèvre étaient échangés comme s’ils étaient véritablement l’or qu’ils représentaient].

Entre temps, l’orfèvre démarra une autre affaire : il se mit à prêter son or en demandant des intérêts. Comme les reçus devenaient de plus en plus acceptés à titre de paiements, les emprunteurs demandèrent leurs emprunts sous cette forme.
Alors, l’orfèvre eut une idée plus géniale encore, ou devrait-on écrire plus «maligne »… Comme il savait que les déposants venaient rarement chercher leur or, il s’autorisa à faire des prêts couverts par l’or de ses déposants ! Aussi longtemps que les emprunts seraient remboursés, les déposants n’en sauraient rien et l’orfèvre, maintenant plus banquier qu’artisan, ferait de gros bénéfices. Pendant des années, l’orfèvre tira d’importants intérêts sur le dos de ses clients. Maintenant «grand prêteur», il était devenu immensément riche et étalait ses richesses. Les villageois le soupçonnèrent alors de dépenser l’argent de ses déposants. Ensemble, ils le menacèrent de retirer tout leur or s’il ne s’expliquait pas sur sa richesse démesurée. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la situation ne tourna pas au désastre pour l’orfèvre. Malgré sa duplicité, il montra aux villageois que leur or était toujours là, en sécurité dans la chambre forte. Au lieu de reprendre leur or, les villageois demandèrent alors à l’orfèvre- banquier de leur verser une partie des intérêts. C’est ainsi que les premières banques naquirent ! Le banquier payait un taux d’intérêt bas sur les dépôts et faisait payer un intérêt élevé sur les prêts. La différence couvrait les frais de fonctionnement et ses bénéfices. La logique du système était simple, efficace et semblait être un moyen raisonnable pour répondre à la demande de crédits…

«Ex nihilo»

Insatisfaits par les revenus qui restaient après le partage des bénéfices avec leurs déposants, les premiers banquiers eurent une nouvelle idée : puisqu’ils étaient les seuls à savoir combien il y avait d’or dans les chambres fortes, ils pourraient prêter des chèques garantis sur de l’or qui n’existait pas. Un système, encore plus rusé, qui pouvait tenir aussi longtemps que les déposants ne viendraient pas tous en même temps réclamer leur or…
Cette idée fonctionna à merveille et les banquiers devinrent immensément riches avec des intérêts sur de l’or inexistant. L’idée que les banquiers puissent créer de l’argent à partir de rien était tellement outrageuse que pendant longtemps personne ne soupçonna rien du tout. Mais le pouvoir de créer de l’argent ex nihilo monta très vite à la tête des banquiers. Bientôt, l’importance des prêts et l’opulence des banquiers déclenchèrent de nouveaux soupçons. Certains emprunteurs demandèrent de l’or véritable plutôt que des chèques. La rumeur aidant, les gens vinrent de plus en plus nombreux réclamer leur or aux portes des banques. Mais les banques n’avaient pas assez d’or pour couvrir tout l’argent «papier» qu’elles avaient émis. Pour la première fois dans l’Histoire, il y eut une «ruée sur les banques» et ces retraits massifs ruinèrent de nombreuses banques individuelles ; ce qui endommagea la confiance des masses par rapport au système bancaire…

«Par essence, la création monétaire ex nihilo que pratiquent les banques est semblable, je n’hésite pas à le dire pour que les gens comprennent bien ce qui est en jeu ici, à la fabrication de monnaie par des faux-monnayeurs, si justement réprimée par la loi.»
Maurice Allais




Il aurait été si simple, dès les premières banqueroutes, d’interdire de fabriquer de l’argent à partir de rien. Mais les immenses crédits octroyés par les premières banques étaient devenus essentiels à l’expansion du commerce du vieux continent. C’est donc a contrario de la plus simple logique que la pratique fut légalisée et réglementée ! Les banquiers acceptèrent [du bout des doigts quand même…] de respecter des limites sur les montants d’argent fictif qu’ils pouvaient prêter. Mais ces montants restaient bien supérieurs à la valeur réelle des réserves d’or disponibles : de l’ordre de 9 pour 1 ! En d’autres termes, une banque pouvait officiellement prêter 10 unités monétaires pour 1 en valeur réelle. C’est ce qui est encore appelé de nos jours : le «système de réserve fractionnelle». Un nouvel «arrangement entre copains» fut également conclu : en cas de ruée sur une banque, les Banques Centrales soutiendraient les Banques Locales en leur prêtant de l’or ; une coopération quasi mafieuse... Ainsi, le système de crédit [NDLR : lire en langue des oiseaux «crée-dit», créer ce qui est dit…], fabriqué «de toutes pièces» par les banquiers, devenait infaillible et ne pouvait plus s’effondrer… sauf, bien sûr, s’il y avait des ruées massives sur les banques en même temps !

«Une chose à comprendre à propos du système de réserves fractionnelles utilisé par les banques est qu’à l’image du jeu des chaises musicales : aussi longtemps que la musique continue, il n’y a pas de perdants...»
Andrew Gause, historien monétaire


Le système contemporain

Petit à petit, le système de réserve fractionnelle, soutenu par une Banque Centrale, devint le système monétaire dominant. Et la fraction d’or qui garantissait l’argent créé par le processus de dette descendit progressivement à… zéro ! Ceci entraîna deux choses importantes au niveau de la valeur de l’argent et de sa conversion. Explication : Avant, l’argent représentait une valeur. Par exemple : un billet d’1 dollar était un reçu avec lequel on pouvait réclamer à la banque un poids fixe d’or ou d’argent. Aujourd’hui, 1 dollar «papier» ou «numérique » peut uniquement être échangé à la banque contre un autre dollar «papier» ou «numérique». Avant, le crédit créé par une banque privée existait uniquement sous forme de billets de banque privés. Les gens avaient le droit de refuser ces billets, tout comme ils peuvent encore refuser un chèque personnel aujourd’hui. Aujourd’hui, le crédit créé par une banque privée est légalement convertible en devises fiduciaires émises par le gouvernement, comme les dollars, les livres sterling ou les euros.

Avec ce fonctionnement, combien y a-til de devises fiduciaires en mouvement dans le monde ou, formulé autrement : combien y a-t-il d’argent en circulation ? Comme nous l’avons vu plus haut, les gouvernements créent une limite légale à la création d’argent fictif en imposant des règles sur les obligations de réserves fractionnelles. Mais ces obligations sont tout à fait arbitraires. Elles varient d’un pays à un autre, d’une époque à une autre. Si autrefois le ratio 9 pour 1 était une vraie limite, aujourd’hui les ratios de réserve minimale ne s’appliquent plus du tout entre argent virtuel et argent en dépôt. Ils s’appliquent uniquement entre «argent nouvellement créé» et «argent existant». Des milliards sont ainsi créés à partir de rien ! Et à la seconde où ils sont crédités sur les comptes des emprunteurs, des millions d’intérêts commencent à être perçus, permettant aux banques… de prêter davantage d’argent virtuel ! Avec ce système, le ratio avoisine les 100 : 1, soit 100.000 euros de crédits octroyés pour 1.000 euros en banque… Et tout cet argent est uniquement créé grâce, ou à cause, du processus de dette !

«Je crains que le simple citoyen n’aime pas du tout se faire dire que les banques peuvent créer de l’argent - et qu’elles le font… Et que ceux qui contrôlent le crédit d’une nation dirigent la politique des gouvernements et tiennent dans le creux de leurs mains la destinée des peuples.»
Reginald McKenna,
ancien président de la Midlands Bank of England




…et cela rapporte !

Avec ce système, les registres de chaque banque doivent montrer que la banque a 10% de plus en intérêts qu’en prêts. C’est donc un incitatif très fort pour une banque de solliciter des dépôts afin de prêter davantage : «Epargnez chez nous, cela vous rapportera plus !». Tout ceci entretient l’idée fausse que l’argent vient des dépôts.

Il faut bien comprendre que le système bancaire est un circuit fermé. Un crédit créé dans une banque [achat] devient un dépôt dans une autre banque [vente] et vice versa. En fin de compte, l’effet est le même que si tout se passait dans une seule et même super-méga-banque qui percevrait des millions d’intérêts sur de l’argent qu’elle n’a jamais eu mais qu’elle a créé «de toutes pièces» ! Absurde ? En quelques décennies, à cause du lobbying féroce des banques, les obligations de réserve ont quasiment disparu dans plusieurs pays et les ratios actuels deviennent irraisonnables au seul nom du profit. Plus récemment, les banques ont trouvé le moyen de contourner les obligations de réserve en faisant payer des «frais de dossier » en plus du capital emprunté !
Alors, bien que les règles soient compliquées, la réalité est toute simple : les banques peuvent créer autant d’argent que nous sommes capable d’en emprunter !

«Tout le monde sait, subconsciemment, que les banques ne prêtent pas d’argent, elles le créent. Quand vous voulez prendre de l’argent sur votre compte-épargne, la banque ne vous dit pas que ce n’est pas possible parce qu’elle a prêté cet argent à quelqu’un d’autre…»
Mark Mansfield, économiste




Un mensonge organisé

En dépit des images que l’on nous montre, l’argent créé par les gouvernements représente en général moins de 5% de l’argent en circulation. Aujourd’hui, plus de 95% de l’argent en circulation a été créé à partir des promesses des emprunteurs à rembourser les crédits prêtés avec intérêts. Mais les banques ne peuvent utiliser ce système qu’avec la collaboration des gouvernements. Comment cela fonctionne-t-il ? Premièrement, les gouvernements passent des lois qui imposent l’utilisation de la devise nationale. Deuxièmement, les gouvernements permettent que les crédits créés par les banques soient payables dans leurs devises nationales. Troisièmement, les Cours de justice font respecter les obligations de paiement des dettes. Et enfin, les gouvernements adoptent des règlements qui assurent le fonctionnement et la crédibilité du système monétaire, sans rien faire pour alerter le public sur l’origine véritable de la création de l’argent.
on nous a donc trompés. Ce que l’on appelait démocratie et liberté sont en réalité devenues une forme malicieuse et invisible de dictature économique mondiale. Aussi longtemps que notre société dépendra du crédit bancaire pour son apport d’argent, les banquiers continueront de décider qui reçoit de l’argent ou non… Ce qui leur donne le «pouvoir» de tirer les ficelles du système tout entier.

«Nous sommes reconnaissants au Washington Post, au New York Times, au Time Magazine et aux autres grandes publications dont les directeurs ont assisté à nos réunions et respecté leurs promesses de discrétion durant presque 40 ans. Il nous aurait été impossible de développer notre plan pour le monde si nous avions été soumis aux lumières de la publicité durant ces années. Mais maintenant le monde est plus sophistiqué et préparé à se diriger vers le gouvernement mondial. La souveraineté supranationale d’une élite intellectuelle de banquiers mondiaux est certainement préférable à l’auto-détermination nationale pratiquée dans les siècles passés.»
David Rockfeller, ancien président de la Chase Manhattan Bank, milliardaire, Commission trilatérale, juin 1991.












Si j’avais un marteau…

Dans le monde matériel, un prêt implique que le prêteur ait quelque chose de tangible à prêter. Par exemple, si nous avons besoin d’un marteau, la promesse de nous prêter un «marteau qui n’existe pas» ne nous servira strictement à rien… Mais dans la «matrice» artificielle de l’argent, la simple promesse faite par une banque de nous prêter de l’argent est considérée comme de l’argent véritable. Finalement, sans le document de reconnaissance de dette signé par l’emprunteur, le banquier n’a rien a prêter ! Nous sommes-nous déjà demandé comment les gouvernements, les entreprises, les familles pouvaient être tous endettés en même temps pour des sommes aussi colossales ? Comme la dette est potentiellement illimitée, les quantités d’argent qui peuvent être créées sont potentiellement illimitées elles aussi.



«Le système bancaire moderne fabrique de l’argent à partir de rien. Ce processus est sans doute le tour de passe-passe le plus étonnant jamais inventé. (…) Les activités bancaires ont été conçues dans l’iniquité et sont nées dans le pêché. Les banquiers possèdent la Terre. Prenez-la leur, mais si vous leur laissez le pouvoir de créer l’argent, d’un petit coup de plume ils créeront assez d’argent pour la racheter… (…) Enlevez-leur ce grand pouvoir et toutes les grandes fortunes, comme la mienne, disparaîtront comme elles devraient le faire, et alors nous aurions un monde meilleur où il ferait bon vivre. Mais si vous voulez continuer d’être les esclaves des banques et de payer le coût de votre esclavage, laissez les banquiers continuer de créer l’argent et de contrôler le crédit…»
Josiah Stamp, directeur de la Banque d’Angleterre de 1928 à 1941 [2ème plus grande fortune en Grande-Bretagne…]


Pas d’argent - pas de dette

Ne sommes-nous pas étonnés qu’en dépit de toutes nos ressources, toutes nos inventions et toute notre productivité, nous soyons presque tous si endettés ? Aussi bien les gouvernements que les entreprises et les particuliers… Comment se peut-il que les gens qui produisent toute la richesse réelle soient endettés envers les gens qui ne font que prêter de l’argent, symbole de cette vraie richesse ? Le plus étonnant, c’est qu’une fois que nous réalisons que l’argent est une dette, nous comprenons que : «S’il n’y avait pas de dettes dans notre système monétaire, il n’y aurait pas d’argent.» Mariner S. Eccles, directeur et gouverneur du Federal Reserve Board

Beaucoup de gens s’imaginent que si toutes les dettes étaient payées, la situation économique irait beaucoup mieux. C’est sûrement vrai au niveau individuel : quand on a remboursé ses prêts, on a forcément davantage d’argent à dépenser pour autre chose. Mais il est faux de croire que s’il n’y avait plus de dettes globalement, il y aurait davantage d’argent à dépenser. En fait, ce serait tout le contraire, puisque sans dettes, il n’y aurait plus d’argent du tout. Notre système dépend complètement du renouvellement du crédit bancaire : pas de prêts = pas d’argent. C’est exactement ce qui s’est passé durant la grande dépression de 1929-1933, la quantité d’argent a fondu quand la quantité des prêts a chuté.

«C’est bouleversant. Nous dépendons complètement des banques commerciales. Si les banques créent amplement de l’argent synthétique, nous prospérons ; sinon, c’est la famine.»
Robert H. Hemphill, gestionnaire du crédit à la Federal Reserve Bank


Et l’argent des intérêts ?

Il faut bien souligner que les banquiers créent uniquement l’argent emprunté, ils ne créent pas l’argent des intérêts. Alors, d’où vient l’argent qui servira à rembourser les intérêts ? Le seul endroit où les emprunteurs peuvent obtenir de l’argent pour payer les intérêts est dans l’ensemble des fonds disponibles dans l’économie générale. Mais presque tous ces fonds ont été créés de la même façon, c’est-à-dire à partir de crédits bancaires… on n’est donc pas sorti de l’auberge ! Partout, les emprunteurs se retrouvent dans la même situation : ils cherchent l’argent pour rembourser leurs emprunts + les intérêts, dans une réserve globale d’argent qui ne contient que les emprunts. Il est donc tout à fait impossible de réussir globalement à tout rembourser, car l’argent des intérêts n’a jamais été créé et n’existe pas ! on l’aura compris, le grand problème avec ce système pervers est que les risques de saisies sont très importants. Les banques prêtent de l’argent qui n’existe pas et lorsque le prêt ne peut être honoré, saisissent des biens immobiliers tangibles... on croit rêver tellement c’est énoooooooooorme !

«Quiconque contrôle la quantité d’argent dans un pays est maître absolu de toute l’industrie et de tout le commerce… Et si vous savez que le système tout entier est facilement contrôlable, d’une façon ou d’une autre, par quelques hommes tout-puissants, pas besoin de vous expliquer quelle est l’origine des périodes d’inflation et de dépression...»
James A. Garfield, ancien président des Etats-Unis [mort assassiné…]




Pour que la société continue de fonctionner, le taux des saisies doit donc rester bas. Et de plus en plus de nouvelles dettes doivent être créées pour trouver l’argent qui servira à rembourser les dettes précédentes. Avec cet incroyable schéma, la dette globale ne peut qu’augmenter et les intérêts aussi. Ce qui cause une escalade exponentielle de l’endettement. Seul le temps qui sépare la création des nouveaux emprunts et leur remboursement, empêche le manque d’argent global en circulation de mettre le système en faillite. Mais pendant que le «monstre du crédit bancaire» grossit dans des proportions titanesques, le besoin de créer toujours plus d’argent pour le nourrir devient toujours plus urgent !


Changer de système



«Quiconque croit que la croissance exponentielle peut continuer sans fin, dans un monde fini, est soit un fou, soit un économiste.»
Kenneth Boulding, économiste


On l’aura compris, la situation économique planétaire est très grave et les questions nombreuses :
-Pourquoi les gouvernements choisissentils d’emprunter de l’argent aux banques privées, avec intérêts, quand ils pourraient créer tout l’argent qu’il leur faut, sans intérêt ?
-Pourquoi créer de l’argent à partir du processus de dette ?
-Pourquoi ne pas créer de l’argent qui circulerait en permanence [et qui ne doit pas sans cesse être ré-emprunté pour exister] ?
-Comment un système monétaire fondé sur l’accélération perpétuelle de la croissance peut-il servir à construire une économie durable ?
-Pourquoi notre système actuel dépend-il entièrement d’une croissance perpétuelle ?
-Que faut-il changer pour créer une économie durable ?


Ces réflexions peuvent apporter des éléments de réponse à la grande question : QUE FAIRE ? Car la compréhension du système est nécessaire à sa transformation. Même si les économistes, prétendument experts, ont bon ton de dire que tout cela est tellement compliqué qu’un non-initié ne saurait s’y retrouver. C’est une façon de dissimuler ce qui se cache derrière ce système économique d’un autre âge. Il faut absolument refondre les alliages incertains du système économique actuel. Et pour commencer, les citoyens doivent reprendre le pouvoir de création monétaire cédé par nos «représentants » aux puissances financières. La monnaie est et doit rester au service des citoyens.
Ensuite, il faudrait élaborer un nouveau système qui interdirait l’intérêt sur l’argent. Car l’intérêt sur l’argent [qui en plus n’existe pas] est la pierre angulaire de l’injustice sociale. Il n’y a pas d’intérêt sur l’argent raisonnable, modéré ou juste. C’est toujours un vol. Accepter une société qui est uniquement basée sur l’intérêt sur l’argent, sous quelque forme que cela soit, c’est accepter l’inacceptable… Et pourtant, c’est exactement ce que nous faisons !
Par ailleurs, pour nourrir le «positif», nous pouvons aussi jeter les bases d’une vision à long terme de la société idéale. Idéale car capable de se maintenir infiniment dans un état d’équilibre avec l’éco-système dont elle serait le prolongement. En équilibre, parce qu’au lieu de piller ses ressources, elle consommerait uniquement ce dont elle aurait besoin. Cette société idéale vivrait dans les limites de ses ressources non renouvelables, en récupérant et en recyclant tout ce qui peut l’être. Et, bien sûr, toute l’énergie produite serait renouvelable. Une utopie ? Pas si sûr… De nombreux penseurs et économistes chevronnés ont réfléchi aux rouages d’une telle société et même aux transitions possibles pour passer de notre système périmé à ce type de société idéale. Nous pourrions alors transformer les banques en organismes non-lucratifs qui travailleraient au service de la société, au service des individus.



«On ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré.»
Albert Einstein


De nombreuses alternatives

A côté des visions idéalisées de ce que pourrait être la société de demain, des esprits inventifs ont aussi proposé une variété d’alternatives concrètes et particuliè-rement intéressantes. Citons-en quelquesunes : le troc multilatéral centralisé, tel que développé dans les Systèmes d’Echanges Locaux [SEL] ou décentralisé comme le Jardin d’Echange Universel [JEU], les monnaies fondantes, les banques du temps, les échanges de savoir, l’allocation universelle, les taxes sur les transactions bancaires, les monnaies libres, l’économie participative, les monnaies temporaires [inspirées par les travaux de Rudolf Steiner], l’écosociétalisme, le distributisme, la bioéconomie organique, l’économie distributive ou économie de besoins, «l’oeconomie», l’abondance soutenable, les micro-crédits, l’économie solidaire, les RERS, l’Ithaca Hour,... et l’Open Money [voir la rubrique «actualités positives»]. Tant de systèmes existants et si peu connus [renseignez-vous, explorez les liens ci-contre et quantité d’autres sur notre site] !

Enfin, pour amorcer à notre échelle la transition vers un nouveau paradigme économique, rien ne nous empêche de mettre tout en oeuvre pour rembourser nos dettes, nous offrir nos plus beaux rêves [durables] et investir localement !

Olivier Desurmont

1 - Merci à Paul Grignon [Canada] pour son engagement sans pareil à diffuser une information simple et éloquente sur les coulisses de l’argent grâce au documentaire «Money as Debt» qui a inspiré cet article [http://paulgrignon. netfirms.com - www.bankster.tv].

Livres

- «Les aventuriers de l’abondance» de Philippe Derudder aux éditions yves Michel
- «Rendre la création monétaire à la société civile» de Philippe Derudder aux éd. yves Michel
- «Une alternative de société : l’écosociétalisme» de André-Jacques Holbecq aux éd. yves Michel
- «Les 10 plus gros mensonges sur l’économie» de P. Derudder & A-J. Holbecq chez Dangles
- «L’éradication planifiée de la population mondiale» - www.lepoeteegare.be
- «La prospérité viendra demain de l’économie locale» de Jean de la Salle aux éd. Harmattan
- «La trahison des élites» de R-M. Jennar - Fayard
- «Les confessions d’un assassin financier» de John Perkins aux éditions Ariane
- «30 mensonges sur l’argent» de Peter Koenig, Editions Viamedias.
- «Que diable suis-je venue faire sur cette terre ?» de G. St-Pierre Lanctôt [personocratia.com]

Sites

- http://www.aises-fr.org
- http://www.decroissance.info
- http://www.consciencedupeuple.com
- http://www.sol-reseau.org
- http://selidaire.org/spip/
- http://transversel.apinc.org/
- http://www.inti.be/ecotopie/
- http://jeu.vingrau.free.fr/
- http://www.sel-terre.info/
- http://selcoupdepouce.be/
- http://www.economie-positive.be/
- http://www.financite.be
- http://www.economiesolidaire.com
- http://www.openmoney.org [Eng]
- http://www.chez.com/idservice/echanges.html
- http://www.zmag.org/parecon/indexnew.htm
- http://www.parecon.org/writings/normand1.htm
- http://www.atquebec.org/
- http://www.simplicitevolontaire.org/
- http://www.thetransitioner.org/
- http://www.casseursdepub.org/
- http://www.decroissance.org/
- http://ladecroissance.net/
- http://www.rama.1901.org/ev/lois_abondance.html
- http://www.educ-envir.org/ecorce
- http://www.minga.net/
- http://www.transparent-trade.org/
- http://www.livretdulibre.org
- http://www.court-circuit.org/
- http://jeanzin.free.fr/wiki/index.php?title=Accueil
- http://www.les-oc.info/index.php?
- http://www.europedecroissance.eu/
- http://www.apres-developpement.org/
- http://www.culturalcreatives.org/faq.html






Paru dans l'Agenda Plus N° 215 de Mars 2010
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