Inflammation : des solutions naturelles
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Inflammation : des solutions naturelles



Pourtant pilier de la bonne santé, l’inflammation a dépassé, ces dernières décennies, les frontières du processus réparateur pour devenir le socle délétère des grandes maladies de civilisations. Pourtant, outre l’alimentation, des solutions naturelles existent pour la maîtriser. Petit tour d’horizon.





Le phénomène inflammatoire repose sur la libération dans le corps de substances chimiques (cytokines, prostaglandines, …) à la suite d’un traumatisme externe (coup, coupure, …) ou interne (dysfonctionne-ment cellulaire, surcharge en radicaux libres, …). Son objectif est de favoriser, au site de la lésion, la mise en place de condi-tions favorables à la réparation des tissus. L’inflammation se caractérise par son cé-lèbre quatuor « chaleur, rougeur, œdème, douleur », chacune de ces composantes étant plus ou moins perceptible selon le cas et le caractère aigu ou chronique de l’affection. C’est le plus souvent la dou-leur qui amènera la personne à consulter. Qu’il s’agisse d’inflammation articulaire (arthrite, tendinite, …) ou des muqueuses (gastrite, ulcère, gingivite, eczéma, …), des solutions naturelles existent pour les soulager et prévenir, outre les symptômes douloureux, la chronicisation et l’appari-tion de problèmes plus graves telles les maladies dégénératives (Alzheimer, dia-bète, maladies cardiovasculaires, can-cer,…) dont l’origine inflammatoire n’est plus discutée de nos jours.

Les « exotiques »

La star des plantes anti-inflammatoires actuelles s’affiche en cuisine aussi bien que dans la pharmacie familiale. Il s’agit du curcuma (Curcuma longa), plante de la famille des zingibéracées, comme le gingembre avec lequel il sera souvent associé dans des synergies anti-inflam-matoires. Bien que son origine soit exo-tique (Inde, Indonésie, Chine,…), il est employé depuis des millénaires comme plante médicinale dans nos pays. Il s’agit d’un anti-inflammatoire majeur, à action systémique, c’est-à-dire intéressant le contrôle de l’inflammation dans le corps entier, y compris le système nerveux cen-tral. Outre cette propriété, il se révèle un anti-oxydant majeur préventif du vieillis-sement et des altérations cellulaires. Son indication vise donc aussi bien les mala-dies inflammatoires articulaires, mus-culaires et tendineuses (arthrite, tendi-nite,…) dont il aide à gérer la douleur, que les inflammations des muqueuses (aph-tose, gingivite, gastrite, colite ulcéreuse, maladie de Crohn,...) et systémiques (endométriose, diabète, Alzheimer,…). C’est en outre un grand protecteur du foie et des reins. Les bonnes herboris-teries vous le proposent en poudre, sans conteste la forme la plus économique. On en conseille la consommation, en aigu, d’environ 12 grammes par jour, soit 3 cuil-lères à café. Pour ne pas se lasser du goût et ingérer de telles quantités, la mise en gélules « maison » est conseillée. Il de-vrait toujours être pris simultanément à de bonnes graisses. Il existe aussi l’huile essentielle des rhizomes de curcuma qui améliore l’absorption des curcuminoïdes de sorte qu’ils sont plus vite et beaucoup mieux absorbés.
Alors pourquoi ne pas l’associer à un pois-son gras de qualité permettant d’ingérer un autre des anti-inflammatoires majeurs : les omégas 3 ! Présents dans les huiles végétales (colza, noix, lin, cameline, …), et les poissons gras (sardine, maquereau, ….), on les trouve également en gélules de compléments alimentaires, recomman-dés à la dose de 1500 mg par jour. Le cur-cuma en rhizome frais se trouve en épice-rie de plus en plus facilement et peut être un allié anti-inflammatoire sûr de la pré-vention, rapé dans les aliments ou passé à l’extracteur de jus. Il sera cependant difficile d’obtenir la dose thérapeutique nécessaire sous cette forme. C’est la raison pour laquelle de nombreux labora-toires ont développé des gélules de cur-cuma concentrées en certains principes actifs que sont les curcuminoïdes (dont la curcumine) et dont la dose journalière recommandée est de 500 mg à 1 gramme par jour. Très pratiques, elles sont assez onéreuses et font, comparativement à la poudre, perdre le caractère intéres-sant du totum de la plante. Le curcuma est souvent associé au gingembre et au poivre noir de manière à optimiser l’ab-sorption de ses principes actifs. Un mé-lange « 9 parts de curcuma pour 5 parts de gingembre et 1 part de poivre » est ainsi préconisé par l’herbaliste français Christophe Bernard, toujours associé à un corps gras (huile végétale ou de poisson). Autre étoile montante exotique du pal-mares anti-inflammatoire, le boswellia ou encens indien (Boswellia serrata) fait l’objet aujourd’hui d’études de plus en plus nombreuses pour son action anti-in-flammatoire, notamment dans l’asthme. Pris à la dose de 600 à 1200 mg d’extrait standardisé (en général à 65% d’acide boswellique) par jour, il exerce une ac-tion bénéfique sur la réduction des crises d’asthme. Il est également utilisé en cas d’inflammation articulaire (polyarthrite rhumatoïde) et digestive (intestin irritable).



Du côté de chez nous..

Notre flore locale recèle, elle aussi, de nombreuses plantes aux vertus anti-inflammatoires ! Parmi elles, le cassis (Ribes nigrum) dont l’infusion de feuilles à raison de 50 grammes par litre d’eau et 3 tasses par jour permet de soulager les symptômes inflammatoires et la douleur associée. Il est aussi largement utilisé en gemmothérapie (extrait de bourgeons), plus facile d’emploi. Pour les inflamma-tions articulaires et muqueuses, les inflo-rescences de reine des prés (Filipendula ulmaria) infusées à raison de 2 cuillères à soupe par 500 ml d’eau seront elles aussi salutaires, pour autant que toute allergie aux composés salicylés (comme retrouvés dans l’aspirine) qu’elle contient soit écartée ainsi que la prise d’anti-coa-gulants. Ces deux plantes seront souvent associées à d’autres comme la matri-caire (Chamomilla recutita) et le plan-tain (Plantago lanceolata), elles aussi anti-inflammatoires, en interne comme en externe. Mais une des plus « grandes » plante pourtant si méconnue reste pour moi l’ortie (Urtica dioïca). Reminérali-sante, elle freine l’acidification de l’orga-nisme, source d’inflammation. Diurétique, elle favorise l’élimination des déchets (tel l’acide urique dont la cristallisation dans les articulations cause d’intenses douleurs). Elle s’adresse non seulement aux symptômes mais aussi aux causes.
Qui plus est alimentaire, sa poudre peut facilement être incorporée aux aliments ou ses feuilles consommées comme légume… gratuit, abondant et efficace ! Citons aussi le frêne (Fraxinus excelsior) lui aussi puissant éliminateur des déchets d’acide urique en gemmothérapie, le saule blanc (Salix alba), anti-inflammatoire et anti-douleur (mêmes précautions que pour la reine des prés), la liste est loin d’être exhaustive … de nombreux thérapeutes et sites de qualité renseignent sur ces plantes, leurs indications et précautions d’emplois.

Du côté des compléments

Pour ne pas s’y perdre, misez sur des va-leurs sûres tels les omégas 3 sous forme de gélules d’huiles de poisson citées plus haut. Des extraits de plantes tels la bro-mélaïne (extraite de la tige d’ananas), pris en dehors des repas sont également de puissants anti-inflammatoires.

Charline Nocart

DE BONNES SOURCES POUR EN SAVOIR PLUS :
• Traité pratique de phytothérapie, du Dr. Jean-Michel Morel, Editions Grancher
• 250 remèdes naturels à faire soi-même, du Dr. Claudine Luu, Editions Terre Vivante
• Traité de gemmothérapie, de Philippe Andrianne, Editions Amyris.



Paru dans l'Agenda Plus N° 302 de Novembre 2018
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