La Danse thérapeutique

« Ou quand la danse invite au voyage intérieur et réveille le chorégraphe qui dort en nous ! »

La danse thérapie est un processus dans lequel musiques, mouvements, lâcher-prise, climat de sécurité et créativité sont les outils pour réharmoniser la trilogie corps/émotion/mental et chercher l’ex-pression de Soi par le mouvement libre. Dans une société où nous perdons régu-lièrement contact avec notre corps, ce n’est pas un luxe ! Dans une société où la danse est souvent un instrument de séduction, la danse thérapie s’échappe de ces codes pour développer des formes plus authentiques et plus simples afin d’augmenter la connexion avec la légè-reté de notre Être.

Autant les danses de salon exigent une maîtrise de la technique (les pas, la dé-marche, le style, les associations, les figures, etc), autant la danse thérapie n’exige rien de cela. Elle ne demande pas d’apprentissage. Elle nous invite à créer du mouvement qui fait sens pour nous, dans l’ici et maintenant, qui parle au corps, au cœur, qui exprime divers états et libère ainsi des espaces en nous trop crispés.
Depuis tout petits instinctivement les enfants aiment danser… sauf qu’avec le temps, avec le regard des autres, avec « les bonnes manières » à intégrer, notre culture sape un peu cet instinct de la danse. Mettez-vous à danser quelques pas dans une file d’attente et vous senti-rez vite les jugements des autres.

Influencée par la danse contemporaine, par la danse de cinq rythmes, par divers courants, la danse vient nous inviter à développer un autre regard sur le mou-vement, à redécouvrir que nous avons un chorégraphe intérieur, à explorer ce qui l’anime. Car ce chorégraphe est réel-lement capable d’exprimer par le mou-vement divers états d’âme, divers senti-ments. Il est capable de danser la vie, de danser des tristesses, de se reconnecter au cœur, à des instincts, de libérer des espaces de nous trop à l’étroit.



Déroulement

Dans la danse thérapie, il y a un(e) initiateur(trice) de la séance. La plupart du temps, il(elle) créera un espace doux, intime, sécurisé, par une scénographie simple et agréable, quelques objets, quelques lumières, quelques parfums. Cela nous aidera aussi à reconnecter notre intériorité.
Chaque séance débute par l’installation d’un climat de sécurité et de confiance, de respect mutuel. L’initiateur va aussi expli-quer le cadre, les libertés que l’on peut s’of-frir, le thème de la séance s’il en existe un. Ensuite, il va guider le groupe, par des mu-siques variées, par des consignes, par sa présence, par ses danses, dans un voyage intérieur qui va se traduire par l’explora-tion du mouvement. L’enchaînement des musiques, consignes, mouvements, phases plus rapides, plus actives et plus douces, plus introspectives, va engendrer le voyage.
Et comme tout voyage, il y a la fin du voyage, puis quelques partages, puis le départ vers le retour à Soi, à sa vie. Généralement, les séances invitent chaque participant pour une à deux heures, souvent très intenses.

Des médiateurs

Le premier médiateur de la danse thé-rapie est la puissance de la musique et des sons pour venir faire écho à nos états intérieurs. Le grand art consiste à sélectionner des musiques qui vont venir résonner auprès des participants. Et dans le registre des musiques du monde par-ticulièrement, il y a des musiques très puissantes pour faire écho à nos émo-tions, à nos envies, à notre imaginaire, à nos souvenirs, qui nous font vibrer. Cha-cun résonne différemment à la même musique, ceci participe aussi au mystère du processus.
Un second médiateur est l’alternance de rythmes, associée aux consignes de l’ini-tiateur. Il importe de soigner les transi-tions, de permettre des phases d’expres-sion très agitées autant que de permettre un contact avec un profond calme. Il s’agit d’explorer quelquefois les extrêmes, pour explorer des états que souvent nous n’osons pas reconnaître.

Un troisième médiateur est la force du mouvement. Le mouvement, c’est la vie. Danser, c’est chercher à exprimer notre joie d’exister. C’est exprimer notre lien au monde, aux autres, à notre essence. Le mouvement stimule l’énergie des méri-diens et des chakras. La danse thérapie utilise donc la force de toutes ces éner-gies. Libérer les articulations, s’étirer, tourner, virevolter, sauter, se rouler au sol, s’immobiliser, danser le chaos ou danser l’harmonie, danser seul ou s’associer. Un quatrième médiateur consiste en l’énergie du groupe. Deux séances ne peuvent être identiques car le groupe n’est pas le même ou n’est pas dans la même énergie. La force du groupe est importante. Au plus le groupe est dans le non-jugement, au plus le climat de sécurité est intense, au plus chacun ose explorer, exprimer. Le groupe est capable de réconforter, de créer des moments collectifs intenses, la force du groupe est intense. Le groupe est un « contenant » : il stimule chacun tout en l’enveloppant, il « rassure ». Il permet l’appartenance tem-poraire tout en invitant à s’individualiser. Expérimenter la danse thérapie, c’est s’offrir un grand cadeau de reconnexion avec Soi, avec le plaisir du mouvement, avec la joie de s’exprimer par le corps, de vibrer par la musique. C’est laisser notre Être intérieur nous guider et nous mon-trer nos possibles, nos limites, nos envies, d’être en vie !

Alors, en septembre, pour la rentrée, voici une invitation à laisser se révéler votre cho-régraphe intérieur !

Raphaël Dugaillez