Végétarisme : un autre regard sur l’alimentation
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Végétarisme : un autre regard sur l’alimentation



Chaque jour dans le monde, un nombre croissant de personnes décident de devenir végétariennes. Elles décident de ne plus consommer de chair animale…





Ce choix alimentaire peut trouver sa source dans plusieurs domaines : rejeter la souffrance animale, le manque d’adhésion à la chaîne de production alimentaire moderne, une réflexion sur l’impact environnemental ou simplement par goût ou plutôt dégoût.
Si le mot «végétarisme» fait son apparition au 19ème siècle, cette pratique remonte à la nuit des temps. Elle est alors plus communément appelée «abstinence» ou «diète végétale». L’Ancien Testament y faisait déjà allusion. La «Vegetarian Society», fondée en 1847 en Angleterre [Gandhi était un de ses membres], dit que le mot végétarien vient du latin «vegetus» qui signifie «sain, frais et vivant». C’est à partir de cette date que le mot se fait une place dans le langage usuel. A travers l’histoire, de nombreuses personnalités ont pratiqué le végétarisme : Bouddha, Ovide, Pythagore… Elles soutenaient en même temps la dimension éthique et non-violente de cette discipline. Certaines religions et courants philosophiques de par le monde interdisent la consommation de chaire animale. L’Inde est le pays où le végétarisme est le plus pratiqué au monde.

Le végétarisme peut se pratiquer sous différentes formes :
- Le «semi végétarisme» : on se dit végétarien tout en consommant du poisson, des fruits de mer et de la volaille.
- Les «végétaliens» : se nourrissent uniquement de végétaux et évitent la consommation de tout produit issu de l’exploitation animale.
- L’«ovo-lacto-végétarisme» : c’est la pratique la plus répandue dans les pays occidentaux. Est exclue la chaire animale, mais pas les dérivés de produits animaux : oeufs, lait et ses sous-produits [beurre, fromage, yaourt…].
- Le «lacto-végétarisme» : on consomme les produits laitiers mais pas les oeufs.
- L’«ovo-végétarisme» : exclut tout produit laitier, mais inclus les oeufs.
- Le «crudivorisme-végétarisme» : la nourriture ne doit pas être chauffé à plus de 48°. Les fruits et légumes sont conseillés crus. Ont une place privilégiée les noix et pâtes de noix, les germes de céréales et de légumineuses, les graines, les huiles végétales, les légumes de mer, les herbes et jus de fruits frais.
- Le «fruitarisme» : ne sont mangés que les fruits, les noix, les graines et les matières végétales qui peuvent êtres recueillis sans abîmer les plantes.
- Le«véganisme» : en plus d’être végétaliens, les personnes qui appliquent cette forme de végétarisme évitent d’utiliser tout produit d’origine animale : cuir, laine, cire.

Répercussions sur la santé
De nombreuses études démontrent que le régime végétarien diminue les risques de développer des pathologies cardiovasculaires, certains cancers [du côlon], l’ostéoporose, l’asthme, l’arthrite et surtout l’obésité. Ce mode d’alimentation serait aussi efficace pour la prévention de plusieurs maladies dégénératives chroniques. Le taux de cholestérol est généralement moins élevé chez les végétariens et leur indice de masse corporelle est plus bas. Bien planifié et équilibré, c’est un régime qui rassasie en raison du taux élevé de fibres alimentaires. Il a aussi l’avantage d’améliorer le transit et éviter la constipation. Ce régime fait la place belle aux fruits et légumes, indispensables pour une bonne santé.

Risques de ce régime
De façon caricaturale, les végétariens sont représentés comme des individus minces, apathiques au teint verdâtre ! Etre végétarien ne comporte pas plus de risque de carence qu’une alimentation dite «normale ». L’important est d’avoir une alimentation diversifiée et équilibrée.
Il est souvent dit que les protéines animales sont indispensables au bon fonctionnement de l’organisme humain. Il existe pourtant des sources de protéines végétales qui apportent également et en suffisance ce dont le corps à besoin : haricots, lentilles, soja, tofu, spiruline…
Les acides aminés essentiels contenus dans les protéines peuvent facilement s’obtenir en quantité suffisante par la combinaison de différents aliments d’origine végétale tels qu’une céréale complète et une légumineuse, exemples : lentilles et riz. Comme pour tout régime alimentaire, il faut veiller à minimiser les apports en sucres simples et privilégier les apports en sucres lents.
Il s’agit d’être vigilant face aux carences s u i v a n tes : vitamine B12, fer, zinc, vitamine D, calcium, acide gras oméga-3 et aussi à l’excès d’acides gras omégas 6 [noix, graines et huiles]. Le but est d’éviter la déminéralisation et la fatigue chronique. Bien entendu au plus le régime alimentaire comporte d’exclusions, au plus il doit être bien étudié et respecté. Transposez ce régime au monde des enfants et adolescents doit se faire sous les conseils d’un spécialiste.



Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?
Alors que la consommation de viande a quintuplé depuis 1950, le végétarisme [ovo-lacto surtout] connaît un nouvel essor dans les pays industrialisés. Finalement, pourquoi la majorité de la population mondiale se nourrit-elle de viande ? Estce une question de tradition, d’habitude, de plaisir ? Prendre deux minutes pour se poser la question, peut être intéressant.
A côté de la dimension «droit des animaux », la qualité de la viande et ses répercussions sur l’écosystème sont autant de facteurs poussant au végétarisme. Pour produire un kilo de boeuf, il faut 7 kilos de céréales et près de 15.000 litres d’eau.
Changer son alimentation pour exclure toute chaire animale peut paraître difficile au début, mais de nombreux livres de recettes existent qui sont de précieuses aides. Le changement peut se faire de façon progressive. Des initiatives proviennent aussi des pouvoirs en place. Ainsi, depuis 2009, la ville de Gand, sous l’impulsion de l’asbl EVA [Alternative Végétarienne Ethique] a instauré le «Jeudi Veggie », un jour végétarien par semaine pour les bienfaits sur l’environnement et sur la santé. Ce fut la première ville au monde à être végétarienne un jour par semaine. D’autres villes ont suivi depuis. Qui dit que la Belgique n’est pas pionnière !

Vanessa Jansen

Références : «Faut-il être végétarien ? Pour la santé et la planète», C. Aubert, N. Le Berre, P. Rabhi, Editions Terre vivante, «Initiation au végétarisme», V. Gerbe, Editions Dangles, www.passportsante.net, www.mangez- vegetarien.com & www.notre-planete.info



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