Les enzymes
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Les enzymes



Les enzymes sont synonymes de vie car la vie n’existe que par elles. Qui sont-elles, où sont-elles, quelles sont leurs réalités ? Comment valoriser leur présence et favoriser leurs rôles ?



« Les enzymes sont des substances qui rendent possible la vie. Leur présence est requise par toutes les réactions chimiques qui se déroulent dans le corps humain. Aucun sel minéral, aucune vitamine, aucune hormone ne peuvent agir sans les enzymes… La vie prend fin lorsque l’activité des enzymes métaboliques devient trop faible pour assurer les réactions enzymatiques vitales. »
[Edward Howell – voir plus loin]

« La vie... est un corollaire de l’activité enzymatique. »
[L. T. Troland - Harvard University -1916]

« Il semble que l’organisme reçoive une somme totale de « vitalité », plutôt qu’un nombre donné de jours. La vie poursuit son cours jusqu’à son terme naturel, avec une vélocité directement proportionnelle au taux de catabolyse. » (1)
[Mac Arthur et Baille - Université de Toronto]

Dans ces citations, les enzymes sont envisagées d’une manière générale, enzymes digestives et enzymes métaboliques. On les croyait disponibles sans intervention, leur activité ne variant pas. Depuis une cinquantaine d’années on voit les choses autrement. Le Dr Meyer (hôpital Michaël Reese -Chicago) a montré que la ptyaline (enzyme salivaire) est trente fois plus active chez de jeunes adultes que chez des hommes de 70 ans. Le professeur Yukie Niwa (Japon) a découvert dans toutes les infections, une carence en superoxyde dismutase (SOD), enzyme antioxydante. Il en est de même pour les acides gras essentiels chez lesquels les laboratoires Nestlé ont mis en évidence la carence d’une enzyme assurant la continuité des chaînes oméga 6 et/ou oméga 3…
Des travaux menés en France, il y a une trentaine d’années, à l’initiative d’Yves Ponroy, démontrent que la transformation de la lécithine végétale (graisse phosphorée) en phospholipides cérébraux (indispensables à l’entretien de la cellule nerveuse), ne se produit plus après l’âge de dix ans, en raison de la carence d’une enzyme spécifique. Et bien d’autres exemples existent. Tous les spécialistes les reconnaissent indispensables. Mais qu’en est-il de leurs carences ou de leur réduction d’activité ? Que fait-on, en médecine ou en nutrition, pour en comprendre l’origine et tenter d’y pallier ?

Un potentiel global

En 1930, des physiologistes russes mirent en évidence le fait que notre organisme fabriquait les enzymes dont il avait besoin, au fur et à mesure, en qualité et en quantité. Ce fut la "loi de la sécrétion adaptative". On savait, depuis 1907 déjà, que le pancréas de la poule, qui mange essentiellement des graines, renferme 800 fois plus d’amylases (les enzymes permettant la transformation des sucres) que celui du chat carnivore, mais on vérifia alors que, selon la composition habituelle de notre alimentation, notre système digestif synthétisait, en premier lieu, les enzymes spécifiques des aliments consommés. On a pu observer que la salive humaine contenait plus de ptyaline (amylase salivaire) lors de régimes prolongés en glucides et qu’un régime à base de lipides provoque une sécrétion accèlérée de lipases dans le pancréas.

Puis, à partir de 1932, un génial observateur de la vie et de la nature, le docteur Edward Howell (2), constatant que les animaux sauvages sont en meilleure santé que les animaux domestiques et que les êtres humains, proposa que le mode d’alimentation et la place des enzymes dans cette alimentation étaient l’explication de cette réalité.
Les écureuils, consommateurs de graines, cachent ces dernières (des glands, souvent) dans les trous des arbres et y retournent plusieurs semaines, ou mois, aprés pour s’en nourrir. Les glands ont commencé un processus de germination sous l’action de leurs enzymes. Ces enzymes (amylases, lipases ou protéases) transforment les molécules complexes (glucides, lipides et protéines) en molécules plus simples comme le feraient les enzymes digestives de l’animal.
Les grands fauves, lorsqu’ils tuent leur proie, commencent par l’éventrer et en manger les viscères, puis attendent plusieurs heures (voire jours) avant d’en consommer la chair. En mangeant les viscères de leur proie, ils en absorbent les enzymes digestives, puis, en attendant plusieurs heures pour manger le reste, ils permettent à la cathepsine (3) de transformer les grosses protéines en éléments plus simples (peptides), comme peuvent le faire leurs enzymes digestives. Les chiens esquimaux, nourris avec du poisson congelé, sont capables d’efforts prolongés impressionnants ; avec de la viande fraîche, ils sont vite épuisés. Le poisson se dégrade rapidement et la cathepsine qu’il contient intervient, malgré la basse température (Les cathepsines agissent en milieu acide... même à basse température., Adrian-Frangne, "La science alimentaire de A à Z" Ed. Lavoisier). Ainsi, les chiens, avec cet aliment partiellement prédigéré, synthétisent moins d’enzymes digestives et disposent de leur énergie pour leur travail.

Ce ne sont que trois des exemples proposés par Howell mais ils sont significatifs de l’intérêt nutritionnel des enzymes.
Ce que Howell propose c’est tout simplement que l’utilisation des enzymes présentes dans l’aliment (les enzymes nutritives) réalise, avant ingestion, le travail des enzymes digestives et, de ce fait, en permet l’économie selon la "loi de la sécrétion adaptative" ! Et cette économie se fait au bénéfice des enzymes métaboliques chargées de toutes les fonctions organiques ce qui conduità une meilleure santé générale.

Il présente la notion de "potentiel enzymatique global" qui se répartit entre la synthèse des enzymes digestives et celle des enzymes métaboliques.
Ce potentiel, ou énergie dédiée, peut être géré de deux manières :
• L’absence d’enzymes dans les aliments ingérés contraint le système digestif à synthétiser toutes celles dont il a besoin. Ce qu’il fait plus ou moins bien mais en y consacrant une énergie importante, au détriment de la synthèse des enzymes métaboliques.
• La consommation d’aliments apportant leurs propres enzymes et/ou préalablement soumis à l’activité de ces enzymes permet d’économiser les synthèses au niveau digestif et libère le "potentiel enzymatique" pour la synthèse des enzymes métaboliques.

L’énergie ancestrale

On peut raisonner ici avec la médecine traditionnelle chinoise. Lors de la conception, nous recevons une « énergie » de nos deux parents : l’énergie ancestrale, ou Zong Qi, qui est un « stock de vie » (voir plus haut la citation de Mac Arthur et Baille) considéré comme non renouvelable.
Sachant qu’une énergie est toujours présente dans toutes les synthèses de notre organisme, nous pouvons envisager que Zong Qi est cette énergie qui assure la synthèse enzymatique, indifféremment pour les enzymes digestives et métaboliques. Il est clair, alors, que si cette énergie est dépensée, voir dilapidée, pour la synthèse d’enzymes digestives en grand nombre, elle ne peut assurer correctement la synthèse des enzymes métaboliques, d’où les carences constatées et la réduction d’activité quand l’âge avance…

Ce parallèle que nous risquons ici est plus logique qu’il y paraît. En relisant les premières citations de cet article nous constatons que les mots employés par les spécialistes qui évoquent les enzymes sont les mêmes que ceux des praticiens en MTC (médecine traditionnelle chinoise). Pour ces derniers, Zong Qi est une quantité d’énergie reçue à la conception, quantité qui se réduit progressivement (elle est dépensée) et la mort est la conséquence de cette « dépense». Que dit Howell : « La vie prend fin lorsque l’activité des enzymes métaboliques devient trop faible pour assurer les réactions enzymatiques vitales. » !
André Roux

En pratique

Les enzymes présentes dans nos aliments sont détruites à partir de 47°. Nos aliments cuits en sont donc dépourvus et seules les crudités en apportent.
Certaines, les amylases (enzymes transformant les glucides ou sucres – les plus nombreuses), sont inactivées en milieu acide ; les vinaigrettes et autres assaisonnements acides leur sont défavorables. Notons, de plus, que l’acidité inactive également la ptyaline (amylase salivaire).
Certains aliments bénéficient au maximum des transformations enzymatiques avant ingestion et apportent de plus une quantité importante d’enzymes nutritives : les graines germées et les aliments lactofermentés.
D’autres aliments, destinés à la cuisson, peuvent subir une préparation enzymatique préalable : les céréales et les légumineuses, le pain. Pour les graines, un trempage d’une douzaine d’heures lance le processus enzymatique et transforme partiellement les molécules complexes ; pour le pain, le levain naturel (lactofermentation) commence également la transformation des molécules complexes en molécules simples…

Pour comprendre l’intérêt et l’importance des aliments apportant leurs propres enzymes dans votre alimentation, il faut savoir COMMENT FONCTIONNE LA DIGESTION. Des études allemandes ont montré que l’estomac s’ouvre et reçoit les aliments qui s’y déposent en couches successives. Dans la première partie, la digestion est enzymatique sous l’action de leurs propres enzymes et des enzymes salivaires (ptyaline). Puis, au fur et à mesure qu’ils se liquéfient, ils descendent vers "l’antre" (partie basse de l’estomac) et sont soumis à la pepsine (enzyme des protéines). Ici les amylases ont cessé leur activité (pH <4).

Tout le travail enzymatique fait dans l’estomac ne devra pas être accompli par le pancréas et l’intestin : une économie importante ! 3 ennemis à cette étape enzymatique :
• Des aliments sans enzymes
• Une acidité excessive
• Trop de liquide qui accélère la descente des aliments…

Privilégions les aliments crus, les graines germées et la lactofermentation, une alimentation dans laquelle les graines (céréales et légumineuses) auront été trempées avant cuisson, et où le pain sera exclusivement fabriqué au levain naturel. Evitons les assaisonnements acides et de trop boire pendant les repas.
C’est une alimentation-santé qui assure un fonctionnement optimal de nos différents métabolismes.

(1) La catabolyse est l’ensemble des réactions enzymatiques par lesquelles l’organisme dégrade les nutriments ingérés pour en tirer les matériaux et l’énergie nécessaire aux biosynthèses.
(2) "La diététique des enzymes", Editions Retz (épuisé)
(3) Enzyme "dormante", présente dans toute chair animale, qui se déclenche après la mort pour dégrader les protéines



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