La cure de raisin: vertus et principes
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La cure de raisin: vertus et principes



Il est quelques plantes dont l’usage et la symbolique ont traversé les temps. La vigne (Vitis vinifera) est de celles-là. De tous temps, compagne de l’homme au physique comme au spirituel, elle lui offre par ses fruits non seulement le plaisir gustatif mais aussi un puissant remède à se rappeler lorsque la fin de l’été nous en fait cadeau : la cure de raisin !





Cité pour ses vertus depuis l’Antiquité, matière première du vin dédié aux plaisirs mais aussi aux cultes, le raisin en tant qu’aliment thérapeutique, ou « alicament » selon l’appellation moderne, a fait l’objet de cures au sein de nombreux établis-sements thermaux suisses, allemands et italiens principalement, au 19ème et début du 20ème siècle. Des milliers de curistes s’y rendaient pour bénéficier à la fois des vertus détoxifiantes du raisin, mais aussi d’un encadrement médical ap-proprié à son utilisation comme thérapie dans des pathologies parfois lourdes tels les cancers, l’arthritisme, la tuberculose. Etrangement, peu d’écrits ont émané de ces expériences et il a fallu attendre 1925 et la parution du petit livre écrit par une infirmière, Johanna Brandt, pour voir cette thérapie revenir au goût du jour et se populariser hors des centres ther-maux. Dans son ouvrage, Johanna Brandt décrit la cure de raisin comme une véri-table panacée l’ayant guérie du cancer. Aujourd’hui, la médecine moderne cloue au pilori du charlatanisme de telles affir-mations, mais faut-il pour autant « jeter le raisin avec l’eau du bain » ?

Une cure…mais encore ?

Une cure…mais encore ? Contrairement aux établissements ther-maux précités dans lesquels le raisin était souvent utilisé en « cure partielle », c’est-à-dire en remplacement d’un ou deux repas par jour, Johanna Brandt ainsi qu’un autre « miraculé de la cure de raisin » qu’est Basil Shackleton (guéri de troubles rénaux très sévères), préconise la « cure totale de raisin ». Celle-ci consiste donc à ne se nourrir, pendant un temps variable de quelques jours à quelques semaines, que de raisin, à l’exclusion de tout autre aliment. Elle devrait idéalement être précédée d’une période d’allègement ali-mentaire progressif : supprimer viandes, thé, café, plats préparés quelques jours avant la cure pour ne plus consommer que des fruits et légumes. Des lavements intestinaux (ou une purge au sulfate de magnésium) les deux premiers jours sont aussi préconisés afin de bien dégager l’intestin avant la cure.

En pratique, il est conseillé de consom-mer un raisin bien mûr (des variétés comme le Chasselas, le La Vallée ou le Muscat seraient idéales, sucrées et à peau fine), idéalement bio (l’idée étant de détoxifier l’organisme, pas d’y ajouter plus de pesticides !) et ceci à raison de 1 à 2 kilos par jour. Une expérience tentée par l’association « Terre Vivante » avec 500 participants en 1990 montre que la formule des 5 à 7 repas par jour espacés de 2 heures serait celle convenant à la majorité des participants. La boisson do-minante devrait être l’eau ou des tisanes non sucrées. Dans les faits, suivez votre instinct et mangez quand vous en avez envie et en ressentez le besoin. Lorsque la cure est terminée (là encore à vous d’en déterminer la durée optimale pour vous), une des clés de son succès et de la persistance de ses effets réside aussi dans une reprise alimentaire très pro-gressive commençant par d’autres fruits, des légumes, pour enfin réintroduire les céréales et la viande.

Comme toujours en nutrition, l’adapta-tion individuelle devrait primer sur les règles rigides et parfois inadaptées. En moyenne, la cure dure 2 à 3 semaines, mais rien n’empêche de faire une pre-mière tentative de quelques jours seule-ment. Cette cure intégrale assez radicale en accentue l’effet détoxifiant et permet-trait des résultats beaucoup plus rapides et prononcés. Mais justement, qu’en at-tend-t-on ?

Des vertus…

Lors de l’expérience menée par Terre Vivante en 1990, l’objectif principal visé par les curistes était la détoxification de l’organisme. Venaient ensuite la curiosité de savoir comment on était capable de supporter cette cure et des motivations comme l’amaigrissement ou l’espoir de voir disparaître certains maux, comme l’avait décrit Johanna Brandt.
S’agissant de sa composition, le raisin rencontre en effet les objectifs « détox » : riche de près de 80% d’eau, ses sucres sont facilement assimilables et il, est de, plus riche en vitamines B et C, en manga-nèse et en nombreux flavonoïdes. Outre la mise au repos du tube digestif ne devant plus digérer qu’un seul type d’aliment, la cure apporte donc de nombreux com-posants antioxydants dont on sait au-jourd’hui l’importance dans la lutte contre les pathologies dégénératives comme le cancer. Ces antioxydants préservent en effet les cellules des attaques de radi-caux libres susceptibles de les endom-mager et d’initier le cancer. Cette maladie étant en outre favorisée par « l’encrasse-ment » des tissus par divers polluants, la monodiète de raisin s’avère idéale pour supporter l’énergie de l’organisme tout en lui permettant d’éliminer un maximum de déchets. Outre le regain de forme spec-taculaire dont témoignent ses adeptes, la cure de raisin concourt donc à l’amélio-ration voire la disparition des symptômes liés à un organisme intoxiqué. Disparition de douleurs articulaires, de calculs biliaires, diminution de l’hypertension, amélioration du sommeil et du profil lipidique sanguin (diminution du cholestérol et des triglycérides), plus grande clarté intel-lectuelle,… les exemples et témoignages sont nombreux !

…et des vices ?

Les deux ou trois premiers jours de cure, il est fréquent de ressentir des symptômes tels qu’une fatigue intense, des maux de tête, des nausées et de la frilosité, témoins de la mise en circulation des toxines libé-rées par le corps dans le flux sanguin. Il est donc important pour commencer une cure de considérer le contexte dans lequel elle va pouvoir se dérouler. Pouvoir béné-ficier de repos et d’un entourage privé comme professionnel soutenant favorise certainement le succès de la cure. Pas-sés ces premiers jours, il est important de s’écouter. La cure de raisin peut se révé-ler un support idéal de « méditation ali-mentaire » et de questionnement quant au rapport à la nourriture. En cours de cure, des symptômes tels que la consti-pation, des vertiges ou une grande fatigue ont aussi été décrits, bien souvent solu-tionnés par une meilleure hydratation et une adaptation du rythme des « repas ». En cas de constipation passagère, il est par exemple conseillé pendant quelques jours de ne plus consommer les pépins et peaux des raisins. Si, contrairement à ce que l’on aurait pu croire, il ne semble y avoir aucun effet néfaste sur des para-mètres comme la glycémie ou de carence induite telle que celle en fer, il est cepen-dant important, si l’on souffre de patholo-gies avérées (diabète, maladie cardiovas-culaire,…), de s’assurer d’un suivi médical et de rester à l’écoute de son corps pour profiter de l’expérience qui, pour l’avoir vécue, est très enrichissante !

Charline Nocart

DE BONNES SOURCES POUR EN SAVOIR PLUS :
• Le petit guide la cure de raisin, Editions terre Vivante
• La cure de raisin, de Johanna Brandt, Editions Jouvence



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