Moral au beau fixe, quand le bonheur est dans l’assiette
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Moral au beau fixe, quand le bonheur est dans l’assiette



Au coeur de l’hiver, repus de fêtes et de nourriture, il arrive pourtant que le moral ne suive pas. Activité trop intense, exigence déguisée en « bonnes résolutions d’enfin être à la hauteur »… Et si la vraie performance était simplement d’être au sommet de sa forme, et le réel progrès pour cette année, de revenir à une alimentation qui nous nourrit, corps et âme !





Le moteur de la bonne humeur, c’est l’énergie ! Sans elle, la barre paraît toujours trop haute, quelle qu’elle soit ! Qu’il s’agisse de la production énergétique au coeur de chaque cellule comme de sa manifestation corporelle traduite par l’envie d’entreprendre, l’endurance ou l’attention, elle est au coeur de notre rapport au monde. En clair, pour voir la vie en rose, il est primordial de donner au corps les carburants qui lui permettront de se sentir alerte, tant physiquement que psychiquement. Or, si notre époque est celle de la pléthore alimentaire dans de nombreux pays industrialisés, la fatigue et la déprime restent au rendez-vous dans de nombreux foyers. Pourquoi ? L’apport quantitatif de calories sous forme de sucres, graisses et protéines ne suffirait- il pas ? Eh bien non ! Privilégier des aliments apportant non seulement des calories, mais aussi des nutriments essentiels à leur utilisation, est fondamental pour le moral.

Les nutriments du bonheur

La qualité des sucres, graisses et protéines consommés tous les jours n’est pas indifférente aux répercussions qu’ils auront sur notre moral. Car il y a sucres et sucres. Pour être correctement métabolisé dans les cellules, le sucre doit ainsi apporter avec lui des éléments qui permettront à ces dernières d’en retirer l’énergie avec efficacité. Sans eux, la machinerie cellulaire s’enraye ou est obligée de puiser dans les réserves de l’organisme. Un morceau de sucre blanc va ainsi certes donner un coup de fouet passager, mais au prix d’un pillage des réserves minérales et vitaminiques du corps. Au chapitre des graisses, les débats font toujours rage. Saturées ou insaturées, nocives ou incontournables, il est pourtant admis que, là aussi, la clé est l’équilibre. Les données de la paléo-nutrition montrent l’importance des graisses polyinsaturées (omégas 3 surtout) dans l’émergence des capacités cognitives très développées de l’homme. La micronutrition indique clairement l’importance de leur présence dans les membranes cellulaires pour la prévention des troubles de l’humeur et du comportement (dépression, hyperactivité,…). Quant aux protéines, elles sont à la base des briques constitutives de nos neurotransmetteurs. Indispensables donc et à privilégier plutôt le matin et au repas de midi afin d’optimiser la motivation sans alourdir la digestion du soir et perturber le sommeil, lui aussi fondamental pour un moral d’acier.



Bonheur sucré ?

Les glucides sont essentiellement dégradés en glucose, principal carburant des cellules et particulièrement des neurones qui en captent près de 30% pour assurer leur fonctionnement. Les vitamines B sont ainsi, outre la production cellulaire d’énergie, également fondamentales pour la synthèse correcte de neurotransmetteurs tels que la sérotonine (frein de nos pulsions et précurseur de l’hormone du sommeil (la mélatonine)), et la dopamine (moteur de la motivation et de l’envie d’entreprendre). Il a été clairement démontré que la carence en vitamines B était corrélée à une fatigue générale et des troubles de l’humeur allant jusqu’à la dépression. S’assurer un apport journalier optimal en consommant des céréales complètes (donc avec leur son !), de la levure de bière, des légumineuses, des noix et graines ainsi que des fruits (banane surtout) et légumes frais (champignons, choux, asperges, …) est donc un premier pas sur la route de l’énergie et de l’optimisme. Ces derniers apporteront en plus de la vitamine C, véritable vitamine de la bonne humeur que l’on trouvera aussi en abondance dans les agrumes, les kiwis ou les grenades. Mais ces vitamines essentielles ont elles-mêmes besoin de minéraux pour assurer leur rôle, le plus important d’entre eux étant sans doute le magnésium. Carencé chez la plupart des gens, ce minéral est au carrefour de multiples voies métaboliques et est indispensable à l’activation des vitamines B. Présent en abondance dans les amandes, noix et graines, on le trouvera aussi dans les légumes verts. Une carence importante nécessite néanmoins souvent le recours à une supplémentation. Alors glucides, vitamines et minéraux sont-ils la combinaison gagnante à tous les coups ? Oui, si les glucides sont des sucres dit « lents », assurant un apport continu et raisonnable de sucre dans le sang. Privilégier les céréales complètes, les légumineuses et les aliments à index glycémique bas ou moyen (celui-ci reflète la capacité de l’aliment à augmenter la glycémie) aidera donc à éviter les alternances « euphorie-coup de pompe » caractéristique de l’hypoglycémie liée aux sucreries industrielles. Il y a suffisamment de sucre dans les fruits, légumes et céréales pour se passer de sucre raffiné !

Les bonnes graisses

L’alimentation actuelle est surtout porteuse de graisses saturées que l’on retrouve dans toutes les préparations industrielles, les beurres et margarines, les graisses de friture, … en un mot, toutes les graisses solides à température ambiante. Hélas, ces graisses saturées mais souvent cachées, ingérées en trop grandes quantités sont néfastes à plus d’un titre. Le cerveau est pourtant constitué à 30 % de graisses ! Mais pour bien fonctionner, c’est de graisses insaturées dont il a besoin, principalement d’omégas 3 que l’on retrouve dans les huiles de poissons, mais aussi les huiles végétales de première pression à froid comme l’huile de colza, de noix, de lin ou encore de cameline. Incorporées aux membranes cellulaires, ces « bonnes graisses » leur assurent un fonctionnement optimal, notamment pour recevoir et émettre les messages véhiculés par les neurotransmetteurs. Manger au moins trois fois par semaine du poisson gras (sardines, maquereaux, saumon,…) et chaque jour des huiles végétales équilibrées est donc la deuxième brique du temple de la bonne humeur !

Des protéines complètes

Soyons clairs, l’heure et le bon sens sont à la décroissance de la consommation de viande. Mais celle-ci n’est pas le seul réservoir de protéines ! Bien sûr les végétaux en contiennent également, surtout les légumineuses avec leur 10 à 15% de protéines. Au registre animal, privilégiez donc les petits poissons qui vous apporteront de bons omégas 3, ainsi que les oeufs et la viande blanche,… le tout bio évidemment ! A raison de 150 grammes environ matin et midi, cela couvrira largement vos besoins, vous évitera les grignotages sucrés (effet satiétogène garanti !) et favorisera un bon moral !
Enfin, pensez surtout au fait que tout cela va de pair avec une bonne hydratation et oxygénation et qu’en terme de nourriture, le spirituel est aussi vital que le matériel,… ne dit-on pas que l’on peut vivre d’amour et d’eau fraîche ?!

Charline Nocart

DE BONNES SOURCES POUR EN SAVOIR PLUS :
• Nutrition et bien-être mental : Pourquoi et commentnotre alimentation influence notre cerveau ? de Veronica Van der Spek, Anne Bernard et du Dr Jean-Paul Curtay, Editions De Boeck
• Guide familial des aliments soigneurs, des Drs Jean-Paul Curtay et Rose Rosafimbelo, Editions Livre de Poche
• www.lanutrition.fr
• www.passeportsanté.net



Paru dans l'Agenda Plus N° 304 de Février 2019
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