La noix de coco : offrande tropicale aux mille richesses

Jusqu’à présent, la noix de coco, souffrait d’une mauvaise réputation, critiquée pour sa teneur élevée en calories et sa quantité importante d’acides gras saturés. Le vent a tourné, il est temps de lui donner sa place dans nos cuisines…

Utilisée essentiellement dans de nombreuses recettes de cuisine tropicale en raison de son parfum caractéristique, la noix de coco et ses apports pour l’organisme ne sont plus à démontrer en Asie. Ainsi, l’arbre dont elle provient, le cocotier [Cocos nucifera], est aussi appelé «arbre de vie» car tout en lui est utilisable.

Ses atouts
La noix de coco est un véritable aliment santé. Elle est avant tout caractérisée par la quantité élevée de fibres alimentaires qu’elle contient. En plus de prévenir la constipation, une alimentation riche en fibres peut contribuer à réduire l’incidence des maladies cardiovasculaires, ainsi qu’à contrôler certains types de diabète. En dehors des fibres, la noix de coco contient des nutriments primordiaux au bon fonctionnement de l’organisme. Elle est une excellente source de fer, essentiel au transfert de l’oxygène et à la formation de globules rouges dans le sang. on y trouve également beaucoup de manganèse qui agit comme cofacteur de plusieurs enzymes qui facilitent une douzaine de différents processus métaboliques. on y trouve également du cuivre, nécessaire à la formation de l’hémoglobine et du collagène ; du phosphore, deuxième minéral le plus abondant dans l’organisme après le calcium. Notons encore le magnésium, potassium, sélénium, zinc, acide pantothénique... Si l’on remarque une très faible présence de vitamine C, la noix de coco regorge cependant de vitamine B, essentielle pour la bonne assimilation de l’énergie. Le coco est à la fois protecteur et énergétique.

L’huile de coco
Cette huile, issue de l’albumen séché de la noix de coco qui contient environ 65% d’huile et 6% d’eau, est plus connue sous le nom d’huile de coprah. A température ambiante, elle se présente sous forme solide. Si l’huile de coprah est largement utilisée pour les savons, détergents, cosmétiques, elle peut aussi être utilisée en cuisine. Longtemps critiquée à cause de sa haute teneur en acides gras saturés [90% des lipides sont présents sous forme d’acides gras saturés ce qui est très élevé pour un aliment d’origine végétale], des chercheurs ont mis en évidence que 50% de ces acides gras sont composés d’acide laurique, constituant important pour la santé pour ses propriétés antimicrobiennes. L’organisme transforme cet acide en monolaurine, composé qui protège les cellules de l’attaque de virus et bactéries. Seul le lait maternel en est aussi riche et ses vertus immunitaires ne sont plus à démontrer. Si son apport calorique est élevé [environ 350 kcal/100g] étant d’origine végétale elle ne sera pas stockée sous forme de graisses comme les graisses animales. Cette huile offre en plus l’avantage d’être non raffinée, donc ultra vierge et de culture biologique.

Le lait de coco
Le lait de coco est un liquide laiteux préparé à partir du fruit mûr. Il est le résultat de la pulpe broyée mélangée à de l’eau bouillante et est souvent confondu avec le jus présent dans le fruit, l’eau de coco. Il sera plus ou moins épais en fonction de la quantité d’eau utilisée. Son apport calorique se situe entre celui de la crème 15% et de la crème 35% [M.G.]. Comparé à la crème traditionnelle, ce lait contient plus de fer, de manganèse, de cuivre, de magnésium et de sélénium. Son utilisation en cuisine est comme celle de la crème, mais son goût est unique.

L’eau de coco
Les hindous considèrent la noix de coco comme la forme la plus pure de l’offrande aux dieux car elle renferme une eau pure, intouchée par la main humaine. Dénuée de gras donc peu calorique, terriblement rafraîchissante elle exerce une action stimulante sur les reins. La FAo a noté qu’elle présente le même niveau d’équilibre électrolytique que celui que nous avons dans le sang. Ceci explique pourquoi au cours des guerres du xxème siècle, en milieu tropical, l’eau des jeunes noix de coco était utilisée comme solution sucrée en injection intraveineuse dans des conditions d’isolement ne permettant pas accès à des soins médicaux suffisants. Aujourd’hui, en milieu sportif, elle rivalise avec les boissons énergétiques. Naturelle, elle est mieux assimilée par l’organisme au cours d’activités sportives intenses. Elle serait également à prescrire pour les femmes ayant de la cellulite, son apport important de potassium permettant de relancer les échanges cellulaires et décongestionner les tissus, en rééquilibrant l’excès de sodium.


Le sucre de fleur de noix de coco
Dernier-né des alternatives au sucre industriel, il fait son entrée en force aux côtés du sirop d’agave et de la stévia. Le cocotier produit des fleurs pour la première fois après 15 ans et puis pendant 70 années consécutives. A chaque floraison, le producteur peut extraire du jus pendant deux à trois mois, à raison de 5kg de jus par jour. Les arbres les plus productifs donnent jusque 25 kilos de jus par jour. Sa teneur en glucose varie de 2 à 18% et de 2 à 25% pour le fructose. Ce sucre bénéficie d’un fort pouvoir sucrant sans influer sur le taux de glycémie du sang. Il est donc conseillé dans le contrôle du diabète ou de l’obésité. D’aspect proche du sucre brun on le trouve en poudre ou en morceaux. Son goût subtil fait qu’il peut être utilisé dans le thé, café, tisanes, gâteaux, plats cuisinés… La FAo l’a déclaré le « sucre le plus durable » car il a un rendement supérieur à celui du sucre de canne et il consomme 20% de ressources en moins, le cocotier ayant besoin de très peu d’eau.

La chair de la noix peut, elle aussi, être consommée fraîche ou desséchée. De nombreuses recettes existent l’utilisant sous l’une ou l’autre de ses formes. Synonyme d’îles paradisiaques et de mer turquoise, rien que son odeur délicieuse suffira à prolonger l’été… un peu plus.

Vanessa Jansen

Références : «Craquez pour la noix de coco» de Karine Descamps aux Editions Mango, www.passeportsante. net & www.lemondeestbio.com