Le Slow Food : quand goût et éthique se rencontrent
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Le Slow Food : quand goût et éthique se rencontrent



A force de vouloir aller trop vite, on oublie l’essentiel, surtout dans le domaine de l’alimentation. Ralentir pour se poser les bonnes questions semble indispensable.





Quand l’arche jaune, symbole du roi du fast food, s’installe sur la place d’Espagne à Rome en 1987, un groupe d’individus se définissant comme «écogastronomes » décide de réagir. Ainsi est né en Italie un mouvement allant à l’encontre de l’avancée de la malbouffe et de la globalisation alimentaire : le Slow Food.

De belles valeurs
Cette association d’origine italienne est devenue en 1989, à Paris, une association de droit international. Slow Food est aujourd’hui une marque protégée. A la base du mouvement, on trouve l’envie de lutter contre la perte des cultures culinaires, la perte du goût et la disparition des métiers de bouche traditionnels. Petit à petit, l’association a évolué également vers la défense de la biodiversité animale et végétale, la défense des communautés paysannes et le commerce nord-nord.

Tout ce qu’elle met en place fonctionne autour des principes du «bon», au niveau du goût et pour la santé, du «propre» pour la planète et du «juste» au niveau du prix et des conditions de production. La vision est globale puisqu’il s’agit de prendre en compte tous les critères pivotant autour du goût. Comme explique Malika Hamza : «la question du goût est très importante. Par exemple, acheter une volaille bio en grande surface n’est pas gage de saveur puisqu’il peut s’agir de bio industriel. Le consommateur aura beaucoup plus de plaisir à déguster une volaille fermière dont l’élevage répondra à un cahier de charges très stricte.»
Si la qualité du produit est très importante, sa provenance l’est aussi. Manger du potiron bio en juin n’a pas beaucoup de sens si celui-ci vient du Brésil et coûte une petite fortune. Vive le local ! Le plus grand challenge et travail de Slow Food est l’information. Sa mission est «d’appeler au développement de l’éducation du goût car seuls les consommateurs informés et conscients de l’impact de leurs choix sur les logiques de production alimentaire peuvent devenir des coproducteurs d’un nouveau modèle agricole moins intensif et plus respectueux du vivant, produisant des aliments bons, propres et justes.»

Slow Food dans le monde
Afin d’assurer au mieux sa mission d’information, Slow Food dispose d’unités locales, les conviviums. C’est le siège international situé à Bra, dans le Piémont qui assure la coordination générale. Carlo Petrini, un des initiateurs du projet de base, est encore à ce jour président de l’association. Slow Food est présent dans 150 pays et compte plus de 100.000 membres à travers les 1300 conviviums.
Le fonctionnement est très souple. Si une personne veut défendre localement les principes du Slow Food, elle doit en faire la demande en Italie et répondre a certains critères. Il faut être au moins cinq personnes pour créer un convivium et avoir un projet bien défini. Si le feu vert est donné par Slow Food international, le convivium a ensuite une énorme liberté par rapport à la mise en action de son projet. Le convivium s’engage à respecter les principes de base, mais chaque convivium s’exprime en son nom. Les membres proviennent de domaines professionnels très variés : médecins, journalistes, spécialistes du domaine de l’énergie, cuisiniers…
De par les spécificités liées à chaque territoire, à chaque culture, des projets très variés voient le jour. Par le biais d’une newsletter, les membres reçoivent la présentation de ceux-ci : fêtes de la pomme de terre, projets d’apiculture en Afrique, défense de certaines races animales dans le nord du Japon, défense du lait cru aux Etats-Unis…..
Par le biais de rencontres et d’activités, les conviviums cherchent à promouvoir les valeurs de base de Slow Food. Il peut s’agir d’ateliers du goût, des visites de producteurs, de rédactions de catalogues de produits, de dîners thématiques. A chaque convivium de s’exprimer comme bon lui semble !
Au sein de Slow Food, on retrouve également différents projets : «Terra Madre» qui défend les communautés paysannes, «l’Arche du goût» qui référence les produits en danger de disparition, «les sentinelles du goût» qui s’occupent de produits oubliés remis en culture et recommercialisés.



Et la Belgique dans tout ça ?
Il existe en Belgique 11 conviviums. La dynamique est nationale ! Que ce soit «Les saveurs de Silly» à Liège, «Les p’tits gris» à Namur, «De Dijle» en Flandres ou «Karikol» à Bruxelles. Une réunion nationale est prévue tous les trimestres, mais chacun mène sa barque à sa guise. Dans chaque convivium, une semaine Slow Food est organisée chaque année la troisième semaine de septembre. Pendant celle-ci, chacun réalise des activités en fonction de sa localité. Cela permet des échanges culturels Flandres/Wallonie très intéressant.
Pour Malika Hamza, présidente du convivium Karikol créé en 2007, son objectif, puisqu’il existe moins de producteurs en ville, a été de mettre les différents métiers de la bouche en contact avec les producteurs belges. «Les produits wallons et flamands ne disposaient pas toujours d’une image forte alors les professionnels allaient plutôt s’approvisionner dans les pays voisins. La notion de terroir dans notre petit pays est très faible alors que les produits savoureux abondent. Il suffit de savoir où aller !» Dans ce sens, un catalogue suivant un cahier de charges très précis a été créé.

Si vous aussi vous aimez vous balader sur les chemins de l’écologie, la gastronomie, l’éthique et le plaisir ne ratez pas du 17 au 23 septembre la cinquième édition de «Goûter Bruxelles» et découvrez une capitale éco-gastronomique dont nous pouvons être fiers !

Vanessa Jansen
Merci à Malika Hamza du convivium Karikol .
Références : www.karikol.be, www.slowfood.com, www.slowfood.fr et www.gouterbruxelles.be



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