La scientifique indienne Vandana Shiva au parlement européen
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La scientifique indienne Vandana Shiva au parlement européen



Coton OGM : de l’espoir d’une vie meilleure au cauchemar



En Inde, les cultures OGM de Monsanto recouvrent près de 90% des surfaces cotonnières du pays. Les rendements agricoles sont désastreux. La spirale de l’endettement entraîne chaque année plusieurs milliers de fermiers dans le désespoir.



«Plus de 250.000 paysans ont été poussés au suicide en Inde, durant les 15 dernières années. La raison invoquée ? Le désespoir lié à leur endettement colossal généré par la culture du coton Bt, un OGM, conçu et vendu à large échelle par Monsanto», explique Vandana Shiva, prix Nobel alternatif en 1993. Au parlement européen, en septembre dernier, la scientifique indienne exhorte les européens à lutter contre les OGM, le brevetage du vivant et la biopiraterie. «Les grandes corporations comme Monsanto veulent contrôler la nature, réduire la biodiversité et en faire un bien commercial».

Fin des années ‘90, la population paysanne indienne se met à rêver de profits rapides et d’une vie meilleure. C’est que le coton Bt de Monsanto a tout pour être attrayant : promesse de réduction extrême des coûts couplée à celle de rendements agricoles exceptionnels. Mais la liesse populaire s’évanouit avec les récoltes de coton OGM, catastrophiques. Le ver de la capsule, nuisible pour les cultures, est devenu résistant à l’insecticide produit par le coton transgénique. Pire, de nouvelles espèces d’insectes affectent également durement les végétaux. «Pour tenter de sauver leur récolte, les paysans s’endettent auprès des prêteurs pour acheter des pesticides. Certains vont jusqu’à en épandre 13 fois plus qu’auparavant !» explique Vandana Shiva.

Pourquoi ne pas retourner à une agriculture naturelle ?
«Le coton OGM appauvrit considérablement le sol. Des engrais nourriciers utilisés de façon intensive, pollueraient encore plus les sols et les rivières», déplore l’écologiste. «Sur ces terres vidées de substances nutritives, seuls les OGM de Monsanto poussent». Mais le vice va plus loin encore. En proposant une seule espèce de coton transgénique, Monsanto impose la monoculture aux paysans. Et en étant de surcroît le principal acheteur du coton produit, le géant américain prend ainsi les fermiers dans un étau inextricable. «Ne laissons pas les grandes corporations réduire les fermiers en esclavage !». Vandana Shiva est convaincue que «La mobilisation citoyenne mondiale peut inverser la tendance».

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Le Vieux Continent, dernier réservoir de plantes génétiquement naturelles ?
Les OGM, l’Europe n’en veut pas. Ce sont les débats publics qui ont permis d’en limiter le développement dans l’agriculture. Face à l’absence manifeste de perspectives commerciales dans notre continent globalement hostile aux biotechnologies, Monsanto a déclaré en juillet dernier qu’il allait retirer l’ensemble de ses demandes d’homologation en cours pour de nouvelles cultures transgéniques dans l’UE.


Plus de 160 millions d’hectares d’OGM
Près de 90% des 16 millions de paysans producteurs d’OGM vivent dans des pays en voie de développement. Toutefois, la grande majorité des 160 millions d’hectares d’OGM cultivés de par le monde, se trouvent aux Etats-Unis (43%), au Brésil (19%), en Argentine (15%), en Inde (7%) et au Canada (6%).


Maïs, coton, colza, blé… OGM ?
Par l’intervention de l’homme, un gène étranger peut être introduit dans le patrimoine génétique d’un organisme vivant. Le but est de lui conférer une caractéristique dont la nature ne l’a pas pourvu. C’est en insérant un gène issu de la bactérie Bacillus thuringiensis, que Monsanto a créé le coton Bt, pour qu’il lutte par lui-même contre un insecte ravageur des cultures cotonnières.

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Des OGM dans l’assiette ?
La Belgique est relativement protégée vis-à-vis des organismes transgéniques. Toutefois, de faibles quantités d’OGM se retrouvent dans notre alimentation.
Au niveau européen, un étiquetage signalant la présence d’OGM est obligatoire sur les aliments qui en contiennent plus de 0,9%. A l’état de trace, la présence d’additifs alimentaires et d'arômes produits par des OGM est donc tolérée, sans notification sur l’emballage.

La consommation d’OGM se fait principalement de façon indirecte
Les cultures de soja ou de maïs transgéniques sont interdites en Belgique. Néanmoins, la grosse majorité des animaux d’élevage sont nourris avec des céréales OGM venant des USA. La législation européenne ne soumet pas les viandes et les produits animaux (œufs, lait etc) à une obligation d’étiquetage quant aux éventuelles traces d’organismes génétiques modifiés.

Laetitia Theunis, consultante en Environnement-santé

Source
1. Conférence de Vandana Shiva au parlement européen, 18 septembre 2013
2. http://www.ogm.gouv.qc.ca/ogm_producteurs.html
3.
http://www.lefigaro.fr/conso/2012/10/04/05007-20121004ARTFIG00467-comment-reperer-les-ogm-dans-nos-assiettes.php

Plus d’infos ?

Tapez OGM dans le moteur de recherche du site d’AGENDA PLUS
et sur http://michelcollon.info/Les-grands-medias-occultent-que.html?lang=fr



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