Le chocolat, une divine gourmandise
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Le chocolat, une divine gourmandise



La magie du chocolat … Tantôt gâteau, pralines, mousse, breuvage, il se transforme et titille nos papilles. D’ici quelques jours, le patron des écoliers viendra apporter ses jouets par milliers et des chocolats à son effigie pour le plus grand plaisir des petits. Et, faut-il le rappeler, cette gourmandise qui fait aussi le bonheur des grands, constitue un excellent apport nutritif, bon pour le moral ! Déjà les Mayas le préconisaient pour ses vertus médicinales et spirituelles.





UN PEU D’HISTOIRE ET DE BOTANIQUE

Le cacaoyer

La cacaoyer est l’arbre dont le fruit est la cabosse, composée de 15 à 40 graines, appelées fèves de cacao. La cabosse ressemble à une balle de rugby, pouvant atteindre jusqu’à 25 cm de long avec un diamètre de 6 à 15 cm et un poids de 300 à 500 gr. selon les variétés. Ses graines sont enrobées d’une pulpe blanchâtre et gélatineuse avec laquelle on concocte un breuvage très rafraîchissant. Quant à la poudre de cacao, elle est obtenue après broyage des fèves fermentées et torréfiées.

Originaire d’Amérique latine, la culture du cacao, est développée en Mésoamérique à partir du 2e siècle avant J.C. et était destinée à des fins rituelles, médicinales, mais aussi économiques. Les fèves étaient, en effet, utilisées comme monnaie d’échange.

Le xocoatl, la boisson des dieux Le fameux xocoatl (xocolli signifiant : amer, et atl : eau), à base de fèves de cacao séchées puis broyées, remonte aux civilisations aztèques et mayas du Mexique. Considéré comme très précieux, le xocoatl était consommé lors de rituels et de cérémonies religieuses associées à Xochiquetzal, la déesse de la fertilité. Ce breuvage très amer était épicé avec du poivre, du piment et des clous de girofle.
Ce n’est qu’au 16e siècle, lorsque le cacao fut découvert par les colons espagnols, que cette boisson est arrivée en Europe, à la cour de Charles Quint. Elle fut adoucie avec du sucre de canne et de la vanille. Très tendance au 18e siècle, la noblesse la considéra comme un élixir de jouvence.

LE CACAO, BON POUR LA SANTÉ !

1. Sa richesse en polyphénols lui confère un atout particulier en antioxydants. Boucliers de notre organisme, ils freinent le vieillissement prématuré de nos cellules. On observe une teneur de plus de 50 % en catéchine ainsi que des tanins qui sont, par ailleurs, responsables de cette saveur amère que l’on peut goûter selon la quantité de cacao présente dans notre carré de chocolat. En d’autres mots, plus le chocolat est amer, plus il contient des antioxydants.

2. Le cacao est riche en vitamines E, B1, B2, en fer, en zinc, en manganèse et en minéraux dont le phosphore, le calcium, le potassium, mais surtout en magnésium. Ce dernier est un minéral qui participe à plus de 300 réactions enzymatiques. Il participe à la transmission neuromusculaire de l'influx nerveux ainsi qu’à la résistance au stress. Il favorise l’apaisement et la sécrétion d’endorphines.

3. Le cacao contient de la théobromine. Il s’agit d’un alcaloïde, une substance aux effets tonifiants et psychostimulants. Bon pour le moral !

ATTENTION : Si la théobromine est utile à notre bonne humeur, elle est un véritable poison pour nos amis les chiens et les chats !

4. Riche en fibres, le cacao est utile au bon fonctionnement de notre transit intestinal. Considéré comme un pré-biotique, il augmente la population des bactéries amies, telles les lactobacilles et les bifidobactéries, au détriment d’éventuelles bactéries pathogènes.

BON À SAVOIR
20 gr de chocolat noir à 70% contiendraient 2 x plus de polyphénols qu’un verre de vin rouge et autant qu’une tasse de thé. Par ailleurs, bonne nouvelle, il ne fait pas grossir ! Deux carrés de chocolat correspondent à 5 gr. de sucre. La petite gourmandise de fin de journée à savourer sans culpabilité aucune.

LE CHOCOLAT, DÈS LORS, N’EST PAS UN PÉCHÉ NUTRITIONNEL, MAIS ….

Privilégions, toutefois, la consommation d’un chocolat de qualité (70% à 90% cacao), et très certainement avec modération. Devenu un produit de consommation de masse, bourré d’additifs et de matières grasses bon marché, certains chocolats n’en n’ont plus que le nom. Soyons vigilants. A nos loupes et lisons les étiquettes !
Autant que faire se peut, choisissons-le d’origine biologique. La fi lière biologique privilégie la culture du cacao à l’ombre des bananiers et des palmiers, ce qui assure une plus grande biodiversité et des revenus supplémentaires pour l’agriculteur et sa famille. Cette pratique évite l’épuisement des sols, à l’inverse du modèle de monoculture sur des terrains forestiers défrichés, plus vulnérables aux parasites et dès lors nécessitant pesticides et engrais chimiques.

Et mieux encore, choisissons-le cru Le cacao cru n’a subi aucune torréfaction. Les fèves sont séchées naturellement au soleil et moulues à froid ce qui permet de préserver toutes les qualités nutritionnelles du cacao.

QU’EN EST-IL DE LA LÉCITHINE DE SOJA ?

Depuis l’an 2000, il est permis aux industriels de rajouter jusqu’à 5 % de lécithine de soja et autres graisses végétales dans le chocolat. La lécithine est utilisée comme émulsifi ant et facilite le mélange des divers ingrédients dans la confection du chocolat. Elle permet un meilleur croquant et une meilleure conservation.
Elle possède également des vertus anti-cholestérol. A priori, aucune crainte à en consommer. Cependant, elle peut être néfaste pour les personnes allergiques au soja. Par ailleurs, s’il convient de choisir un chocolat biologique, c’est également afi n de s’assurer que la lécithine ne soit pas génétiquement modifi ée. Actuellement, le soja est majoritairement un soja OGM. Certains chocolatiers refusent l’ajout de tout émulsifi ant et compensent par un supplément de beurre de cacao.

BON À SAVOIR
Un chocolat noir : selon la législation, il doit contenir minimum 35 % de cacao. Un chocolat (70% cacao) contient 30% de sucre.
Le chocolat au lait contient de la poudre de lait, du sucre et entre 25 et 40% de cacao et de beurre de cacao.
Le chocolat blanc contient du sucre, au minimum 20% de beurre de cacao, de la poudre de lait et ne contient pas de poudre de cacao.

Cela demande un peu plus de savoir faire, mais les vrais amateurs de chocolat préféreront se délecter de cette gourmandise divine sans lécithine.
Les fêtes approchent, avec la fameuse bûche de Noël, nappée de chocolat rappelant l’écorce des bûches autrefois utilisées pour se chauffer. Au Moyen Âge, les familles se réunissaient autour d’un grand feu pour célébrer le solstice d’hiver. C’est au 19e siècle, avec l’apparition des poêles en fonte remplaçant les feux ouverts, que des boulangers ont imaginé des bûches pâtissières.

Le plaisir du chocolat. À déguster dans la joie !

Karin Schepens



Paru dans l'Agenda Plus N° 333 de Décembre 2021
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