La CNV - la Communication Non Violente
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La CNV - la Communication Non Violente



écouter nos besoins et ceux des autres



Comment favoriser une qualité de relations qui va permettre de répondre aux besoins des autres, en étant motivé par l’élan du cœur ? En pratiquant la CNV !

La Communication NonViolente [CNV] est le nom choisi par Marshall B. Rosenberg pour désigner un processus fondé sur une approche spirituelle, qu’il a initié dans les années ‘70, s’inspirant, notamment, des travaux du psychologue Carl Rogers et d’Abraham Maslow, ainsi que des religions orientales. La non-violence ou ahimsa est une référence au mouvement de Gandhi. L’empathie, apport majeur des travaux de Carl Rogers, est au cœur de ce processus. Marshall Rosenberg s’appuie également sur les travaux de l’économiste chilien Manfred Max-Neef, qui a, tout comme lui, analysé les besoins humains.

Bases spirituelles
«Il est important de voir que la spiritualité est au coeur de la CNV, et de garder cela à l’esprit quand on apprend les étapes du processus. L’art de vivre que j’essaie d’enseigner est véritablement une pratique spirituelle.»
Marshall B. Rosenberg

Pour Rosenberg, la CNV est avant tout une pratique spirituelle. Il l’a conçue pour essayer d’être conscient de ce qu’il appelle l’«Energie Divine d’Amour» [Beloved Divine Energy] et parvenir à s’y connecter. La CNV est un moyen de faire don de son amour à l’autre, cette interaction étant la forme humaine la plus proche d’une connexion spirituelle.
Pour Rosenberg, l’absence de reliance avec cette énergie est la cause de la violence dans le monde. Il affirme que notre éducation et notre conditionnement culturel, notamment au sujet de Dieu, nous ont déconnectés de Lui. Il reprend les propos de Walter Wink, disant que le «politique» a utilisé le «religieux» pour interpréter les livres saints et justifier l’oppression et la domination. Selon lui, la CNV permet de surmonter ce conditionnement de notre éducation.

Processus de CNV
Continuellement remise en question selon son auteur même : «la CNV est la combinaison d’un langage, d’une façon de penser, d’un savoir-faire en communication et de moyens d’influence qui servent mon désir de faire 3 choses :
- me libérer du conditionnement culturel qui est en discordance avec la manière dont je veux vivre ma vie ;
- acquérir le pouvoir de me mettre en lien avec moi-même et autrui d’une façon qui me permette de donner naturellement à partir de mon cœur ;
- acquérir le pouvoir de créer des structures qui soutiennent cette façon de donner».


Thomas d’Ansembourg, dans son livre «Cessez d’être gentil, soyez vrai !», propose également le processus initié par Marshall Rosenberg. Il vise à aider à clarifier ce que nous vivons, il n’est pas l’empathie, mais y donne accès, il n’est pas qu’une simple écoute : il s’agit de se relier efficacement à soi et à l’autre. En voici la brève description :
O pour Observation : décrire la situation en termes d’observation partageable ;
S pour Sentiment : exprimer les sentiments vécus dans cette situation ;
B pour Besoin : clarifier le(s) besoin(s) ;
D pour Demande : faire une demande avec ces critères : dans l’instant présent, réaliste, réalisable, négociable, précise et formulée positivement.

Dans son ouvrage «Guérir», David Servan-Schreiber décrit la CNV en termes relativement simples. Selon lui, le premier principe de la CNV est de remplacer tout jugement par une observation objective, afin d’éviter les réactions habituelles de son interlocuteur face à une critique. Le second principe est d’éviter tout jugement sur son interlocuteur pour ne parler que de ce que l’on ressent, l’autre ne pouvant contester cela. L’effort consiste alors à décrire la situation en commençant ses phrases par «je», pour être «dans l’authenticité et l’ouverture».

Un exemple pour bien comprendre
Deux amis se sont donné rendez-vous. Le premier est arrivé 20 minutes avant l’heure fixée, et le deuxième arrive 40 minutes après l’heure fixée...
Réaction habituelle : «Non, mais tu as vu à quelle heure tu arrives ? Tu aurais pu me prévenir au moins !» Cela ne laisse que peu d’ouverture. La personne ne s’exprime pas dans le sens du processus.
Alternative possible :
1. Observation : «Nous avions rendez-vous ici il y a 40 minutes, cela fait une heure que je suis ici.»
Attention à la communication para-verbale afin de rester collé à la réalité le plus possible dans l’énonciation.

2. Sentiment : «Je suis en colère d’avoir attendu comme cela car…» Commencer la phrase par «je» afin de prendre la responsabilité de ses sentiments. Dire «je me sens» plutôt que «je sens» peut favoriser la distinction entre des jugements et l’expression de ses sentiments.

3. Besoin : «…ça aurait du sens pour moi d’employer mon temps de manière plus utile». Être à l’écoute du besoin/des besoins qui est/sont à l’origine du sentiment que vous éprouvez. Notons, au passage, les 9 besoins fondamentaux [selon Manfred Max-Neef] recouvrant à peu près toute la palette des besoins humains : 1. Besoins physiologiques, bien-être physique ; 2. Sécurité ; 3. Empathie, compréhension ; 4. Créativité ; 5. Amour, intimité ; 6. Jeu ; 7. Repos, détente, récupération ; 8. Autonomie 9. Sens, spiritualité.

4. Demande : «Est-ce que tu veux bien me dire maintenant, au cas où cela arriverait une prochaine fois, si tu es d’accord de me prévenir quand ton retard dépasse 5 minutes ?» Conclure par une demande présente, claire en se posant la question : «Qu’est-ce que j’ai envie que la personne fasse pour contribuer à ce que mon besoin soit satisfait ?», dans l’instant présent, concrète, ouverte, réaliste et réalisable. Dans la mesure du possible, il est proposé de respecter ces étapes afin d’être clair.

Du mental au coeur
La Communication NonViolente vise à nous aider à développer l’écoute de l’autre comme de nous-même. La CNV n’est pas un «truc», un simple protocole, elle est avant tout une pratique de communication exigeant d’être vécu le plus souvent et le plus pleinement possible. On l’aura compris, afin d’éviter que le processus soit purement «mental», l’exploration de la CNV nécessite la participation véritable de notre coeur... Bonne pratique !

Olivier Desurmont



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