La thérapie assistée par l’animal
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La thérapie assistée par l’animal



Si la proximité d’un animal domestique ou de compagnie peut contribuer à réduire le stress et les effets indésirables d’un traitement médical, ou encore aider les personnes souffrant de troubles mentaux, physiques ou sociaux, ce n’est évidemment pas par hasard : les animaux ne nous apportent-ils pas réconfort, chaleur et affection ? Tour d’horizon de la thérapie médiatisée par l’animal...





Dans l’histoire occidentale, la reconnaissance des effets bénéfiques de l’animal sur l’homme remonte à 1792, lorsque William tuke fonde le York Retreat en Angleterre. A cette époque, les malades mentaux sont traités très durement. En leur proposant de s’occuper d’animaux, il va s’apercevoir qu’ils peuvent se concentrer et se responsabiliser beaucoup plus.

Après la première Guerre mondiale, le Pawling Army Air Force convalescent Hospital de New york utilise des chiens comme aide à la thérapie pour aider des soldats traumatisés.
Peu après, Florence Nightingale, fondatrice des techniques d’infirmeries modernes, développe une méthodologie qui fait d’elle une des pionnières dans l’utilisation d’animaux pour améliorer la qualité de vie des patients. Dès 1953, c’est un psychiatre américain, Boris Levinson, qui découvre les possibilités du chien dans la thérapie et crée la première «Psychothérapie facilitée par l’animal».

D’autres thérapeutes, comme Friedmann, Katcher, Lynch, thomas, mettent en évidence les effets de l’animal sur la santé : le simple fait de les caresser fait baisser la tension artérielle et permet de diminuer la mortalité chez les cardiaques. Le Dr Serpell de Cambridge démontre que l’animal familier permet de vivre plus vieux et en meilleure santé. Voelker prouve que l’animal suscite des réactions psycho-affectives positives et motive les personnes handicapées. Plus récemment, en 1989, Pascal Bianchi dirigea plusieurs études en Suisse sur les bienfaits et la répercussion favorable de l’animal sur les patients atteints de la maladie d’Alzheimer et les patients en soins palliatifs.

Zoothérapie[s]
La thérapie assistée par l’animal, parfois appelée «zoothérapie», est un point de départ ou un complément à des thérapies plus traditionnelles. Elle n’est pas restreinte au domaine médical, puisqu’elle s’étend à des questions concernant les rapports avec autrui, l’éducation et même la délinquance. Elle possède un vaste champ d’application et peut être utilisée dans le cadre de problèmes d’attention et de concentration, de dépréciation de soi, de dépression et d’isolement. on pourrait dire qu’il y a autant de thérapies assistées par l’animal que d’espèces animales utilisées, chacune se teintant des qualités propres à l’espèce et même la race choisie. Par ailleurs, même avec un animal spécifique, les approches peuvent être très différentes l’une de l’autre. Prenons l’exemple du cheval, il existe :
• l’équithérapie qui est un soin psychique médiatisé par le cheval et dispensé à une personne dans ses dimensions psychique et corporelle [définition de la Société Française d’Équithérapie].
• l’équitation adaptée qui désigne l’ensemble des activités équestres pratiquées par des personnes handicapées physiques et/ou mentales [définition de l’association Résilienfance].
• la Thérapie Avec le Cheval [TAC] qui est davantage une thérapie corporelle qui propose des possibilités de régression «dans une dynamique évolutive de réaménagement des fonctions psychiques et physiologiques» [définition de la Fédération Nationale des Thérapies Avec le Cheval].
• L’hippothérapie constitue une forme de physiothérapie qui tire profit des mouvements du cheval au pas. Le cheval ressent ce que l’homme éprouve et, de ce fait, ne se comportera pas de la même façon avec une personne handicapée qu’avec un cavalier expérimenté. Au sein de ces approches, de nombreux thérapeutes animaliers ont développé leurs propres méthodologies. on retrouve donc, avec un animal donné, quantité d’approches thérapeutiques spécifiques impossibles à résumer dans le cadre de cet article introductif.

Chiens, dauphins & ânes...
Aux côtés de ces diverses pratiques en compagnie du cheval, on retrouve de nombreuses autres espèces utilisées dans les thérapies assistées par l’animal, citons :
- le chien, on parle alors de «canithérapie», qui est de plus en plus utilisé dans les hôpitaux, les maisons de retraite, les écoles, les quartiers défavorisés, les établissements pénitentiaires et même en accompagnement à la parentalité ;
- le dauphin, on parle dans ce cas de «delphithérapie», qui peut avoir une action profonde et subtile qui sera soit canalisée par une démarche ludique ou, au contraire, par une simple nage «accompagnée» [le milieu aquatique au sein duquel se font les rencontres ayant luimême déjà un large effet thérapeutique] ;
- l’âne, on parle alors d’«asinothérapie» ou «asino-médiation», qui est davantage utilisé auprès de personnes et d’enfants souffrant de troubles mentaux ou physiques, pour réduire les stress, les conséquences d’un traitement médical ou des problèmes post-opératoires.

Parmi les autres animaux fréquemment utilisés, on trouve les lapins, les chats, les tourterelles, les cochons d’Inde et même les furets. Ces derniers sont souvent proposés en établissement pénitentiaire où ils sont nourris et soignés par les détenus dans des «ateliers de médiation» spécialement aménagés dans les locaux de la prison.

Effet placebo ?
Certains travaux ont montré que les animaux avaient effectivement un effet placebo chez environ 30% des individus. D’autres études ont aussi démontré un effet thérapeutique indéniable, telle que celle menée aux uSA concluant que des enfants sous chimiothérapie manifestaient une anxiété moindre et une meilleure attitude en présence d’un animal [état attesté par un taux de cortisol sanguin réduit, une mesure empirique de l’état d’anxiété] ; même lorsque les enfants, très affaiblis ou endormis, n’étaient pas conscients de la présence de l’animal !

Une relation au-delà des mots
L’engouement grandissant pour les thérapies assistées par animal nous montre que, derrière la présence physique de l’animal, une forme d’empathie, très difficile à évaluer par les outils classiques de la science, serait également en action. Cette «empathie animale» envers les humains est en soi un puissant message. Car la violence et la cruauté encore souvent infligées aux animaux, partout dans le monde, qu’ils soient de compagnie ou simple «bétail», sont à l’opposé de ce que les «animaux-thérapeutes» nous enseignent. Dans ce sens, le rapport entre les humains et les animaux est un révélateur criant de vérité.
Gageons qu’au-delà d’une aide thérapeutique individuelle, l’invitation silencieuse du peuple animal, pour que les humains transforment leurs relations aux animaux, puisse être entendue.

Olivier Desurmont

Références : «La zoothérapie» de G-H. Arenstein, J. Lessard - Option Santé, «Entre l’humain et l’animal» de M. de Palma - Québecor, «Autisme et zoothérapie » de F. Beiger & A. Jean - Dunod & Wikipédia.



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