Le «Mind Mapping» pour visualiser la pensée
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Le «Mind Mapping» pour visualiser la pensée



Une «Mind Map» ou carte mentale est un schéma arborescent permettant de représenter visuellement le fonctionnement et le cheminement associatif de la pensée. Son utilisation, appelée «Mind Mapping», peut littéralement booster la créativité et la structure de tout sujet qui y est exposé.





L’objectif premier d’une carte mentale est de permettre la mise en lumière les liens qui existent entre un concept ou une idée et les informations qui leur sont associées. La structure même d’une «Mind Map» est en fait une sorte de diagramme qui représente l’organisation des liens entre différentes idées ou des liens hiérarchiques entre différents concepts. À l’inverse du schéma conceptuel classique, les «Mind Maps» offrent une représentation arborescente de données imitant ainsi le cheminement et le développement de la pensée.

Origines du concept

D’abord imaginé par Aristote, le concept a été formalisé par un psychologue anglais, Tony Buzan. L’idée lui vint alors qu’il écrivait «Une encyclopédie du cerveau et de son utilisation» [An Encyclopedia of the Brain and Its Use] en 1971, ce qui lui fût fort utile !
Il est vrai que les années ‘70 virent le plein essor de la théorie de la spécialisation hémisphérique : les activités de l’hémisphère gauche du cerveau concerneraient davantage la logique, la pensée rationnelle, le classement, le langage et les activités de l’hémisphère droit seraient davantage la créativité, la pensée holistique, la capacité de synthèse.
Au-delà d’une localisation des facultés cérébrales dans des aires spécifiques [ce qui reste controversé par la neurologie contemporaine], c’est surtout le recensement des facultés cérébrales naturelles qui intéressa Tony Buzan. Ainsi, selon lui, contrairement aux possibilités offertes par le cerveau, nos habitudes de réflexions et d’écriture ont tendance à fortement privilégier certaines capacités au détriment d’autres. Les notes classiques omettent souvent l’utilisation de couleurs, de rythme, de dessins, de liens, d’ajouts, etc…
Certains psychologues et linguistes prétendent également que seuls quelques mots-clés appelés «mots de rappel» sont nécessaires à la compréhension et la mémorisation d’un texte. Ces mots ne représenteraient que 10% à 20% des mots employés dans un texte.

En français, l’expression «carte heuristique» est apparue pour la première fois dans le livre «Organisez vos idées avec le Mind Mapping1» publié en français en 2004. Le terme «heuristique » vient du grec ancien eurisko, «je trouve». Pourtant, si ce terme est assez répandu, il existe de nombreuses tentatives de traduction qui essaient de reprendre l’idée de «Mind Map». C’est ainsi que l’on trouve aussi : «carte des idées», «schéma de pensée», «carte de l’esprit», «carte de la pensée», «arbre à idées» ou encore «topogramme»… Néanmoins, beaucoup d’auteurs, d’utilisateurs et de formateurs, conservent le nom anglais «Mind Map» [et «Mind Mapping»], pour insister sur certains principes fondamentaux et certaines qualités du concept initial.

Mise en oeuvre

Une «Mind Map» se construit comme suit : au centre le thème ou sujet en image et en mots. Depuis ce centre, des branches en couleur irradient dans toutes les directions en portant les idées principales sous forme de dessins et de mots-clés. Ces branches irradient à leur tour vers des idées secondaires, en images et mots-clés, etc... [voir illustration page suivante]. Le moyen le plus facile de bien comprendre comme fonctionne une carte heuristique est de la comparer au réseau routier d’une ville. Les routes principales partant du centre, représentent les idées clés d’un projet. Les routes secondaires ou les embranchements représentent un degré de granularité supplémentaire, etc…
La carte mentale reprenant la façon dont le cerveau fonctionne, il est très facile de s’approprier le concept.
Elles peuvent être dessinées en utilisant simplement une feuille de papier et des feutres ou, mieux, des crayons de couleurs. Un grand tableau noir ou blanc permet le travail à plusieurs sur le même arbre. Même si, à l’heure actuelle, on utilise souvent des outils informatiques pour en créer, les cartes datent de bien avant la banalisation des ordinateurs.
Le «Mind Mapping» est donc une représentation, sur un support extérieur, de la pensée naturelle [dont la caractéristique est d’être «irradiante» selon Tony Buzan] et peut, par conséquent, représenter tous les types de relations. C’est pourquoi plusieurs occurrences d’une même information peuvent apparaître à différents endroits d’une «Mind Map» où l’on trouve quasiment nécessairement des flèches, associations et mises en relation entre différentes branches d’une «Mind Map».
En effet, toutes les cartes heuristiques ont une chose en commun. Elles ont une structure organisationnelle intuitive qui part du centre et utilise des liens, des symboles, des mots, des couleurs et des images rappelant à notre cerveau quel était le concept de base.
Le «Mind Mapping» peut ainsi convertir une longue liste d’informations monotones en un diagramme coloré, facilement mémorisable et organisé de façon optimale par rapport à un projet spécifique.

Des caractéristiques fractales

Une autre de ses caractéristiques intéressantes est la possibilité d’y placer d’autres «arborescences » en tant qu’éléments, ceux-ci pouvant parfois eux-mêmes inclure l’arbre initial. Ce mécanisme affranchit donc les cartes mentales de la contrainte d’une représentation purement hiérarchique. On retrouve d’ailleurs le même comportement dans les arborescences de fichiers en informatique, où un dossier peut contenir un lien [notion de raccourci ou de lien symbolique] vers n’importe quel autre dossier, autorisant par là même qu’un de ses sous-dossiers contienne ce même raccourci.
Ainsi, une idée [un noeud de l’arbre] peut appartenir à plus d’une branche de l’arbre. Dans ce cas, parler d’arbre est un peu abusif : le terme adéquat serait davantage «graphe».


De nombreuses applications

La «Mind Map» a de nombreuses applications potentielles dans des domaines personnels, éducatifs et professionnels. Ses possibilités incluent : la prise de notes et la remise en forme de ces notes, la préparation d’un exposé ou d’un discours, le brainstorming, l’aide au résumé, la structuration d’un projet, la révision et la clarification d’idées, l’identification de mots clefs, la visualisation d’organisation complexe d’idées, l’aide à l’apprentissage mnémotechnique, l’organisation de l’accès à un ensemble de fichiers, … pour n’en citer que quelques-uns.
Les cartes mentales ont démontré qu’elles augmentent les compétences organisationnelles, la créativité, la mémorisation et qu’elles permettent une meilleure compréhension du sujet.

Evidemment, concevoir le «Mind Mapping» comme unique système de représentation hiérarchique peut être limitant pour certains types de problèmes. Effectivement, les mêmes choses auront parfois des représentations hiérarchiques différentes en fonction de choix arbitraires de l’utilisateur. Ainsi, chacun imprégnera la «Mind Map» de sa personnalité, de sa compréhension et de la direction unique de son questionnement !

Olivier Desurmont

1 «Organisez vos idées avec le Mind Mapping» de Frédéric Le Bihan, Denis Rebaud, Pierre Mongin et Jean-Luc Deladrière, chez Dunod.
Références : “Organisez votre vie avec le Mind-Mapping côté tête et côté coeur” de Pierre Mongin et Xavier Delengaigne chez InterEditions,
«Organisez vos idées avec le Mind Mapping» de Frédéric Le Bihan, Denis Rebaud, Pierre Mongin et Jean-Luc Deladrière chez Dunod, Wikipédia & www.optimind.be



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