Le Hara, notre force tranquille...
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Le Hara, notre force tranquille...





Dans la tradition japonaise, le hara est la zone du bas de notre ventre où se trouve notre force intérieure. Au centre de notre bas ventre, à environ 2 cm sous le nombril, se trouve le tantien qui est le centre du hara et à partir duquel rayonne notre force intérieure, notre puissance, notre stabilité, notre énergie vitale (appelée «chi»). Certaines personnes ont un hara très ouvert et très rayonnant et d’autres ont un hara plutôt fermé et replié sur lui-même. Ceux qui ont un hara ouvert, ont souvent la capacité de bien prendre leur place en société et ont l’énergie pour accomplir et réaliser leurs projets et persévérer. Le hara donne une force tranquille, une paix intérieure. Ceux dont le hara est plutôt fermé, sont plutôt timides, fragiles, angoissés. Au cours d’une journée, une même personne peut avoir des moments où son hara est plus ouvert (par exemple des moments où la personne se sent bien et sûre d’elle-même) et d’autres moments où son hara est plus replié sur lui-même (par exemple dans des moments d’angoisse). Une personne ayant le hara rayonnant sera équilibrée, relax et aura des relations harmonieuses avec les autres.

Il est possible et même assez facile de renforcer volontairement son hara par divers exercices d’épanouissement personnel. Le Taï Chi ou le Qi Gong permettent de faire circuler le chi dans tout notre corps à partir du hara, ce qui augmente le bien-être et favorise la santé. Dans les formations en «Développement Intuitif», on développe le rayonnement du hara par différents exercices comme par exemple les méditations guidées qui favorisent notre stabilité et notre paix intérieure. On ressent alors plus d’harmonie dans son corps. L’expression primitive permet par des danses, des mouvements et des sons de libérer le hara. Le fait de faire régulièrement des exercices pour renforcer le hara permet de s’habituer dans la vie quotidienne à avoir un hara qui est en permanence plus ouvert.

Au cours de son éducation, à la maison ou à l’école, un enfant se fait parfois réprimander ou punir quand il s’affirme et manifeste son hara. Cela crée souvent une crainte de se faire gronder si l’on s’affirme. Cette crainte peut subsister à l’âge adulte et créer un hara opprimé. En tant qu’éducateur, il est évidemment nécessaire d’exiger une certaine discipline de la part des enfants pour pouvoir vivre correctement en société. Si un enfant dit ou fait quelque chose, à partir de son hara, qui n’est pas acceptable pour la vie en groupe, l’éducateur réagit lui aussi à partir de son hara pour mettre ses limites, l’enfant ne se sentira pas brimé mais au contraire, il comprendra l’importance des limites pour la vie en groupe.
Beaucoup de participants à mes cours me disent qu’ils ont un grand sentiment de bien-être et de liberté quand ils font les exercices sur le hara. C’est comme s’ils avaient toute leur vie réprimé ce hara et que soudain ces énergies bloquées se libèrent.

Je suis depuis un an des cours individuels de chant pour améliorer le placement de ma voix et j’ai remarqué déjà plusieurs fois que quand je suis un cours de chant alors que j’avais la veille donné ou suivi un cours qui développe le hara, ma voix est alors splendide et se place alors magnifiquement bien. Gyle Waddy, mon professeur me dit alors à chaque fois : «Mais Joël, qu’est-ce qui t’arrive ? Tu chantes si bien aujourd’hui !». Dans ces moments-là, je prends aussi beaucoup plus de plaisir à chanter.

Mon père m’a raconté que quand il suivait des cours de judo, son professeur considérait le judo comme une philosophie. Pour démontrer à ses élèves l’importance du hara, il respirait profondément en faisant gonfler son bas ventre. Les élèves, invités à le pousser, pouvaient constater que leur professeur ne bougeait pas d’un pouce ! Il était aussi stable qu’une montagne sans faire d’efforts musculaires. Le cri pratiqué par les judokas ou les joueurs de tennis professionnels n’est que l’explosion de la force contenue dans leur hara.

Il y a quelques années, je travaillais dans une société où j’avais une directrice avec qui j’avais de grosses difficultés relationnelles. Elle était parfois très agressive, me critiquait et m’humiliait beaucoup. Quand je devais lui demander quelque chose, je faisais d’abord de puissants exercices pour renforcer mon hara et à partir de cet état où le rayonnement de mon hara était plus puissant, j’allais lui parler. J’ai remarqué d’une manière très nette que quand mon hara était puissant, la directrice avait beaucoup de respect pour moi. Quand je me présentais à elle en étant plus fragile, je recevais beaucoup d’agressivité.

D’une manière générale, il est clair qu’une personne nerveuse préférera toujours agresser une personne fragile plutôt que quelqu’un qui a une personnalité stable. Les êtres humains, tout comme les animaux, ont beaucoup plus de respect envers les personnes qui ont un hara puissant. Un chien préfère mordre une personne qui a peur plutôt qu’une personne dont le hara est rayonnant.



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