Les thérapies brèves
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Les thérapies brèves



des méthodes efficaces et... rapides !

Qui pense thérapie, pense souvent à un engagement pour plusieurs années dans une réflexion en profondeur. Or, de plus en plus de thérapeutes proposent des thérapies dites «brèves». Tour d’horizon...





Lorsque, fin 1941, les Etats-unis entrent en guerre, 1 million d’individus [sur 11 millions d’«appelés»] doivent être renvoyés chez eux pour des raisons psychiques. Au cours des 3 années qui suivent, un autre million de soldats doit être hospitalisé, également pour raisons psychiques. Face à la pénurie extrême de psychiatres, le gouvernement américain cherche alors en toute hâte des nouveaux concepts thérapeutiques, qui agissent rapidement... La psychotraumatologie allait naître.

Dans les «golden years» de l’après-guerre, il devint de plus en plus courant de suivre une thérapie. Pour enrayer ce processus de plus en plus coûteux, les assurances refusent peu à peu de rembourser les thérapies psychoanalytiques de longue durée pour soutenir les thérapies «plus rapides», comme les thérapies comportementales. De nouveaux maîtres à penser viennent ainsi compléter l’oeuvre de Freud et Adler. Les plus connus, Virginia Satir, Fritz Perls et Milton Erickson, fondent des écoles qui continueront à fleurir après eux. Leurs méthodes sont interactives et utilisent les métaphores et les paradoxes.

En ‘59 le psychiatre Donald D. Jackson crée le légendaire Mental Research Institute [MRI] de Palo Alto avec Virginia Satir et Jules Riskin. En ‘65, Richard Fisch crée le Brief Therapy Center au sein du MRI. Dans les années ‘70, deux jeunes chercheurs, John Grinder et Richard Bandler vont filmer et observer les séances de thérapie de plusieurs de ces thérapeutes, afin de «de percer leurs secrets pour les mettre à disposition du plus grand nombre». La Programmation Neuro-Linguistique ou PNL émergera de ce travail. Et de nombreuses autres «thérapies brèves» suivront…

Bref mais efficace
Par «brève», on entend que le nombre de séances est nettement moins important que dans le cadre d’une psychothérapie analytique, qui peut s’étendre sur plusieurs années. Pour le confort du patient, la durée de la thérapie est donc la plus courte possible. En règle générale, en fonction du problème spécifique rencontré, une moyenne de 10 séances peut suffire.

Les premières séances permettent au patient de s’exprimer et d’évacuer ces émotions face à une situation difficile et d’expliquer ses tentatives de solutions face au problème. Il s’agit alors pour le praticien de percevoir, comprendre, définir et analyser le problème, tout en créant un lien de confiance avec le patient.
Les séances suivantes permettent, en général, d’accomplir des tâches thérapeutiques afin de désapprendre les «tentatives de solutions» et de permettre de nouveaux apprentissages.
une des caractéristiques de ces entretiens en «thérapie brève» est que le thérapeute intervient souvent, la relation est donc dynamique et vivante.

Quelques principes-clefs
on l’aura compris, le facteur temps étant un élément déterminant des thérapies brèves, l’efficacité est clairement au centre de la démarche. Voici quelques principes- clefs :
- le praticien tente de limiter l’intervention à ce qui est nécessaire ;
- il tente de cibler et définir correctement les problèmes rencontrés ;
- le praticien limite la recherche des causes pour cibler beaucoup plus les conséquences [la symptomatologie] ;
- il oriente son travail vers les solutions et les moyens pour les obtenir ;
- il vise un changement des comportements du patient pour faire évoluer son rapport au monde.

Un éventail de techniques
Les «thérapies brèves» comportent tout un éventail de concepts, de méthodologies et d’applications. Les thérapies cognitivo-comportementales sont l’illustration la plus emblématique de ces thérapies. Selon les chercheurs Wittezaelle et Garcia, la tâche du thérapeute «bref» se définit comme une façon de «permettre aux patients de retrouver le plus rapidement possible les moyens de poursuivre leur cheminement sans être confrontés sans cesse aux mêmes difficultés».

Parmi la multitude d’approches, citons l’approche systémique qui est à la source du courant de la thérapie brève ; l’hypnothérapie éricksonienne qui, grâce à une exploration particulière de la communication et de la transe hypnotique, favorise des changements durables et profonds ; la psychothérapie multimodale brève de Lazarus qui propose un ensemble de techniques utilisées en fonction du profil du patient, établi en appliquant un modèle d’évaluation multidimensionnelle du problème à traiter.

Citons aussi les thérapies neurologiques qui regroupent les thérapies énergétiques telles que l’EFT [Emotional Freedom Techniques] qui allie les techniques de psychothérapie à des tapotements sur les méridiens d’acupuncture ; le TAT [Tapas Acupressure Technique] qui s’effectue en tenant légèrement quelques points d’acupuncture sur le visage et l’arrière du crâne tout en portant son attention sur le problème ; mais aussi le tFt, le BSFF, le Zensight,… et les thérapies par mouvements des yeux, telles que l’EMDR [Eye Movement Desensitization and Reprocessing] qui opère par la stimulation sensorielle, généralement bilatérale alternée, par le biais des mouvements oculaires ; l’IMo [Intégration par les Mouvements Oculaires] qui, comme l’EMDR, est une approche thérapeutique basée sur l’utilisation de mouvements oculaires plus rythmés,… La plupart des praticiens maîtrisent plusieurs de ces techniques qu’ils adaptent en fonctions du profil spécifique du patient.

Malgré tout ce que ses détracteurs [notamment les psychanalystes] ont pu leur opposer comme argument, les thérapies brèves permettent des changements non seulement rapides, mais souvent profonds et durables, comparables à ceux des thérapies conventionnelles.

Olivier Desurmont

Références : «Thérapies brèves : situations cliniques », Y. Doutrelugne & O. Cottencin chez Masson, «Hypnose contemporaine et thérapies brèves : le temps de la maturité», C. Virot, Le Souffle d’Or, www.docteurmuret.ch, www.latherapiebreve. be, www.lepsychologue.be, Revue québécoise de psychologie, vol. 21, n°1

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