PCI : Psychologie Corporelle Intégrative
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PCI : Psychologie Corporelle Intégrative





Bien avec soi et avec son corps
Synthèse de plusieurs approches et techniques, la PCI permet d’intégrer l’expérience corporelle au coeur du processus de développement et d’intégration du Soi. Tour d’horizon...



La Psychologie Corporelle Intégrative est une synthèse de plusieurs approches psychologiques [gestalt, reichienne, psychologie du soi, relations objectales, etc...] et de plusieurs approches corporelles [yoga, méditation, rolfing, acupuncture, massage, etc...]. C’est une méthode thérapeutique qui permet de lire l’histoire de l’individu à la fois dans ses manifestations corporelles [contractions, postures, modes de respiration, etc...] et dans leurs corrélations psychologiques. Cette approche holistique interpelle donc l’individu dans sa globalité, prenant en considération l’interdépendance de ses dimensions corporelle, cognitive, émotionnelle, relationnelle et spirituelle.

Origines
C’est le psychologue américain Jack Lee Rosenberg qui a mis au point la PCI, sous le nom d’Integrative Body Psychotherapy. D’abord formé en dentisterie, J. L. Rosenberg a obtenu son doctorat en psychologie en ‘71 et a mené ces deux professions de front pendant quelques années. Il a également travaillé avec l’approche corporelle de Wilhelm Reich, qui concerne plus particulièrement l’«inconscient corporel» et les traces physiques des blessures psychiques. Le lien corps-esprit que fait Rosenberg ressemble à celui que préconise la bioénergie d’Alexandre Lowen, également influencée par le travail de Wilhelm Reich. Mais contrairement au bioénergéticien qui est plus directif dans le travail corporel et qui intervient physiquement sur le sujet, le praticien en PCI joue plutôt un rôle de partenaire et touche rarement le patient.

Une «émanation unique»
La PCI se rattache à la fois au courant des thérapies humanistes et à celui des thérapies psycho-corporelles. Elle se base sur une conception spirituelle du soi et vise l’actualisation des besoins supérieurs de l’être humain, tout en insistant sur l’importance du corps dans la définition du soi. En effet, d’après Jack Lee Rosenberg, le corps est une «émanation de l’énergie universelle incarnée dans un individu particulier et rendue unique par le fait de cette incarnation précise».

Le soi serait l’expérience du sentiment d’identité ressenti dans le corps. L’objectif de la PCI est de rendre ce soi en mesure de surmonter ses difficultés existentielles, ses miblessures relationnelles et de restaurer sa vitalité. or, selon J. L. Rosenberg : «la psychologie seule - même si elle arrive à expliquer les phénomènes - n’a jamais pu offrir de véritables solutions aux dilemmes humains. Quant aux thérapies strictement corporelles, si elles ont raison d’affirmer que le corps «sait», elles ont le désavantage de négliger les processus cognitifs, indispensables pour établir de nouveaux comportements».

En oeuvrant sur les deux niveaux, la Psychothérapie Corporelle Intégrative cherche à rendre conscientes les blessures originelles du sujet qui ont nuit au développement du soi et, du même coup, révéler les mécanismes de défense mis en place pour survivre aux blessures. À partir du moment où la thérapie a révélé les principaux points de blocage, le travail de développement du soi peut se remettre en marche. Les moyens utilisés pour atteindre ces objectifs sont, entre autres, la conscience corporelle,la respiration, le son, le mouvement et diverses techniques de relâchement et d’ouverture corporelle, en y incluant la verbalisation.

Le tout se déroule en relation étroite avec le thérapeute dans le souci du respect du rythme, des limites et des besoins du patient. Le corps étant au centre du processus, il devient une sorte de baromètre par lequel la personne peut mesurer ou évaluer son bien-être et/ou son état intérieur. Le bien être en PCI correspond à une libre circulation de l’énergie.

La relation thérapeutique
En PCI, la relation thérapeutique fait partie intégrante du processus ; celui-ci ne peut se dérouler qu’en présence d’une bonne alliance entre thérapeute et patient. Le transfert qui se joue est interprété à la lumière du scénario et du style défensif de la personne. Grâce au travail corporel et aux reflets appropriés du thérapeute, le patient prend conscience de tout ce qui se rejoue dans la situation thérapeutique et peut enfin prendre soin de blessures jusque-là enfouies dans l’inconscient. Les blessures ont été causées «en relation» et ne peuvent donc être réparées qu’en relation. Le thérapeute est un témoin actif et privilégié de l’expérience du patient et offre des miroirs psycho-corporels adéquats pour permettre à la personne d’identifier aussi bien ses manques que ses expériences d’expansion au cours du processus thérapeutique.

Par le travail de la présence et des frontières, dans la relation avec le thérapeute, cette approche permet au patient de développer de nouvelles habiletés relationnelles lui donnant accès à un échange plus sain avec son environnement [travail, famille, couple, etc...].

Les dimensions éducatives et préventives que l’on retrouve en PCI offrent aussi à la personne des outils concrets lui permettant de reprendre la maîtrise de sa vie. Le mieux-être psychologique qui s’ensuit se manifeste dès lors par un mieux-être corporel.

Applications thérapeutiques
La PCI est avant tout une approche de développement personnel qui permet d’aider les patients à avoir une meilleure expérience du sentiment de soi et un plus grand bien-être corporel ; accroître leur capacité d’amour, de confiance, d’espoir et d’épanouissement dans leurs relations ; vivre avec son partenaire une sexualité épanouie et approfondir les dimensions transpersonnelles de l’existence. Elle peut aussi être très efficace face aux problèmes de concentration, d’hyperactivité et de burn-out.

En pratique
Nous l’avons vu, les 3 clefs de la Psychothérapie Corporelle Intégrative sont : la qualité de relation patient-thérapeute, le travail corporel et l’échange verbal-cognitif. une séance type dure entre 50 et 60 minutes. L’écoute du thérapeute se concentre grandement sur les messages du corps, qu’il est entraîné à décoder de manière fine. Il va donc souvent ramener le patient à sa perception corporelle, parfois au moyen d’exercices, pour l’aider à découvrir comment il bloque sa vitalité. L’approche permet de travailler à court terme sur des difficultés ponctuelles, notamment pour gérer une expérience émotive difficile, mais sa visée suggère plutôt un travail à moyen ou long terme.

La PCI est bien établie aux uSA, au Canada, en Allemagne et en Suisse. Elle a été introduite en Belgique par André Duchesne, formateur senior en PCI et Directeur de l’Institut de Montréal. L’Institut de PCI en Belgique a vu le jour en janvier 2005. En plus des psychothérapeutes, divers types de professionnels se forment à cette approche pour améliorer la qualité de leur écoute et de leur présence à eux-mêmes et aux autres.

Expérience transpersonnelle
L’objectif ultime d’un travail en PCI est l’«expansion du soi» de l’individu. Allant au-delà de la répétition du scénario originel et de ses blessures associées, la personne, sagement guidée par le praticien, peut expérimenter des sentiments profonds d’expansion de son être et d’appartenance intime à la vie.

Cette expérience de type transpersonnel peut donner accès à un tout nouveau champ de conscience qui se manifeste, notamment, par une sécurité et une liberté intérieures, une vie plus satisfaisante, plus créative et ouverte sur le monde.

Olivier Desurmont

Références : «Le corps, le Soi et l’âme» de Jack L. Rosenberg aux Éditions Québec-Amérique, «The intimate couple» de Jack L. Rosenberg chez Turner Publising, Inc., article de Tony Fournier chez Psycho- Ressources, www.passeportsante.net, www.ibponline. com, www.institutpci.com & www.ipci.be



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