L’art de vivre “Okinawa”
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L’art de vivre “Okinawa”



un retour au juste

Plutôt qu'un changement radical du contenu de notre assiette, le «régime» Okinawa propose une autre relation à l'aliment, et à soi.



Sur l'île d'Okinawa, au large du Japon, on vit plus vieux que partout ailleurs dans le monde, et en bien meilleure santé : moins de cancers, de maladies cardiaques, de cholestérol, de diabète… et pas de surpoids ! Le secret ? Le goût de la vie et une alimentation naturellement protectrice. Un art de vivre Le «régime Okinawa» est d'abord un art de vivre. Là-bas, on ne fait pas 10 choses à la fois, on vit chaque moment pour ce qu'il est, on bouge beaucoup et on vit dans le respect de soi-même et de son corps. Zen… Le repas est une œuvre d'art et la culture du sandwich vite-prêt-vite-mangé n'est pas de mise. L'assiette se prépare avec attention, elle est jolie à voir et savoureuse au palais, et se remplit suivant des principes ancestraux bien différents des nôtres. On ne termine pas son assiette si elle est trop pleine. On mange beaucoup en volume mais peu en calories, beaucoup de plats différents mais de petites portions, beaucoup de saveurs mais pas de lourdeur. Varier les plaisirs avant tout Concernant l'alimentation, on découvre que la clé du régime Okinawa réside dans une consommation calorique faible [environ 300 calories de moins que dans nos régions]. Mais, c'est la variété des aliments qui frappe : pas moins de 206 aliments différents recensés. Ses habitants ont toujours eu la réputation d'être de véritables découvreurs de nouvelles saveurs. La consommation de soja et de produits dérivés comme le tofu, fromage de lait de soja, est la plus élevée au monde. 78% des aliments sont d'origine végétale. Le reste est constitué principalement de poissons gras. La viande, à l'exception du porc, se fait discrète, les produits laitiers sont quasi inexistants. Les plats sont mis en scène sur la table avant le repas, on les déguste du regard avant de les goûter avec délectation. «Les habitants de l'archipel mangent moins, mais ne renoncent pas à se faire plaisir, ils restent de grands hédonistes», explique le Dr Jean-Paul Curtay, spécialiste de la nutrition et fin connaisseur de cette région. «Ce qui est impressionnant, c'est que ce régime existe depuis plus de deux mille ans. Les habitants d'Okinawa ont cette incroyable intuition de privilégier des aliments dont on peut démontrer aujourd'hui scientifiquement qu'ils sont bons pour la santé». Les aliments o des protéines : viandes et produits laitiers ne sont pas aux menus quotidiens. Les protéines proviennent des poissons [au moins 3 x/semaine], du soja [tofu, lait de soja…], associés à des céréales complètes et des légumes secs. o des condiments : peu de sucre et de sel, beaucoup d'épices, d'herbes aromatiques et d'algues. La cuisine d'Okinawa est tout sauf fade… mais évite naturellement tous les «exhausteurs de goût». Elle ne connaît pas non plus les plats tout prêts trop gras et trop salés… o des fruits et légumes : ils forment l'essentiel du régime d'Okinawa, où on en mange jusqu'à 7 [de chaque !] par jour. o des boissons : très peu d'alcool, beaucoup d'eau et de thé. L'alcool [le vin rouge de préférence] est réservé aux jours de fêtes. Le quotidien s'arrose d'eau, et de beaucoup de thé vert [notamment en mangeant, ce qui évite que les graisses ne se figent dans l'organisme] qui remplit les tasses d'antioxydants et de flavonoïdes ! La «gujuh taygay» attitude On l'a vu plus haut, l'habitant d'Okinawa est cool. Calme, rieur et facétieux, il cultive son autonomie, l'ouverture au monde, l'écoute de l'autre, le non-conformisme, mais il est aussi coriace : très actif, créatif, dominant, parfois autoritaire, il ne perd jamais de vue sa mission de vivre dans l'harmonie et la cohérence. C'est ça la coriace-cool attitude [gujuh taygay en dialecte d'Okinawa] ce subtil mélange de détermination et de générosité. Enfin, se faire du bien est un élément important de cette philosophie de vie, tout en faisant le bien de son environnement. Pour eux, c'est accroître ses chances de mener une existence longue, riche et gratifiante. «Privilégier les produits locaux, cultivés à petite échelle, c'est autant de transports en moins et c'est bon pour soi comme pour l'environnement !» Une sagesse dont il serait urgent de s'inspirer dans nos régions… Ioanna Del Sol



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