Les enfants et le sucre
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Les enfants et le sucre



Le sucre est une source de glucose, «carburant» indispensable pour les muscles et le cerveau, mais consommé en trop grandes quantités, il a aussi des effets nuisibles pour la santé des enfants, allant bien au-delà de la carie dentaire. Petit tour d’horizon et… prévention.



Jusqu’à henri IV au xVIième siècle, il était délivré uniquement chez les pharmaciens comme drogue afin de calmer l’état dépressif et l’anxiété. Ce n’est qu’au xxième siècle, à partir des années ‘60 et l’ère de l’abondance que l’offre est de plus en plus diversifiée. Aujourd’hui, il est omniprésent et fait l’objet d’un marketing hors normes. En moins d’un siècle la consommation annuelle de sucre est passée d’un kilo et demi à 60 kilos par habitant. utilisé dans la plupart des aliments industriels pour sa qualité de conservateur et flatteur de goûts, on en consomme allégrement sans s’en rendre compte : sodas, pizzas, plats préparés, biscuits… la liste est longue. Il s’agit d’une véritable drogue, une arme à double tranchant.

Au niveau de l’organisme
Le principe est simple : le pancréas veille à réguler la concentration de glucose dans le sang en produisant une hormone, l’insuline, qui transforme le glucose en glycogène assimilable par les cellules. Si certains sucres sont fournisseurs d’énergie d’autres, par leur forme dénaturée, ont l’effet inverse. Prenons les deux groupes de sucres : les sucres lents et les sucres rapides. Les premiers, les «bons sucres» sont présents naturellement dans les céréales complètes, les légumineuses, les légumes et fruits à fibre. Formés de molécules complexes, ils permettent une gestion graduelle et harmonieuse du glucose par le pancréas. L’énergie se répand de manière douce et constante dans l’organisme. Ils contiennent également de nombreux micronutriments essentiels au bon fonctionnement des organes. Les deuxième, sont présents dans les bonbons, biscuits, sucres blancs, céréales blanches, alcool, sodas... Formés de molécules simples, ils sont rapidement métabolisés. Massivement présents dans l’alimentation, le pancréas surchargé s’épuise pour produire en suffisance l’insuline afin d’éviter la glycémie. Résultat : un apport excessif d’énergie qui n’est que de courte durée laissant ensuite une sensation de manque. L’organisme en détresse redemande son apport en énergie. S’il vient à manquer, place à l’hypoglycémie et ses gros coups de fatigue. C’est un véritable cercle vicieux qui s’installe.

Les conséquences
L’effet visible d’une trop grande consommation de «mauvais sucres», rapidement stockés, sont les problèmes de poids. une étude récente proclame qu’un Belge sur deux est en surcharge pondérale et un enfant sur cinq souffre d’obésité. L’industrie alimentaire a voulu pallier à ce problème en commercialisant l’aspartame qui s’avère être une molécule chimique néfaste dépourvue de toute valeur nutritionnelle, pas directement assimilable par l’organisme. Au delà du poids, un tas de maladies jadis réservées aux adultes sont aujourd’hui fréquentes chez l’enfant : diabète, maladie de Crohn, problèmes de cholestérol, maux articulaires. En acidifiant le corps, les sucres industriels abîment l’intestin et c’est tout le système immunitaire qui souffre. Le psychisme aussi paie la facture : fatigue mentale, sautes d’humeur, difficultés de concentration, irritabilité. Pour un véritable retour à la santé, il ne s’agit nullement de bannir à tout prix la prise de sucres mais d’insister sur l’importance de privilégier les bons sucres nécessaires au fonctionnement de l’organisme et d’agir en pleine conscience.

Vers une nouvelle alimentation
S’il est difficile de changer ses habitudes, ce n’est pas impossible. «Il faut repenser les comportements alimentaires des enfants ; expliquer le pourquoi pour imposer avec le sourire et dans une réelle démarche gourmande sans se soucier d’être impopulaire», explique Martine Fallon, consultante en diététique naturelle. une alimentation saine n’est pas un régime, mais une hygiène de vie à appliquer au quotidien, en famille. Comme le dit teresa Fernandez-Gil, nutritionniste, «Les enfants adoreront toujours le sucre comme tout mammifère, le lait maternel lui-même est sucré. Mais il faut privilégier les bons sucres et éviter tout produit commercialisé à la télé, surtout ceux vendus dans des boîtes colorées avec des petits cadeaux, ce sont les plus mauvais !»

Retour aux sources
Afin d’impliquer l’enfant, on fait ensemble des biscuits, des gâteaux, des crêpes. on choisit des produits de qualité [farines complètes, beurre de ferme au lait cru, sucrants naturels]. on évite les graisses hydrogénées ou semi hydrogénées présentes massivement dans les biscuits industriels par exemple. Le petit-déjeuner redevient un vrai repas fournissant un apport en glucose suffisant pour assurer une énergie constante au fil de la journée. Place aux fruits, pain complet, muesli, flocons d’avoine, lait de céréales, oeufs, jambon de qualité, fromage au lait cru… Confitures et pâtes chocolatées industrielles, même avec du pain, de par leur pauvre apport en nutriments essentiels ne constituent pas un repas en soi. Le sucre blanc est remplacé par des édulcorants naturels très concentrés : sirop d’érable, d’agave, stévia* ou miel. On évite les jus de fruits industriels, leur préférant des jus de fruits et légumes frais. Dans cette démarche, on élimine le dessert qui n’a aucun sens au niveau de la nutrition, surtout après les repas. Comme le sac de bonbons après un anniversaire, il devient une exception liée à un moment particulier [restaurants, fêtes, week-ends...].

En pleine croissance, les enfants ont besoin d’être guidés pour maximiser leur potentiel et apprendre à gérer leur capital bien-être. Comme nous leur apprenons la chasse aux microbes en les invitant à se laver les mains avant de passer à table, apprenons-leur que la santé est surtout dans l’assiette !

Vanessa Jansen

* fin avril, l’agence européenne de sécurité sanitaire [Efsa] a approuvé les différents extraits purifiés de stevia en tant qu’additifs alimentaires... une nouvelle ère pour les édulcorants naturels !

Références : «Bombe énergétique» de Martine Fallon chez Luc Pire, «Une nouvelle alimentation pour une nouvelle vie» de Teresa Fernandez-Gil chez Dervy-Medicis [en vente dès juin 2010] et «Le sucre, cet ami qui vous veut du mal» de William Dufty chez Guy Trédaniel.



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