Alimentation et psyché
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Alimentation et psyché



La bonne humeur au bout de la fourchette
S’il est de plus en plus évident que la façon dont nous mangeons agit sur notre santé, le lien avec la façon dont nous agissons est plus subtil. Pourtant, assiette et émotions ne font qu’un.




Fast food, surgelés, plats industriels, sodas… trop de sel, de sucre, de graisses et des mauvaises associations alimentaires attaquent la paroi intestinale et c’est tout l’organisme qui est fragilisé. Dans la société dans laquelle nous vivons, tout s’accélère. La tendance est d’avaler tout ce qui nous tombe sous la main. Le système digestif travaille trop, entraînant fatigue, perte d’énergie et manque d’enthousiasme. une assiette bien pensée contribue à notre équilibre émotionnel au même titre qu’une activité physique régulière, des échanges sociaux riches et un cadre de vie sain.

Aujourd’hui, 80% de la population est constipée. Qui peut se vanter d’être de bonne humeur dans cet état-là ? A l’époque de Louis xIV déjà, l’importance d’un bon transit intestinal était reconnu. «Comment allez-vous ?», n’était rien d’autre à l’époque que «Comment allez-vous à selle ?». De nos jours, fatigue chronique, dépression, irritabilité sont les résultats de la malbouffe. Le système immunitaire est affaibli ouvrant la voie au mal-être physique et aux humeurs négatives. Pour vivre en harmonie avec soi-même il faut donner à son corps ce qui va lui faire du bien et l’aider à fonctionner au mieux de son potentiel. «Fais du bien à ton corps pour que ton âme ait envie d’y rester», dit un proverbe indien.

A chaque saison, sa saveur
Depuis 5000 ans, la diététique fait partie des cinq volets de la médecine traditionnelle chinoise. L’organisme nécessite les substances nutritives vitales qui forment la base d’une biochimie équilibrée des sentiments. En correspondance avec les saisons, les aliments sont déterminés suivant leur nature yin ou yang. Les traditions culinaires les plus évoluées de ce point de vue forment l’équilibre yin-yang de la macrobiotique. Bien plus que des variations climatiques, les saisons sont le mouvement du Ciel ressenti sur la terre. L’homme est à la fois ancré dans la terre et relié au Ciel. Les saisons influencent donc son organisme, son mental et sa vie. Les chinois distinguent 5 saisons, leurs saveurs et leurs émotions. La saveur du printemps est acide comme les cornichons ou les kiwis. Elle retient les liquides organiques, consolide et permet la flexibilité mentale. L’été fait la part belle aux saveurs amères qui assèchent et freinent les inflammations comme la roquette. Cette saveur entraîne la joie. «L’été prolongé » est la troisième saison associée à la saveur sucrée qui hydrate et détend. C’est le moment pour manger des courgettes et du melon. L’émotion liée est la stabilité. L’automne sera piquant pour harmoniser et tonifier. Le poireau est un des légumes qui aura une influence sur l’acuité. Le cycle se termine par l’hiver et sa saveur salée pour évacuer et humidifier. Lentilles et fruits secs seront conseillés pour dynamiser la volonté.
Chaque saveur a une action directe sur un organe ce qui va accentuer ou diminuer l’émotion en question. L’acide va au foie et aux articulations. L’amer au coeur et aux vaisseaux, le doux à la rate et à la chair, le piquant au poumon et à la lymphe, le salé au rein. Au quotidien, la consommation des 5 saveurs, avec une prédominance de la saveur de saison assure l’équilibre psychologique et préserve la santé. Il s’agit d’un choix raisonné de fruits, légumes, viandes, poissons, céréales, légumineuses suivant la saison qui leur correspond. La vie moderne, essentiellement urbaine nous éloigne du ciel, de la nature en nous imposant son rythme. La diététique chinoise offre des clés pour vivre en harmonie avec ce qui nous gouverne.

Vivre son plein potentiel
A l’heure où le développement personnel bat son plein, un des grands maux modernes est la dépression. Afin de l’éviter, il est important de nourrir ses émotions avec des aliments qui vont doper l’énergie de façon constante pour éviter la succession des hauts et bas du mental. Notons le rôle essentiel du cerveau, ordinateur de bord des émotions et de notre corps. Il permet au corps de se mouvoir mais aussi de nous projeter dans la journée à venir avec plus ou moins d’enthousiasme. Pour bien fonctionner il lui faut un apport constant en glucose, or c’est le seul organe qui ne sait pas stocker le glucose. Petits-déjeuners riches en sucres lents sont le garant d’un bon démarrage. Pour activer ses fonctions au niveau des neurotransmetteurs, il a également besoin d’un apport d’enzymes, vitamines, minéraux, protéines. Où donc peut-il s’en procurer si ce n’est dans les aliments que nous consommons ? Pour l’équilibre émotionnel en particulier, les acides gras essentiels sont indispensables au cerveau. De plus en plus d’études démontrent son importance et vantent ses mérites. Maquereau, hareng, sardines, thon, saumon sont devenus les meilleurs alliés d’un moral en béton. Dans son livre, «Guérir», le Dr. David Servan-Schreiber explique que les Oméga 3 permettent de lutter contre troubles maniaco-dépressifs et la dépression et qu’ils sont essentiels pour rétablir l’équilibre émotionnel qu’il divise en 4 axes : l’optimisme, capacité à prendre les choses de manière positive ; la sérénité, capacité à traverser les difficultés avec calme ; l’énergie, capacité à s’investir et la concentration, savoir focaliser son esprit sur des tâches à accomplir. un déficit en Oméga 3 aura pour conséquences l’inhibition, l’agressivité et une mémoire défaillante. Le cerveau a aussi ses ennemis qui, à long terme, l’encrassent, entraînant une «panne» souvent irréversible : la pollution chimique [pesticides], le cholestérol, l’hypertension, la déshydratation, les graisses saturées et les carences nutritionnelles.

Si nous partons du principe que nous sommes créateurs de notre propre réalité, chassons les émotions négatives par une alimentation positive, consciente et constructive. Dans nos pays «riches» ce devrait être bien plus qu’un choix. Il s’agit tout simplement de quelques pas en plus pour se rapprocher de soi.

Vanessa Jansen

Références : «La diététique des cinq éléments» de B. Temelie, chez Medicis , «Guérir» de D. Servan-Schreiber chez Pocket «Evolution» et «Quand la diététique chinoise rencontre la cuisine française» de J. Lukas et N. Fargeas chez Rouergue. Merci à Martine Fallon [La cuisine de l’énergie - www.cuisine- energie.be] pour ses connaissances gourmandes.



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