Manger de la viande... ou pas!
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Manger de la viande... ou pas!



Savons nous réellement ce que nous avons dans notre assiette ? Entre la vache qui devient folle, les nuggets à base de poussins, la viande bovine qui devient chevaline, le jambon reconstitué, qui s’y retrouve ?





La consommation de viande a son histoire. Elle a évolué au cours des guerres, des révolutions industrielles, des intérêts économiques. Autrefois réservée aux pays riches ou aux jours de fête, sa consommation ne cesse d’augmenter. Dans les pays développés, un adulte mange en moyenne 88kg de viande par an, soit plus de 240gr par jour. En 50 ans, la production de viande a quintuplé. Une demande croissante, une production intensive qui a aussi une face cachée, ayant des répercussions négatives à différents niveaux.
Si manger de la viande reste pour certains une évidence, il est temps de regarder autrement ce produit souvent sous cellophane et de se poser quelques questions sur la vie de cet animal avant qu’il arrive au rayon boucherie. Un questionnement qui tourne autour de 3 axes :

1. L’écologie :
Cela peut paraître étonnant, mais manger autant de viande que nous le faisons dans les pays industrialisés est une catastrophe pour la planète ! Si ces animaux sont élevés dans l’unique but de nous nourrir, ils doivent d’abord être nourris ! La majorité des terres agricoles dans le monde est destinée à des cultures pour le bétail. Des hectares de forêt sont brûlés pour laisser la place à des cultures comme le soja. La forêt amazonienne en paie le prix fort et à cette vitesse sa déforestation risque de mettre en péril l’équilibre même de l’écosystème. Ensuite, ces céréales doivent être acheminées vers les bêtes, ce qui implique une dépense colossale d’énergie fossile. Pour produire toujours plus avec un minimum de perte, les monocultures intensives et l’usage à outrance de pesticides sont devenus les alliés de ce marché. Pour produire 1kg de boeuf, il faut 7 kilos de céréales et plus de 13.500 litres d’eau contre 290 litres pour 1 kg de pommes de terre. Sachant qu’on estime que la population mondiale en 2050 s’élèvera à 9 milliards d’humains, continuer à produire au rythme actuel est tout simplement impossible.
Sans parler des milliards de tonnes de déchets qui polluent les sols et les rivières. L’élevage acharné serait responsable de 18% des émissions annuelles de gaz à effet de serre dans le monde.

2. La santé :
Certains professionnels de la santé répètent encore qu’il est nécessaire de consommer de la viande pour être en bonne santé, la viande étant la meilleure source de protéines et de fer. Les végétariens vous diront le contraire ! Ce qui est de plus en plus démontré, c’est que manger trop de viande est néfaste et que toute viande n’est pas bonne à manger. Cette consommation à outrance aurait un lien direct avec certaines maladies : cancers [côlon, prostate], maladies cardio-vasculaires, hypercholestérolémie, obésité, hyperstension… Surtout la viande rouge qui est riche en graisses saturées.
Pour suivre la demande, les grandes structures d’élevage ont décidé que la rentabilité était le premier objectif à atteindre. Dans ce but, les animaux sont bourrés d’antibiotiques, les bactéries deviennent de plus en plus résistantes et par conséquent la dose d’antibiotiques est augmentée. C’est un cercle vicieux qui se met en place. Pour gagner de l’espace, les animaux sont élevés dans des zones restreintes où ils n’ont que peu ou pas de possibilité de bouger. Leur nourriture de base est modifiée pour qu’ils se développent plus vite que ce que la nature prévoit. Pourtant, il semble évident qu’une vache n’as pas besoin de manger du soja ou des farines animales, mais tout simplement de l’herbe et du foin.
Toutes les conditions sont réunies pour l’émergence et la propagation de nouveaux pathogènes. D’après la FAO [Food and Agriculture Organization], ces dix dernières années, les trois-quarts des nouveaux pathogènes ayant affectés les humains proviennent des animaux ou produits animaux. Si nous partons du principe que nous sommes ce que nous mangeons, le tableau n’est pas joli !



3. L’éthique :
Les discours sur la souffrance des animaux peuvent en irriter plus d’un, c’est pourtant une réalité dont il faut tenir compte. La qualité de la viande dépend aussi des conditions de vie de l’animal et de ses conditions de mort. Sur les 60 milliards de bêtes tuées dans le monde, pour des milliards d’entre elles cela se fait encore, malgré une réglementation en vigueur, dans des conditions épouvantables.
Au fil du temps, nous avons fait une coupure artificielle entre ce qui est dans notre assiette et la provenance de cette nourriture. Pourtant, les becs des poules sont coupés, les veaux séparés de leurs mères, les cochons élevés sous lumière artificielle… Il fut un temps, où l’animal avait sa place au sein des hommes. L’homme vivait avec ses animaux, les respectaient pour la chair qui permettait de nourrir sa famille. Le bétail profitait d’une vie au grand air avant de mourir dignement. Une poule élevée dans une cage au milieu des ses excréments ne donnera jamais une chair aussi tendre et savoureuse que celle d’une poule ayant picoré au milieu de la nature. Les animaux meurent sans avoir vécus.

Quelle viande choisir ?
Si arrêter de manger de la viande peut être une solution pour certains, il est aussi possible de repenser sa manière de consommer. Avant tout, il est important de redevenir des consommateurs actifs choisissant leur nourriture en toute conscience. Privilégier de la viande de qualité une fois par semaine est beaucoup plus sain que de manger de la viande de qualité médiocre trois fois par semaine. Et pour le portefeuille, le résultat sera le même ! De nombreuses initiatives ont vu le jour en Belgique comme les «Jeudi veggies» : un jour sans viande auxquels de nombreux restaurants se sont ralliés.
Il ne s’agit pas d’opérer un retour en arrière mais de remettre à leur place les valeurs d’antan, quand la nourriture était l’allié d’une bonne santé, quand elle était naturelle, aux antipodes de l’élevage intensif.
Se nourrir bien devient un véritable sport. La Belgique produit annuellement 300.000 tonnes de viande de boeuf et veau , ainsi que 1.100.000 tonnes de viande de porc. Acheter sa viande blanche ou rouge chez des petits producteurs locaux est un de meilleurs moyens de s’engager pour un retour à la qualité ainsi que pour la planète. La viande «bio» quant à elle garantit que l’élevage se fait avec des aliments exempts d’engrais chimiques, pesticides, OGM, hormones de croissance… Manger de la bonne bidoche est un plaisir pour les papilles, un plaisir qui a des répercussions pour le monde entier !

Vanessa Janssen

Références : «A Table !!!», Dr. R. Grosdidier & E. Lassiat, Delville santé, «Bidoche : L’industrie de la viande menace le monde», F. Nicolino, Ed. LLL, «La vérité sur la viande», Collectif, Ed. Les Arènes (+ DVD), www.jeudiveggie.be, DVD : «Love Meat Tender», M. Coeman & Y. Beck, Prod. AT DOC



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