Sauna & hammam, quand les éléments nous purifient
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Sauna & hammam, quand les éléments nous purifient



Depuis une ou deux décennies, le sauna et le hammam se sont implantés dans nombre de lieux publics ou privés, centre thermal en premier, piscines publiques, salle de fitness, ainsi qu’à titre privé au vu de la démocratisation des prix des saunas. Mais au fait, quels sont les bienfaits de ces bains de chaleur ?





Une tradition qui remonte loin…

Le sauna est une tradition qui trouve déjà traces avec la civilisation grecque et s’est largement développée avec la civilisation romaine. Des vestiges en témoigne chez nous, à Fontaine- Valmont, dans le Hainaut, où en 1954 a été mis au jour un site archéologique important : les restes d’un vaste ensemble sacré avec thermes romains et temples datant du début de l’ère chrétienne. Un peu plus loin et toujours en activités, à Plombières-les-Bains, dans les Vosges, une partie du centre thermal avec sauna et hammam date de l’époque romaine. Et certains pays sont du reste littéralement «baignés» dans cette culture de la chaleur sèche ou humide, telle la Finlande qui compte 2 millions de sauna pour 5,2 millions d’habitants.

Sauna à pierres ou à infrarouge ?

Le sauna qui nous vient du Nord et de la tradition ancestral consiste à chauffer des pierres volcaniques grâce à un poêle aujourd’hui électrique. Dans ce type de sauna, la chaleur des pierres ainsi que l’eau versée sur les pierres vont chauffer alors naturellement l’air ambiant du sauna. La température est souvent au-delà de 60°C, 80°C est possible parfois même jusqu’à 95°C! C’est le mécanisme de la convection de la chaleur qui est principalement utilisé ici.
Son caractère «traditionnel» est apprécié, mais ceux qui souffrent de la chaleur, notamment, préféreront le sauna «infrarouge» : dans celuici, la chaleur est issue de diffuseurs infrarouges installés sur des panneaux en carbone ou en céramique dans la cabine de sauna et orientés vers le corps. Les infrarouges touchent le corps par rayonnement. En conséquence, la température est plus faible, entre 45° et 60°C et cela est aussi plus apprécié par certains. En règle générale, un sauna «traditionnel» exige une plus forte puissance électrique pour le raccordement qu’un modèle à «infrarouge».

Bienfaits médicaux du sauna

La pratique du sauna a déjà fait l’objet de recherches scientifiques.
C’est ainsi qu’une équipe de chercheurs du Japon dirigée par le Professeur Takashi Kihara a pu démontrer l’impact de séances de sauna à 60°C sur la fonction endothéliale du système circulatoire auprès de patients atteints de problèmes cardiaques [l’endothélium vasculaire est la couche la plus interne des vaisseaux sanguins, en contact avec le sang. L’endothélium participe aussi au contrôle de la vasomotricité].
Une autre étude a démontré que la pratique du sauna diminue le stress oxydatif et un de ses marqueurs, la prostaglandine.
Une autre méta-analyse, issue de la littérature scientifique du Canada, démontre que parce que la chaleur infrarouge pénètre plus profondément que l’air chauffé, les utilisateurs de saunas à infrarouge lointain [SIRL] transpirent plus abondamment à une température moins élevée que les utilisateurs de saunas traditionnels. La demande cardiovasculaire transmise par la thermorégulation équivaut à celle résultant d’une marche à un pas modéré. Ainsi, les SIRL pourraient être particulièrement bénéfiques pour ceux qui sont sédentaires en raison de conditions médicales comme l’arthrose ou les problèmes cardiovasculaires ou respiratoires. La pratique des bains de chaleur a, de plus, des effets bénéfiques sur la peau en termes de tonicité et d’élimination des toxines. Une séance de sauna à température élevée a pour effet d’augmenter la vitesse de circulation sanguine ce qui provoque un soulagement rapide des douleurs et des courbatures.

Hygiène & nudité

Quiconque a déjà confectionné des confitures ou eu quelques notions de biochimie n’est pas sans savoir que chaleur, matières organiques et humidité sont trois facteurs complémentaires pour procéder à un bouillon de culture ! Nos maillots, bikinis et autres shorts de piscine sont dès lors de très bons habitats pour ces amis incongrus [par exemple, la trichomonase, la chlamydia et le gonocoque]. C’est pour ce faire que ces pratiques préconisent vivement la nudité, avec pour seul compagnon une serviette de bain propre et sèche qui permet que vous protéger de la chaleur du bois dans un sauna et d’absorber votre transpiration pour que le lieu reste hygiéniquement le plus propre après votre passage.

La performance, c’est «pour les nuls» !

Le sauna et hammam ne sont pas des performances. Car le système cardiovasculaire est fort sollicité et se doit d’y être respecté. La température du corps dans un sauna augmente, la chaleur fait frémir les zones sensibles de notre peau [les yeux, les lèvres, les seins, etc]. Dans le hammam, l’humidité contribue plus vite à nous donner une sensation de chaleur et respirer l’humidité nous demande parfois aussi un léger effort supplémentaire.
La chaleur provoque une vasodilatation des vaisseaux qui déclenche l’accélération rapide du rythme cardiaque. Des personnes atteintes de maladie cardio-vasculaire seront particulièrement attentives et iront consulter leur médecin pour prendre conseil en amont.
Inutile de vouloir tenir à tout prix trente minutes dans le sauna ou le hammam, sauf à désirer jouer avec le feu et à se déclencher un malaise. Les palpitations, l’oppression, la tête qui tourne, les sensations de brûlures sont des signes importants que vous dépassez vos limites.
Comme toute pratique, les premières fois ou les nouvelles premières séances après un long temps d’arrêt exigeront de votre corps un temps de réapprentissage. Donc si vous pratiquez le sauna chaque semaine, votre résistance au froid et au chaud s’en trouvera renforcée. Le sauna se pratique par séances de 8 à 15 minutes [phase «yang»], entrecoupées de douches froides et de séances de repos [phase «yin»]. En effet, le bienfait sur l’esprit du sauna se fera surtout sentir durant la phase «yin» du repos où les sensations de paix, d’expansion et de légèreté se font sentir. Plus le calme mental sera installé dans la phase «yang», plus le repos vous conduira dans sa phase «yin» à un moment de grâce bienfaisant. Le hammam, lui, se calquera aussi sur ces phases «yin» et «yang».

Se purifier le corps

Pour un travail de nettoyage du corps, nous solliciterons les émonctoires qui sont des organes dont une des fonctions est d’évacuer les déchets de notre organisme dans le but de maintenir son équilibre. Les 5 émonctoires majeurs sont : le foie, les intestins, les reins, la peau et les poumons. La pratique du sauna et du hammam sollicite fortement l’émonctoire «peau» et aussi celui des poumons. La chaleur va aussi aider à relâcher les tensions musculaires, à nourrir le «yang» des reins, qui a besoin de chaleur. Voilà pourquoi les bains de chaleur sèches ou humides sont très utiles après une journée dans le froid ou lors de périodes de fatigue. En stimulant la circulation sanguine, la récupération est meilleure et plus rapide après des efforts.Le sauna et le hammam, consistant en des ablutions de chaleur et d’eau, contribuent aussi à nettoyer nos corps subtils. Les corps mental, émotionnel et éthérique s’en trouvent alléger et cela participe vivement à la puissance de cette pratique.
Pratiquer les bains de chaleur sèche ou humide, c’est faire un voyage pour se ressourcer intérieurement. Derrière nos gouttes de sueurs, certains groupes de cellules se réjouissent que vous preniez soin d’elles : les cellules des vaisseaux sanguins, de la peau, des reins, etc.

Voyager dans un lieu étrange par ses conditions physiques hors de la normale et souvent par sa localisation procure un dépaysement. C’est ensuite le voyage de l’esprit qui peut retrouver son expansion dès lors que notre attitude de maîtrise de l’esprit, associée à la force des éléments, opère son alchimie dans notre corps physique et dans nos corps subtils.

Raphaël Dugailliez

1) Repeated Sauna Treatment Improves Vascular Endothelial and Cardiac Function in Patients With Chronic Heart Failure, Takashi Kihara, Sadatoshi Biro, Masakazu Imamura, Kagoshima, Japan, American College of Cardiology Foundation.
2) Repeated Sauna Therapy Reduces Urinary 8-Epi-Prostaglandin F2, Akinori MASUDA, Masaaki MIYATA, Takashi KIHARA, Shinichi MINAGOE,and Chuwa TEI.
3) Far-infrared saunas for treatment of cardiovascular risk factors, Summary of published evidence, juillet 2009 Canadian Family Physician.



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