L’intestin... au coeur de notre santé
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L’intestin... au coeur de notre santé



Longtemps considéré par la médecine occidentale comme une simple «tuyauterie de passage», l’intestin affiche aujourd’hui ses liens avec de nombreuses pathologies et suscite donc un intérêt bien mérité. Petit aperçu de cette toute récente… reconnaissance du ventre !





Si dans le ressenti de beaucoup, il passe, au mieux, inaperçu, ou, au pire, est assimilé à «déchets » et «douleur»… l’intestin, c’est aussi de 6 à 9 mètres de longueur de tissus spécialisés qui, mis à plat, représentent près de 200 m2 de surface d’absorption ! Anatomiquement relié au monde extérieur par la bouche et l’anus, cet organe qui nous semble pourtant tellement «intérieur» est donc en réalité, notre principale interface de contact avec l’environnement, bien avant la peau ! Cette dernière n’a même plus le monopole de la réactivité nerveuse puisque l’on sait aujourd’hui que notre paroi intestinale abrite entre 100 et 200 millions de neurones et représente donc la deuxième plus grande concentration de cellules nerveuses après le cerveau et la moelle ! A l’instar des cellules cérébrales, ces neurones entériques [de l’intestin] sont capables de synthétiser près de 20 messagers chimiques différents [des neurotransmetteurs], maintenant ainsi en permanence le dialogue avec l’ordinateur central qu’est notre cerveau. Comme toute frontière, la paroi intestinale mobilise des défenses et concentre donc également une quantité impressionnante de cellules immunitaires. Leur mission délicate est de faire le tri entre ce qui peut pénétrer notre monde intérieur [nos tissus, alimentés par notre circulation sanguine] - et donc, notamment, les nutriments indispensables à notre survie - et les «intrus» [bactéries, toxines, nourritures insuffisamment digérée...] dommageables à notre santé.

On a toujours besoin d’un plus petit que soi…

Cette frontière complexe doit aussi son fonctionnement harmonieux à son alliance avec la flore bactérienne qui colonise la lumière de l’intestin et que l’on appelle le «microbiote» intestinal. Constitué de près de 100.000 milliards de bactéries - soit 10 fois plus que la totalité des cellules de notre corps !! - cet écosystème bactérien pèse 1 à 2 kg. Il joue un rôle non seulement dans la digestion [qu’il va terminer, nous apportant au passage près de 30% de nos calories], mais également dans «l’éducation» du système immunitaire entérique à qui il va apprendre à distinguer les bactéries «amies» de celles potentiellement dangereuses. En occupant le terrain, ces bactéries sont indispensables à notre santé et garantissent ainsi qu’il soit protégé des germes pathogènes. Son intégrité est ainsi préservée en concourant à la bonne santé des cellules de la paroi et donc à l’imperméabilité de la frontière intestinale qui se doit d’être sélective pour ne laisser passer que des nutriments utiles. C’est dire l’importance de cet écosystème bactérien pour notre santé et la nécessité de le préserver de tout déséquilibre ! Constitué à la naissance à partir de la flore vaginale de la mère, ce microbiote tirera tout bénéfice de l’allaitement maternel et d’une alimentation la plus naturelle et biologique possible alors qu’il sera mis à mal par le stress, la nourriture industrielle et les traitements antibiotiques.



La clé de l’équilibre…

Bien au-delà des intolérances alimentaires, du «syndrome de l’intestin irritable» ou de la maladie de Crohn, des liens clairs sont aujourd’hui établis entre intestin perturbé et pathologies diverses : allergies, maladies nerveuses [dépression, maladie de Parkinson...], métaboliques [diabète, obésité,...], rhumatismales, etc…
Un intestin en bonne santé s’entretient donc dès la naissance [d’autant plus si celle-ci a eu lieu par césarienne] ! La flore bactérienne jouant un rôle fondamental, le recours à l’ingestion de bactéries utiles à son équilibre - appelées «probiotiques» et que l’on trouvera soit dans l’alimentation [yaourts, aliments lacto-fermentés, ...] soit sous forme de compléments - peut donc s’avérer utile, surtout après un traitement antibiotique. La nutrition de cette flore par une alimentation riche en fibres solubles - présentes dans les fruits, légumes et céréales : avoine, oignon, ail, banane, chicorée, légumineuses -, voir l’apport de prébiotiques [composés solubles nutritifs de la flore, disponibles en gélules et parfois associés aux probiotiques] ne fera qu’en renforcer l’effet bénéfique. En matière intestinale, l’alimentation saine reste donc bien le meilleur médicament, immédiatement suivie par la gestion du stress ! Mais si, malgré tout, une pathologie, quelle qu’elle soit, se développe, il y aura toujours intérêt à se pencher sur l’état de l’intestin en première intention !

Charline Nocart

Référence : “La santé commence par les intestins” de Scarlett Weinstein-Loison aux Editions Le Souffle d’Or.



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