Le Soleil
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Le Soleil



C’est l’un des sept médecins naturels de la naturopathie traditionnelle et Hippocrate et ses élèves l’évoquaient déjà. Notre mode de vie actuel nous le fait craindre parce que notre exposition est souvent massive et limitée dans le temps…
Apprenons à le considérer comme un ami précieux en vivant avec lui.





Les marques du soleil, peau bronzée, tannée, voire ridée, désignaient, jadis, le peuple. Pour faire « riche » et « chic », il fallait rester « blanc ». Aujourd’hui, on doit être bronzé pour être beau.

Bien plus que la lumière

Ce que nous « voyons » du soleil n’est qu’une faible partie de son rayonnement et c’est ce que nous ne voyons pas qui a une action importante sur notre organisme et notre peau.
Pour les infra-rouges, guère de problème : si ça brûle, on passe à l’ombre. Pour les ultra-violets, en revanche, on ne les voit ni ne les sent. Ils agissent même par temps couvert...

Ce rayonnement se décompose en :
• rayonnement direct ;
• rayonnement diffusé par l’atmosphère (50% du total) ;
• rayonnement réfléchi par la terre, qui dépend du type de sol.
Ainsi, on peut avoir un coup de soleil :
• sous une couche de nuages par le rayonnement diffusé ;
• sous un parasol, où au rayonnement diffusé s’ajoute le rayonnement réfléchi (15% pour le sable).

Le soleil dans la peau

La peau se comporte comme un filtre dont les diverses couches réagissent de manière différente. Il y a trois niveaux de cellules formant la peau : la couche cornée où les cellules, parvenues au terme de leur existence, se dégradent ; la couche de kératine où les cellules (les kératinocytes) n’ont pas d’activité proliférative ; la couche profonde où se forment les kératinocytes et où l’on trouve, intercalés, les mélanocytes.
Sur la couche cornée il y a une réflexion importante de la lumière visible et des infra-rouges. Passées les deux protections « physiques », poils et couche cornée, qui limitent la pénétration des rayons, ce sont les cellules elles-mêmes qui organisent la protection grâce à des réactions chimiques qui modifient la photosensibilité.
La couleur de la peau est une résultante de l’association de quatre couleurs : le jaune des caroténoïdes du tissu sous-cutané ; le rouge artériel et le bleu veineux ; le brun de la mélanine, pigment produit par les mélanocytes.
Deux des substances qui produisent ces couleurs ont un rôle prioritaire dans la protection de la peau et de l’organisme : les caroténoïdes (et spécialement le bêta-carotène) et la mélanine (voir plus loin).

De l’érythème aux radicaux libres

Plusieurs phénomènes ont lieu sous l’action des rayons solaires. Les réactions précoces viennent des infra-rouges qui produisent une vasodilatation, d’où une rougeur au niveau de la peau (érythème). La température cutanée s’élève, régulée par la transpiration. Un séjour trop long au soleil, ou un rayonnement très important, peut dépasser les capacités d’adaptation avec insolation ou coup de chaleur, potentiellement graves.
Les UVB transforment le cholestérol et permettent la synthèse de la vitamine D3. Enfin, apparaît le « hâle du soir », sous l’action de la lumière visible et des UVA (coloration très provisoire).
Parmi les réactions retardées on trouve le « coup de soleil » qui varie selon la durée et le moment de l’exposition, mais aussi la qualité de la peau. D’un simple « rose » au « rouge vif » avec brûlures graves. La pigmentation retardée, plus durable, commence au bout de deux jours. Elle croît pendant une vingtaine de jours, puis se stabilise. Elle disparaît en quelques semaines quand l’exposition cesse. Ce « bronzage » est dû à l’élévation du taux de mélanine.

Outre ces réactions visibles, les rayons UV produisent d’autres réactions sur les substances et cellules des couches cutanées. La plus importante est la synthèse de radicaux libres avec :
• destruction par oxydation des matières grasses (phospholipides) des membranes cellulaires et dégradation du collagène ; les cellules de la peau ne se renouvellent plus ou mal, la peau se flétrit et vieillit prématurément ;
• oxydation de diverses molécules et réaction en chaîne qui est à l’origine de nombreuses affections (arthrite, cataracte, certaines affections cardiovasculaires et plusieurs types de cancers).



Se protéger

La première règle concernant le soleil est de s’y exposer le mieux possible toute l’année... Même en hiver, il y a des jours où l’on peut se découvrir, quelques instants au moins, en présentant au soleil nos visages, bras et jambes, voire plus. Et puis, les beaux jours revenus, il est indispensable de réhabituer sa peau très progressivement à un rayonnement plus intense : quelques minutes, puis dizaines de minutes, puis… Si votre peau « connaît » le soleil, elle relance plus vite ses mécanismes d’adaptation.
Bien sûr, le type de peau y fait beaucoup et les plus « blonds » ou « pâles » devront prendre davantage de précautions.
C’est en « vivant au soleil » de manière habituelle et naturelle, en bougeant sous le soleil, que la peau s’adapte le mieux, pas en « s’étalant » pour bronzer !
Et il est une réalité maintes fois vérifiée : une exposition de l’ensemble du corps, sans « textile » permet un meilleur équilibre qui limite les coups de soleil. Ce n’est pas, forcément, un encouragement au naturisme mais un conseil à appliquer au moins en privé.
En plus de cette prudence, c’est la mélanine et les anti radicaux libres qui « défendront » le mieux votre peau et votre organisme.
La mélanine est produite par les mélanocytes sous l’action des rayons ultra-violets et elle est transportée jusqu’à la surface de la peau où elle forme un parasol protecteur audessus des cellules réduisant l’impact des UVA et UVB. L’équilibre du système hormonal semble nécessaire à la synthèse de mélanine, mais le Paba (vitamine B10) est son premier nutriment (500-1000 mg/ jour).

Les caroténoïdes (meilleurs anti radicaux libres pour la peau) agissent sur l’énergie des UVA et UVB, et inhibent la formation des radicaux libres. Le bêta-carotène, qui se fixe dans les couches superficielles de la peau, assure ainsi l’intégrité cellulaire. C’est dans une cure prolongée (15-45 mg/jour), que l’on obtiendra les meilleurs résultats.
On peut y ajouter les autres vitamines destructrices de ces radicaux libres, la vitamine C (500/1000 mg/jour) et la vitamine E (environ 400 unités internationales/jour). En matière alimentaire, les fruits et légumes frais et crus nous apporteront du bêta-carotène bien assimilable, que l’on pourra compléter avec les micro-algues qui en sont riches (Spirulines, Klamath et, surtout, Dunaliella salina).
Les différentes crèmes solaires, même les plus naturelles, se contentent d’empêcher les UV de pénétrer dans la peau. De ce fait, avec une bonne crème, vous êtes effectivement protégés du coup de soleil et de l’excès de radicaux libres. Pas de l’insolation, le cas échéant… Mais ces crèmes vous empêchent de bénéficier du soleil puisqu’elles le rejettent ! Si, pour certains, elles sont indispensables, il serait bien mieux de nourrir sa peau pour lui donner de meilleures capacités de résistance. Cela ne se fait pas en un jour…
Pour ces crèmes, trois impératifs : les choisir avec un maximum d’ingrédients bio, sans produit d’origine pétrolière et sans nanoparticules (susceptibles de traverser la peau). En définitive, pour que le soleil nous soit bénéfique, il faut apprendre à vivre avec lui chaque fois que c’est possible, certainement pas en faire des « cures » quand les beaux jours et les vacances sont là…

André Roux
naturopathe



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