Lumière et sommeil : le juste équilibre
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Lumière et sommeil : le juste équilibre



La lumière fait bien plus que révéler le monde à nos yeux, elle nous révèle nos propres rythmes et nos limites. Alors que novembre la voit diminuer et nous invite au repos, nos modes de vie la réinvente, artificielle…de quoi troquer sommeil de plomb contre sommeil plombé !





Lumière et sommeil, une question d’hormone
Nombreuses sont les personnes pour qui la baisse de luminosité propre à l’automne se traduit par une baisse de tonus frôlant chez certains l’humeur dépressive ! La lumière est en effet un signal important de régulation de nos rythmes biologiques. Captée par nos yeux puis transmise au système nerveux central, elle va y induire une régulation hormonale des rythmes dit «circadiens» [rythmes propres à une période moyenne d’un jour], parmi lesquels le rythme veille/sommeil. Lorsque la lumière décroît, une hormone, appelée mélatonine, est ainsi produite par une minuscule glande située au coeur de notre cerveau : l’épiphyse ou glande pinéale. Cette hormone aux rôles multiples [influence sur l’appétit, sur la libido, sur le système immunitaire,…], mais surtout inductrice du sommeil, connaît un pic de production vers 5h du matin. Sa surproduction lorsque les jours deviennent courts et gris sous nos latitudes serait une des causes de la fatigue et dépression saisonnières, dont un des antidotes les plus efficaces serait la luminothérapie. En effet, en augmentant par ce biais artificiellement la quantité de lumière reçue par les yeux, la sécrétion de mélatonine se voit inhibée et donc, également, la tendance à l’endormissement qu’elle induit. Si la lumière est dans ce cas un remède à la fatigue diurne, il paraît aujourd’hui évident qu’elle peut aussi mettre en péril le fragile équilibre hormonal lié à la mélatonine et nous priver de ce que la nature et l’obscurité ont prévu pour nous : un sommeil réparateur de qualité !

Lumière bleue et nuits blanches
Bien loin des veillées à la douce lueur des chandelles d’antan, nos modes de vie actuels soumettent nos organismes à des sollicitations lumineuses multiples : éclairage public de nuit, téléviseurs, ordinateurs, tablettes numériques, lampes LED,… et perturbatrices de notre sommeil ! De récentes études confirment l’impact négatif de cet excès de luminosité sur ce dernier ! Les longueurs d’ondes caractéristiques de la lumière bleue [entre 450 et 480 nm], fréquemment émises par les appareillages actuels seraient celles les plus à même de perturber le sommeil en retardant la synthèse de mélatonine. Soumis à cet éclairage «contre nature» à des heures où nous devrions nous préparer au sommeil, notre organisme est alors stimulé à rester en éveil. Quand on sait les multiples effets néfastes du manque de sommeil sur la santé tels l’accroissement du risque cardiovasculaire, la prévalence accrue de l’obésité et du diabète ou encore de la dépression, on comprend aisément à quel point bannir l’usage intempestif de ces sources lumineuses en soirée devient une question de santé publique, tout spécialement pour les enfants ! Il a été démontré que l’usage d’une tablette numérique pendant deux heures en soirée [entre 23h et 1h], divisait par 3 voire par 6 la production de mélatonine inductrice du sommeil ! Exit donc la lecture de courriels juste avant de se coucher, la partie de Sudoku sur la tablette ou l’exploration d’Internet sur le smartphone au chaud sous la couette ! Et si malgré ces bonnes résolutions et une place légitimement rendue à des soirées calmes, à une lumière tamisée et au respect de vos rythmes naturels, la lumière, qu’elle brille par son absence ou par son excès perturbe toujours votre forme et votre sommeil, la Nature a même prévu des plantes pour restaurer l’équilibre !

De la lumière, des plantes et des hommes
Capables d’utiliser la lumière du soleil pour croître, les plantes sont comme un trait d’union physique et évolutif entre cette lumière et les «animaux» que nous sommes ! Qu’elles apportent un éclairage nouveau dans la vie en cas de déprime saisonnière comme c’est le cas pour le millepertuis ou l’huile essentielle de bergamote ou qu’elles aident à rejoindre les bras de Morphée avec plus de facilité comme la passiflore, la valériane ou le pavot de Californie, elles sont certainement une aide plus en résonnance avec notre nature profonde que ne le sont les somnifères et autres anxiolytiques de synthèse ! A explorer donc pour des jours lumineux et des nuits paisibles, en pleine santé sous forme d’infusions avant le coucher !

Charline Nocart, naturopathe



Paru dans l'Agenda Plus N° 252 de Novembre 2013
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