L’autosuffisance alimentaire : une démarche résiliente urgente
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L’autosuffisance alimentaire : une démarche résiliente urgente







Dans un article précédent, j’ai introduit le concept de résilience, défini comme la capacité à vivre […] de manière socialement acceptable en dépit d’une adversité qui comporte un risque grave d’une issue négative, dans le contexte des communautés humaines en transition.
Ce second article insiste sur l’urgence à mettre en place des mesures de résilience dans le domaine alimentaire par une relocalisation des productions agricole et maraîchère de façon à rendre nos communautés urbaines autosuffisantes. Dans une contestation plus fondamentale de notre mode de fonctionnement actuel, une telle démarche constitue sans doute un des moyens les plus efficaces de créer une vraie interrogation chez les responsables politiques.



Comme Rob Hopkins, l’inventeur du concept de ville en transition, on peut, en effet, considérer que «la notion de résilience recouvre et renforce celle de relocalisation» et donc particulièrement, de relocalisation alimentaire qui implique le renforcement des productions locales et le développement de circuits courts de distribution, mais aussi la mise en place d’incitants forts à la conversion, d’une partie au moins, de nos jardins d’agréments en jardins potagers individuels, ou mieux, collectifs. Même si, malgré les sonnettes d’alarme répétées, nos sociétés tardent ou simplement refusent de remettre en question notre mode de vie énergivore, dépendant d’une mondialisation débridée et générateur de changements climatiques, des initiatives de citoyens motivés existent qui voient certaines communautés urbaines :

- remplacer les arbres et buissons décoratifs des espaces publics par des variétés fruitières [p.ex. noyers, noisetiers, châtaigniers, haies de framboisiers, de groseilliers…] ;
- mettre à disposition des habitants des terrains communaux pour le développement de potagers ou de vergers collectifs ;
- mettre à disposition de maraîchers professionnels des terres cultivables prélevées sur le patrimoine immobilier communal pour créer des Associations pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne [AMAP] avec mission de fournir la communauté en produits sains et frais ;
- organiser des formations à l’horticulture, au compostage, à la permaculture… ;
- organiser du compostage collectif dans les quartiers pour éviter les collectes énergivores de déchets ….


Une expérience souvent citée d’une telle démarche résiliente à l’échelle d’un état est celle de Cuba qui, confronté à un embargo sur la livraison de pétrole, a dû, en quelques années, reconvertir villes et campagnes à l’autosuffisance alimentaire en transformant jardins privés, parcs publics, terrains communaux… en terres agricoles tout en imposant la permaculture comme mode de maraîchage.
Comme le dit Pierre Rabhi : «c’est notre devoir à chacun de transformer toutes les terres disponibles en terres agricoles ou maraîchères ». Il y a urgence !

Marcel Roberfroid

Curieux, désireux d’en savoir plus, contactez-Les Amis de la Terre au 081 39 06 39 ou via contact@amisdelaterre.be



Paru dans l'Agenda Plus N° 230 de Septembre 2011
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