Résister individuellement, collectivement aux “il faut...”
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Résister individuellement, collectivement aux “il faut...”





Nous apprenons toutes et tous, très tôt et spontanément, à «résister» à des demandes de notre famille, de nos proches qui ne nous arrangent pas. Par la suite, de manière progressive, c’est de notre société que viennent de plus en plus de ces demandes qui pour beaucoup utilisent la formule magique : «il faut…», ce qui les rend tout à la fois «naturelles», «évidentes» et in fine «non discutables».
Si un certain nombre de ces «il faut» sont justifiés par des raisons évidentes d’un bien vivre ensemble, il en est, par contre, d’autres qui constituent des «fausses vérités» que nous devons apprendre à reconnaître.
Très belle illustration, le «il faut consommer pour maintenir une activité commerciale vigoureuse et la bonne santé de nos entreprises» est en réalité un formidable rouleau compresseur que périodes de soldes, crédit à la consommation trop facile et publicités de tous les types et dans tous les médias réactivent en permanence chez nous, les consommateurs. Le système admet bien quelques adaptations avec le consommer «mieux» [plus local, plus de saison, en seconde main, etc...] mais le consommer «moins» est lui pratiquement absent de nos grands médias sauf en ce qui concerne l’énergie - soutien des autorités publiques aux économies d’énergie - mais cela passe souvent par des investissements financiers préalables importants. «Vivre plus simplement et consommer moins» reçoit un accueil tout au plus poli de la plupart de nos représentants politiques mais aucun soutien effectif car en opposition directe avec la croissance économique [locale et globale] tant espérée.
Actuellement, les Amis de la Terre de Namur et quelques autres associations locales ont démarré des actions collectives de résistance contre un projet qui passe par la destruction de tous les arbres du seul parc situé près de la gare [parc Léopold]. Ce projet développé par les autorités de la ville sans concertation avec les citoyens répond à la logique économique du «il faut un centre commercial à Namur». Pensez-donc, la capitale administrative de notre chère région n’a pas de centre commercial comme ceux que nous apprécions tant à Liège, Charleroi, etc. ! Une situation évidemment inadmissible qui empêche les namuroises et namurois de profiter pleinement dans un cadre idéal de cette excitation personnelle provoquée par l’acte d’acheter tout en ayant le sentiment du devoir accompli en fournissant sa contribution à cette consommation collective salvatrice. Etonnement, ces actions de résistance montrent qu’il y a encore des femmes, des hommes et même des enfants, qui ne vibrent pas avec les nombreuses qualités attribuées à ce remarquable projet de centre commercial «vert» puisque situé près de la gare ! Certains affirment même qu’ils sont prêts à s’investir physiquement pour empêcher la destruction de ces quelques dizaines de vieux arbres. Quel monde !

Ezio Gandin
Les Amis de la Terre - Belgique

Curieux, désireux d’en savoir plus... contactez les Amis de la Terre au 081 39 06 39 [en matinée] ou via contact@amisdelaterre.be



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