Aroma du Monde n°12
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Aroma du Monde n°12



Catherine Cianci est formée en communication et en anthropologie. Début 2010, elle a quitté Bruxelles pour un tour du monde de l’aromathérapie. Nous la retrouvons chaque mois, sur un des cinq continents, pour un «carnet de route» aux parfums d’ailleurs...



L’enjeu à Madagascar n’était pas de trouver des contacts mais de faire des choix parmi la multitude de projets. Cependant, avec près de 90% des sociétés du secteur détenues par des occidentaux, j’ai dû faire quelques recherches pour trouver des entreprises uniquement malgaches. C’est ainsi que je me suis rendue à Antsirabe [à 3 h de taxi-brousse de Tana] pour rencontrer Ranto, un jeune Malgache de 25 ans. Après avoir réalisé son mémoire sur les huiles essentielles, il a décidé de créer sa propre entreprise il y a un peu plus d’un an. Il avait été convenu que j’assiste à une distillation d’eucalyptus citriodora. Arrivée sur place, j’ai découvert une installation pour le moins artisanale : un alambic posé au fond du jardin avec pour combustible les feuilles d’eucalyptus distillées. La vapeur d’eau se répandait directement chez les voisins et une odeur d’eucalyptus dominait tout le quartier. J’ai été très touchée par la motivation, l’ambition et la détermination de Ranto. Avec peu de moyens, il produit quelques huiles, a démarché des clients et commence à vivre de son activité.



J’ai ensuite poursuivi ma route vers le sud pour rencontrer Mamy [prononcer Mam]. Sa distillerie se situe à Ranomafana, à proximité d’un parc national réputé pour l’observation des lémuriens. Pharmacien de formation, il s’est intéressé aux plantes suite à un mémoire sur les tradipraticiens. Il m’a dit que ces pratiques avaient tendance à se perdre car les jeunes refusent d’y croire. travaillant dans le domaine depuis plusieurs années, la production de Mamy est plus diversifiée. Il produit plusieurs types d’agrumes, du ravintsara, de l’hélychrise et différentes plantes endémiques de Madagascar comme le Lary, l’Issa ou encore la Maniguette fine. La collecte est assurée par des paysans de la région et il emploie un ouvrier qui assure les distillations. un des grands problèmes est l’approvisionnement en bois de chauffe pour l’alambic. Mamy projette de planter des eucalyptus qu’il utilisera comme combustible. Ce fut également une belle rencontre et un échange riche sur les huiles essentielles mais également sur Madagascar en général.

Au plaisir de partager avec vous la suite de mes aventures le mois prochain !

Catherine Cianci
www.terredaroma.com

Avec le soutien de l’IHMN, Bioshanti et Autre Chose.



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