Des conflits insolubles
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Des conflits insolubles



Contrairement à l’espérance populaire, le couple ne rend pas heureux. Le couple est plutôt un creuset où se développent de nombreux conflits qui, pour la plupart, sont insolubles. Je dis bien : insolubles. Tout comme pour l’argent, c’est ce que l’on fait de son couple qui nous rend heureux ou malheureux.



Les conflits sont les mêmes pour tous les couples. Certains conflits sont circonstanciels, d’autres perdurent au-delà du divorce. C’est la façon de négocier ces conflits qui fait qu’un couple survivra et sera heureux à long terme ou non. Les membres des couples malheureux s’enlisent dans des tentatives désespérées de solutionner ces conflits, chacun cherchant à prouver qu’il a raison et l’autre tort. Les couples heureux se mettent d’accord pour vivre avec des désaccords… à vie.

L’éducation des enfants
L’enfant, fruit de l’amour du couple devient une source de discorde permanente si l’un des parents est disciplinaire et l’autre, permissif. « Arrête de le dorloter si tu veux qu’il grandisse. » « Ne sois pas aussi rigide, ce n’est qu’un enfant. » Les couples malheureux se disputent à savoir ce qui, de la discipline ou de la permissivité, est le plus bénéfique pour l’enfant. Souvent, l’un des deux (devinez lequel ?) démissionne. Les partenaires des couples heureux savent que l’enfant a besoin à la fois d’encadrement et de liberté. Et un bon parent, c’est celui qui reconnaît l’importance de l’autre parent, même si n’agit pas comme on le voudrait.

L’argent
Le budget familial ne suscite aucun problème lorsque les deux partenaires partagent la même attitude face à l’argent. La réalité est toutefois que le sentiment de sécurité financière n’est pas équitablement réparti. L’un met l’accent sur vivre ici et maintenant ; l’autre veut assurer l’avenir. « Qui te dit que tu vivras assez vieux pour profiter de ta retraite. » « Que ferons-nous si tu perds ton emploi ? »

L’argent et l’éducation des enfants constituent les deux sources majeures de conflits conjugaux et post-conjugaux, lorsque vient le temps de partager la garde des enfants et le patrimoine et de négocier une pension alimentaire. Les autres sources de conflits disparaissent lors du divorce.

Le divorce fut inventé à peu près en même temps que le mariage. Deux semaines après, pour être plus exact. Voltaire.


Les belles-familles Les belles-familles comme l’ennemi extérieur #1, surtout si le couple vit dans l’entourage immédiat de l’une ou l’autre de ces belles-familles. L’un des partenaires est souvent désireux d’entretenir des relations serrées avec les deux familles alors que l’autre voudrait vivre de façon plus indépendante. Le conflit classique, maintes fois caricaturé dans des séries télévisées et vaudevilles, est celui de belle-maman qui veut enseigner à sa bru comment s’occuper de son fils et de ses petits-enfants, le fils étant piégé entre sa mère et sa femme.

Les tâches ménagères
À moins que l’un des deux partenaires décide de rester à la maison pour s’en occuper et voir aux soins des enfants, les tâches ménagères constituent un autre conflit insoluble. La femme sous-estime généralement l’apport de son partenaire alors que l’homme surestime ce qu’il fait dans et autour de la maison. Les membres des couples malheureux cherchent à établir la formule illusoire du donnant-donnant.

La vie privée
La conciliation famille – travail constitue un nouveau défi des couples modernes lorsque les deux veulent, à juste titre, se réaliser professionnellement. Comment assurer une vie conjugale et familiale intime si l’un des deux priorise sa vie professionnelle à sa vie privée ? Comment préserver cette intimité si les deux travaillent à des horaires différents ou si l’un travaille à domicile ?

La sexualité
La sexualité démontre que les compromis sont difficilement réalisables lors de conflits conjugaux. Suggérer à un couple de faire l’amour trois fois par semaine lorsque l’un voudrait cinq fois et l’autre, une seule fois, ne résoudra pas la différence de libido ; au contraire, cela pourrait même l’accentuer. Les deux seront frustrés.

J’aurai l’occasion de revenir plus en détail sur chacun de ces conflits dans des chroniques futures.. Qu’il suffise, pour le moment, de dire que pour minimiser les conflits conjugaux, il faut trouver dès le départ un partenaire compatible, c’est-à-dire une personne qui partage sensiblement les mêmes points de vue que nous sur ces six dimensions. N’est-ce pas là d’ailleurs l’objectif des fréquentations ?

Yvon Dallaire, M. Ps.
Psychologue et auteur de Qui sont ces couples heureux ? http://yvondallaire.com



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