Habiter sa maison, un projet de vie
L’énergie d’une maison est intimement liée à l’énergie des personnes qui l’occupent.
Habiter sa maison, y fréquenter chaque pièce, s’y reposer, prendre soin de son environnement
: et si tout cela nous aidait à sacraliser le vivant qui est en nous ? Et si l’aménagement
de l’espace de vie pouvait s’ajuster à la mesure de notre projet de vie ?
Chacun de nous vit des réalités et des attentes différentes. Des solutions ingénieuses
permettent aujourd’hui d’y répondre : habitats modulaires adaptés aux familles à géométrie
variable, aménagements conçus pour intégrer la singularité de certains êtres ou le
handicap, espace à soi pour se réfugier de temps en temps, lieux évolutifs pour accueillir le vieillissement,
intégration spatiale du télétravail, …
L’espace conçu et bâti en conscience, il s’agit d’en user, d’y vivre notre vie dans une alternance harmonieuse
entre « être » et « faire », en résonnance avec une recherche intérieure, bien au-delà d’une action extérieure
purement décorative.
Si la démarche passe par la réalisation d’une maison écologique, la maison « habitera le paysage », elle
sera lumineuse, confortable, ventilée, frugale en énergie et en ressources, aménagée avec des matériaux
respectueux de la santé et de l’environnement (des matériaux biosourcés). Construire écologique n'est pas
forcément plus cher. Qu’on se le dise ! Cela dépend de la façon dont le projet est conçu. Il est, par exemple,
possible de réaliser les surfaces dont on a impérativement besoin, en réduisant ou en mutualisant certains
locaux entre les habitants d'un immeuble, ou encore, de concevoir un gros oeuvre couvert et fermé et de
faire participer les futurs occupants à certains travaux, comme les enduits et les peintures.
Les crocus pointent le bout du nez... et si on commençait par un nettoyage de printemps ? A l’instar de
ce que les grandes traditions proposent au corps par le jeûne, pour purifier les corps, âme et coeur, si nous
prenions soin de notre maison ? Lâcher ce qui n’est plus utile et qui nous « plombe », préparer le jardin,
faire circuler l’énergie… retrouver de l’«espace-superficie» au profit de «l’espace mental» et de la créativité.
On s’y met ?
Barbara Colfs, Architecte.
ARCHITECTURESinvisibles,
contribue à l’agencement de lieux humainement et écologiquement
épanouissants, à une architecture qui fait sens,
www.architecturesinvisibles.be
Paru dans l'Agenda Plus N° 295 de Mars 2018