Tout vert, Internet ?
Vidéos
Annuaire
Retour

Tout vert, Internet ?





Il y a 20 ans, Internet n’était réservé qu’à quelques initiés. Ceux-ci ne se comptaient peut-être que par dizaines de milliers à travers le monde. Les temps ont évidemment bien changé. Aujourd’hui, nous sommes près de 3 milliards à être connectés. Une véritable révolution digitale qui ne fait qu’amplifier. Revient d’ailleurs cette lancinante question lorsqu’on évoque le progrès technologique : comment a-t-on pu s’en passer avant ?
En tant qu’environnementalistes, c’est sans restriction que nous en faisons nous aussi usage : enfin un système qui ne semble pas générer de pollution car tout se passe ailleurs, sur les réseaux, quasiment dans l’immatériel, à condition de ne pas imprimer ses e-mails, de bien éteindre son ordinateur quand on ne l’utilise pas ou encore d’être sûr qu’il ne contient pas trop de substances toxiques.... Bref, une innovation sans faille !
Ce serait trop beau bien sûr. Car cet acte devenu quasi réflexe de chercher – par exemple - qui a inscrit le but de Barcelone, qui a empéché le Standard de gagner la Coupe d’Europe de 82, que Maître Google va nous aider à retrouver. Eh bien ! Non. Ce geste n’est pas anodin pour Dame nature et Monsieur Climat. Il équivaut, selon certaines études, à la consommation d’une ampoule durant une heure !

Car au bout du réseau, il y des serveurs qui sont nos trésors de connaissances, de souvenirs photos ou vidéos. Voire même de nos données grâce aux fameux "clouds". Ces serveurs sont le coeur de géants tels que Google, Facebook, eBay ou encore Amazon. Un coeur dont l’oxygène est l’électricité. Un coeur gourmand, très gourmand. C’est bien simple : si Internet était un pays, il se classerait parmi le top 6 des plus gros consommateurs d’électricité au monde ! Tiens, et ces spams qui polluent notre boîte d’e-mails, saviez-vous que leur empreinte équivaut à 3 millions de voitures sur les routes par an ?
Aaargh… Encore une avancée qui nous joue des tours. Alors que faire ? Comme toujours, il y a l’approche "macro" (impliquant les multinationales par exemple) et la "micro", soit les petits gestes quotidiens. Au niveau "macro", Greenpeace a poussé bon nombre de grandes entreprises informatiques à alimenter leurs immenses centres de données en électricité verte. Google, Apple, Facebook - pas des petits poucets donc - se sont engagés à investir eux-mêmes dans l’éolien ou le solaire, voire à pousser leurs fournisseurs électriques à se "verdir". D’autres, comme Twitter, eBay ou Amazon font en revanche toujours la sourde oreille.

Sur le plan "micro", il est clair que prendre conscience de l’impact environnemental d’Internet est déjà un progrès en soi, lui qui s’est toujours offert à nous sans restriction. Cela devrait ainsi nous conduire à limiter nos recherches sur Google, à fermer les fenêtres Internet inactives, … le tout, évidemment, après avoir fait le choix de s’alimenter en électricité verte.
Décidément, le monde virtuel est comme le monde réel, la sobriété volontaire ne doit pas y être un vain mot.

Michel GENET
directeur exécutif de Greenpeace Belgique



Retour