[bug] dans la matrice
Combien de temps notre humanité endormie pourra-t-elle
encore exploiter les richesses de la planète Terre à ce rythme
effréné ? La couverture de l’édition de mai de la revue française
Science et Vie nous prévient : «Alerte à la pénurie !». Il est vrai
qu’à l’heure d’aujourd’hui, la question a enfin cessé d’être théorique,
puisque de nombreuses études l’attestent désormais :
la pénurie se profile déjà pour 26 matières premières naturelles !
Et non des moindres : antimoine [11 ans], cuivre [38 ans], hélium
[23 ans], or [20 ans], uranium [46 ans], zinc [20 ans],... et c’est
sans compter le pic de production du pétrole, source d’énergie
principale choisie par notre monde civilisé, qui, d’après plusieurs
experts, aurait déjà été atteint vers l’année 2006...
Or, on constate, qu’à l’image de ces pénuries, le bonheur
des femmes et des hommes de la Terre se fait tout aussi rare.
L’humanité aurait-elle raté le coche ? Le système aurait-il atteint
ses limites ? Y-aurait-il un bug dans la matrice ? Malgré l’apparente
abondance de nos commerces en tous genres, quelque
chose en nous n’est pas comblé et est en manque. Résultat :
nous ne sommes pas heureux. Nous aurait-on trompé sur
«les marchandises» ? A quoi tout cela rime-t-il ? A produire un
capital financier exorbitant qui est accaparé par une minorité ?
Comme l’exprime avec justesse Pierre Rabhi : «on ré-installe la
féodalité à l’échelle planétaire...»
Que faire ? Moins faire, justement, mais plus être. Etre plus
simple, plus sobre au quotidien et ainsi incarner l’utopie par
laquelle tout sera transformé. Gageons que de plus en plus
d’êtres humains le comprennent et s’engagent sur le chemin
de la sobriété volontaire... et simplement heureuse !
Olivier Desurmont
Paru dans l'Agenda Plus N° 238 de Juin 2012