Exprimer nos colères : prévenir nos violences
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Exprimer nos colères : prévenir nos violences





Tout comportement qui porte atteinte à l’intégrité physique ou psychique d’un individu est une violence. La violence est partout : dans le monde, les villes, les familles et au plus intime de nous-mêmes. Tous ceux qui ont eu le courage d’aller à la rencontre de leurs démons intérieurs le savent : ils ont rencontré le désir, dans certaines circonstances, d’être violents. Qui n’a jamais rêvé, en pensées, de tuer quelqu’un ?
Plus nous acceptons cette réalité inconfortable et moins nous risquons de voir agir notre violence. L’expression de nos colères - sans violence, comme le rappelle opportunément Marie-André Delhamende dans l’article que vous découvrirez dans ce numéro - a le même effet bénéfique : elle limite le risque de nous voir agir avec violence. Cela s’explique : si nous réprimons systématiquement l’expression de nos colères, elles s’accumulent et finissent, le plus souvent, par nous rendre violents. Il suffira de la fameuse goutte qui fera déborder le vase ou de la non moins fameuse étincelle qui mettra le feu aux poudres.
Et les non colériques dont on parle moins ? Sont-ils aussi «gentils» qu’ils en ont l’air ? Sont-ils «plus loin sur le chemin» ? Ont-ils dépassé «tout ça» ? Zen, quoi qu’il arrive ? En réalité, la plupart des non colériques sont dans l’évitement des conflits. Sont-ils pour autant moins violents intérieurement ? Nous ne le pensons pas.
Un profil psychologique très répandu se retrouve fréquemment parmi les non colériques : le passifagressif. Très contrôlé, il concrétisera son agressivité d’une manière détournée : par la distraction, la maladresse, les retards… En étant toujours «désolé» ! Il s’arrangera pour que son entourage - principalement son conjoint si il ou elle vit en couple - exprime ses colères à sa place.
Si vous vous retrouvez dans cette description, sachez qu’il est tout à fait possible d’apprendre à exprimer ses colères. C’est un soulagement pour tout le monde : pour l’ancien non colérique faussement relax devenu un colérique heureux et pour son entourage soulagé de ne plus avoir à se confronter à cette soi-disant gentillesse.
Un dernier mot : tendre à s’exprimer autant que possible au «je» dans la colère est un objectif raisonnable. Abandonner définitivement le «tu» dans l’espace émotionnel de la colère nous paraît illusoire… En tous cas, nous n’y sommes pas arrivés !

Carolle et Serge Vidal-Graf



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