A la démesure, faisons le choix de la mesure !
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A la démesure, faisons le choix de la mesure !





A l’efficacité et à la vitesse, empruntons plutôt le chemin de la résilience et de la lenteur. C’est cela l’esprit « Low Tech », une démarche qui renvoie à des choses aussi différentes que les initiatives Zéro déchet, les Repair café, la réalisation d’une maison en terrepaille, d’un four solaire ou d’une éolienne Low Tech. Toutes ces initiatives ont comme point commun d’amener à repenser en profondeur la conception et la production des objets techniques indispensables à notre existence, afin que ceux-ci soient plus simples, réparables, réutilisables, faciles à démanteler et recyclables en fin de vie, tout en utilisant le moins possible de ressources non renouvelables... Cette approche vise également à répondre à une aspiration à plus de bien-être, à un mode de vie plus simple et à une plus grande autonomie des citoyens par rapport à leur environnement et leur vie.

Mais plus qu’une philosophie écologique individuelle, les low tech nous amènent à reconsidérer collectivement l’ensemble des activités humaines et à innover en matière de politiques publiques. A tous les niveaux de pouvoir, les décideurs politiques peuvent faire le choix d’encourager les low tech, en soutenant, dans chaque territoire, des ateliers de réparation, des incubateurs, des projets créatifs à partir de ressources locales. Pourquoi ne pas mettre en place des ressourceries ou des maisons du bricolage publiques dans chaque commune, village ou quartier ? À partir d’une nouvelle approche de la technique, nécessairement articulée à des innovations politiques, peuvent apparaître des filières économiques locales, circulaires, non délocalisables et compatibles avec les exigences de la transition écologique et sociale. Le pouvoir public pourrait également réorienter l’éducation et la recherche en ce sens, avec la mise en place de formations populaires et la création d’une option/filière low tech dans chaque école ou université belge. L’Etat pourrait également créer une cour du bien commun permettant de favoriser des pratiques compatibles avec les exigences environnementales et sociales de la nécessaire transition d’un modèle de société à un autre.

Si nous souhaitons nous donner une chance de contenir le réchauffement climatique, d’enrayer la destruction des écosystèmes et de favoriser le respect des droits humains sur l’ensemble de la planète, il est urgent de nous détourner progressivement des mythes technoscientifiques matérialisés par le high tech, pour emprunter la voie plus sobre, soutenable et émancipatrice des low tech.

Valéry Witsel
(Commission Justice et Paix)



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