La convalescence, un chemin à vivre en pleine conscience.

Personne n’est à l’abri d’un accident de vie, d’un destin qui vous voit soudain confronté à un problème de santé grave. Tout est soudain remis en question dans un monde qui file à toute allure, poussé par la folie de la performance.
Vient alors l’enchainement des traitements lourds, la vie sociale mise entre parenthèses, l’impact sur l’entourage. Personne n’est préparé à vivre une pathologie grave. Bien sûr, nous sommes des privilégiés dans notre pays, car nous bénéficions d’un système de santé de pointe. Mais cela n’enlève rien à la lourdeur des traitements, à l’angoisse, aux émotions bousculées. Nous sommes ainsi faits que nous voulons guérir vite, remonter sur ce train professionnel qui ne nous attend pas. Ou alors c’est le contexte économique qui nous y invite. Nous voulons retrouver une vie ‘normale’ et oublier rapidement les mois d’épreuves.
Or, la convalescence est une partie essentielle du parcours vers la guérison. C’est remonter à la surface. Apprendre à retrouver de bonnes sensations de vie. C’est lutter contre une fatigue lourde comme une chape de plomb et sentir à un moment que la sève remonte. Que l’on dort mieux et que l’angoisse s’efface. C’est aussi prendre d’ autres habitudes de santé : bouger, manger mieux, méditer même. Beaucoup de personnes qui ont vécu une pathologie lourde, un cancer notamment, découvrent que la ‘vie d’après’ ne ressemblera plus à la vie d’avant. Qu’on peut en sortir ‘ éparé’, mais en réalité plus fort. Qu’avoir vaincu la maladie a complètement changé le regard qu’on a sur la vie. On ne se contente plus d’un quotidien formaté et des routines et contraintes. Au temps qui manque.
La convalescence, c’est aussi cela. Dompter les séquelles, mais en douceur. Ecouter son corps, ce qu’il nous a appris. Retrouver un rythme de vie qui a du sens. Se ré-approprier son corps et ses émotions. Eloigner la crainte d’une récidive ce qui n’est pas peu de chose. Vivre autrement et mieux. Sortir de la maladie est alors un moment important dans son trajet de vie qui a donné un autre goût à la vie et au bonheur retrouvé.

Marie-Paule Meert
Fondation “La Vie-là” à la Clinique St Pierre d’Ottignies
Ancienne Patiente
Auteur « Quand tu seras guérie, nous irons au sommet de l’Empire State Building » Editions Racine