Crise sanitaire ou crise salutaire ?
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Crise sanitaire ou crise salutaire ?





Alors que nous écrivons ce texte, nous ne savons pas à quel stade sera l’épidémie dans notre pays à la sortie de ce numéro, qui fut diffi cile à construire et dont nous remercions l’ensemble des parties prenantes, de nos rédacteurs à nos annonceurs en passant par les thérapeutes qui ont rendu ce petit miracle possible. Aujourd’hui, 18 mars, premier jour de confi nement pour la Belgique. Voici ce que nous souhaitons partager avec vous dans cet édito.
Ce virus est le résultat d’un enchainement de causes certainement fortuites mais ne s’inscrit-il pas dans un tableau général présentant une logique ? Il arrive à un moment où nos modes de vie ont plus que jamais besoin d’être questionnés. Toutes les souffrances physiques, sociales et économiques résultats de cette situation, exigent que nous comprenions ce « signal fort » annonciateur de changement.
La première étape de notre résilience individuelle et collective serait d’accepter ce qui émerge : nos peur, inquiétude, colère, anxiété, ... Ces émotions sont non seulement normales mais aussi parfaitement légitimes. Reconnaissons-les pour ce qu’elles sont, accueillons-les en leur faisant de la place dans nos coeur et esprit, laissons les vivre un moment pour mieux les laisser se dissoudre ensuite tels des oiseaux traversant le ciel. Ces émotions traduisent notre connexion forte aux enjeux de cette crise, à notre humanité et démontrent également nos besoins fondamentaux de sécurité, d’accomplissement, de lien et de soin aux autres.

En plus de mesures sanitaires et de confi nement de bon sens, cette situation nous invite à une introspection profonde, à une remise en question de ce qui fait réellement sens dans notre vie, à nous recentrer sur l’essentiel et nous débarrasser du superfl u. Tentons donc de profi ter de cette suspension du temps pour nous tourner vers des moments simples avec soi et les nôtres, chargés de sens et de communion spirituelle sincère avec notre communauté, préparant ainsi un « après » lumineux et solidaire. Pour paraphraser Pierre Rabbit, nous voici dans une période de « sobriété heureuse », certes forcée mais possiblement tout aussi heureuse. Et si cela débouchait sur une plus grande conscience de notre humanité commune et du vivant; un virage vers l’essentiel : l’amour, la compassion, le lien aux autres, le respect, la gratitude, la nature, l’instant présent dans toute sa vérité. Ce méchant virus nous offre une occasion de grandir en humanité ; serait-ce l’un des sens si non LE sens à donner à cette épreuve ?

Puissions-nous « profi ter » de ce temps pour repenser avec créativité notre vie et l’ajuster au plus près de nos aspirations profondes ainsi qu’à un plus grand respect de la planète et de tous les êtres qui l’habitent.
Prenez grand soin de vous et des vôtres.

Sophie et Jérôme Raynal



Paru dans l'Agenda Plus N° 316 de Avril 2020
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