I have a dream
Cholestérol, hypertension, diabète, dépression… Quand les maladies « à la
mode » élargissent le seuil de leurs symptômes et revoient à la baisse leurs
«taux critiques», les bien-portants d’hier rejoignent les rangs des malades
d’aujourd’hui - ou considérés comme ! - et les malades d’hier, imaginaires ou
non, deviennent plus malades encore.
Comme le montre notre dossier, le marché du médicament se porte bien. Et
la machine est bien huilée : en passant par les budgets de communication faramineux
des firmes pharmaceutiques, aux ‘experts’ qui s’expriment dans les revues spécialisées et
qui hantent les organismes officiels, jusqu’aux médecins qui prescrivent les médicaments qu’on
leur a chaudement recommandé, tout concourt au royaume du médicament.
Quel crédit peut-on encore accorder à tous ces organismes et corps médicaux censés se préoccuper
de notre santé ? Selon Test Achats, 40% des médicaments ont une efficacité faible, voire
nulle en terme d’amélioration de la santé du patient.
Je me souviens d’une émission de radio consacrée à l’obésité où, pendant près d’une heure,
le mot ‘alimentation’ n’a pas été prononcé une seule fois. Par contre, le mot ‘prescription’, …
La science médicale est tellement obsédée par ses résultats financiers qu’elle en oublie
sa mission : améliorer la santé et le bien-être de l’ensemble de la population. Bien sûr, les
progrès de la médecine ont fait reculer l’espérance de vie dans nos sociétés occidentales.
Mais à quel prix ! Au nom de quels excès ! La surmédicalisation et leurs effets secondaires
entraînent souvent des dégâts encore plus importants que les bienfaits que les médicaments
sont censés apporter.
Le rêve, évidemment, serait que l’on s’occupe vraiment de la santé de tous. Une santé respectueuse
du corps, la plus naturelle possible. Une santé centrée sur la personne et son bien-être
global et pas sur le médicament. Mais cela, dans le monde médical officiel, si certains s’en approchent timidement, la plupart en sont encore très loin.
Jean Annet
Paru dans l'Agenda Plus N° 256 de Avril 2014