Electrosmog : l’enfance en danger
Depuis une vingtaine d’années, on assiste à un véritable déferlement des technologies
de télécommunication sans fil. Il en résulte une exposition sans précédent des êtres
vivants à des champs électromagnétiques pulsés de micro-ondes [fréquences comprises
entre 300 MHz et 300 GHz]. Alors que l’irradiation naturelle dans cette gamme de
fréquences est de 10-7μW/cm2, elle est aujourd’hui 10 millions de fois plus élevée dans les villes.
Même si pour la plupart d’entre nous, nous n’avons pas conscience des effets de ce type de pollution
[exception faite pour les personnes électrohypersensibles], il est scientifiquement établi à ce jour qu’elle
a des effets neurologiques, génotoxiques et reprotoxiques à des niveaux d’exposition largement inférieurs
aux valeurs limites légales actuellement en vigueur.
En outre, les études épidémiologiques récemment publiées montrent clairement un risque accru de
cancer du cerveau lié à l’usage fréquent du téléphone sans fil.
Les jeunes enfants et les embryons sont particulièrement vulnérables à ces rayonnements, vu la différence
de densité osseuse et de quantité de liquide interne par rapport au cerveau d’un adulte.
Des éléments concordants de preuve montrent qu’une exposition aiguë du foetus et du nouveau-né
a des conséquences dommageables qui peuvent se manifester des décennies plus tard. L’utilisation
maternelle de téléphones sans fil pendant la grossesse est notamment à mettre en cause.
Protéger les plus faibles est un devoir inhérent à toute démocratie et un devoir normal pour toute
personne ayant autorité sur les enfants. Il est donc légitime d’exiger des pouvoirs publics qu’ils fassent
des choix d’équipement compatibles avec cette exigence : ainsi la connexion filaire à Internet dans
les écoles doit-elle se substituer au WiFi et les dispositifs sans fil systématiquement bannis de l’environnement
immédiat des enfants. Dans nos lieux de vie, cette exigence doit, elle aussi, guider nos
choix personnels. Renoncer au téléphone portable d’intérieur [DECT] et au babyphone et préférer le
raccordement filaire à Internet s’impose de toute évidence.
Paul Lannoye