Quand la récup illumine votre intérieur

Zoé Morel crée à partir de tout et de rien des oeuvres uniques à mi- chemin entre les luminaires et la sculpture. Découverte d’un univers insolite, celui des « zoétisses ».

En pénétrant dans l’atelier ....à Forest, on ne peut qu’être enchanté. Partout des boîtes, des bouts de lampe, des planches de bois, de la ferraille…un joyeux mélange de tout et de rien qui cohabite dans une énergie poétique. Ses créations provoquent une douce émotion intemporelle loin de la superficialité de la mode et des tendances.

- Comment sont nées les Zoétises ?
Lors de mes études d’architecte d’intérieur, je sentais que je n’allais pas dans la bonne direction. Il fallait que j’arrête et fasse autre chose. Je suis partie aux Etats- Unis. Là, je me suis rappelé que, plus jeune, j’adorais faire des compositions à partir de vieux objets. Je m’y suis remise. J’habitais dans un loft réservé aux artistes. En contrepartie, on s’engageait à exposer. Le public a aimé mes oeuvres. De retour en Belgique, un ami m’a apporté des boîtes en me demandant d’en faire des appliques. Mon amour ancien pour ces objets est remonté à la surface, ne me quittant plus depuis !

- Pourquoi aller vers des objets de récup ?
Je n’ai jamais aimé le neuf. J’ai toujours été attirée par les amoncellements d’objets poussiéreux, les tas de ferrailles, le bric à brac. Je trouve cela très esthétique ! J’aime les objets du quotidien qui sont patinés par le temps. Il m’est difficile d’expliquer pourquoi un objet m’attire plus qu’un autre. Il fait naître en moi, de façon instinctive, une émotion. Avec ces différents objets, je tente de créer un équilibre qui m’est personnel.

- Vous faites surtout des lampes, pourquoi ?
J’ai créé d’autres objets, mais je trouvais cela moins interpellant, moins compliqué. La lumière est ce qui apporte de la chaleur. Dans mes créations, elle réchauffe les matières premières, par nature assez froides. Je ne veux surtout pas faire du design froid.



- Y’a-il du matériel neuf dans vos créations ?
Oui, le matériel électrique, pour des raisons de sécurité et des petits pièces comme les vis ou les ampoules. Tout ce qui est neuf, je le patine, le cire pour lui donner un peu d’usure. Le fil électrique devient partie intégrante de la création. Je passe beaucoup de temps à nettoyer, frotter, « restaurer ». C’est un travail très minutieux. Chaque pièce est unique.

- Vous participez depuis 3 ans à l’événement : « Second hand/second life» des Petits Riens. Est-ce important pour vous ?
C’est très important. Aux « Petits Riens », je trouve une partie des matières premières que j’utilise. Cet endroit a toujours fait partie de mon paysage. Je respecte leur démarche, je suis très touchée par le travail en communauté. En 2011, «Miss appropriée», un sommier incrusté d’ampoules, comme un ciel étoilé, fut la plus belle vente des enchères. J’en étais très heureuse !

Vanessa Jansen

www.zoetises.be