Passive la maison pour une conscience active
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Passive la maison pour une conscience active



Si certains associeraient «passif» au comportement d’un loir ou encore d’un foyer sans vie, d’autres se rappelleront que l’Homme a une tendance naturelle à chercher du confort et à tendre vers une vie moins fatigante. Bienvenue à la «maison passive», un logement qui est tellement bien isolé qu’il ne faut quasi plus le chauffer





Une maison sans chauffage ? Presque. Prenez une maison «normale», isolez-là très très fortement, et partout. Encore plus même. Et vraiment partout. Au sol, au mur, au plafond. Trouvez un moyen pour boucher tous les petits trous où l’air et le vent s’infiltrent. Courage et patience. Placer un système de ventilation qui reprend l’air vicié de l’intérieur et qui, en le soufflant à l’extérieur, aspire de l’air frais en le chauffant. Et voilà le résultat, votre maison sera d’un confort thermique incroyable, où un besoin de chauffage ne sera nécessaire que certains jours très froids d’hiver.

Quelques critères…
Revenons à la rigueur maintenant, une maison passive doit correspondre à des critères.
Primo, le besoin en énergie pour le chauffage doit être inférieur ou égal à 15 kWh/ m².an, soit l’équivalent de 1,5 litres de mazout par mètre carré et par an. Notez que la majorité des maisons en Région wallonne consomment environ 15 à 20 l de mazout par m² !
Secundo, le bâtiment doit être très «étanche à l’air », ce qui signifie que le gros oeuvre fermé ne doit pas laisser l’air rentrer, comme lorsque vous marchez en haute montagne. La mesure de ceci s’effectue au moyen d’un test spécifique où l’on vient placer votre bâtiment en dépression et en mesurant le renouvellement d’air.
Tertio, pour un grand confort thermique, il faut éviter le risque de froid en hiver mais aussi le risque de surchauffe en été. Ce critère stipule la limite des pics de surchauffe [+ de 25°C].
Enfin, uniquement pour les Bruxellois, un dernier critère : celui de l’énergie primaire. Rappelons-nous que l’énergie primaire est l’énergie prélevée à la planète, et qu’une partie de celle-ci peut être perdue pour l’utilisation finale car elle est consommée pour assurer la transformation - pertes liées à la production d’électricité dans les centrales,… - et réaliser l’approvisionnement/transport - de l’énergie. Pour un bâtiment passif, l’énergie primaire du bâtiment doit être inférieure ou égale à 45 kWh/m² par an pour le chauffage, l’eau chaude sanitaire et les auxiliaires.

Une comparaison financière pertinente
Une maison passive coutera plus cher à la construction, mais pas à l’usage... Mais comment le démontrer ? Pour débiter, pour éviter les calculs tronqués, on fera de préférence la comparaison sur une maison équivalente, avec une même qualité de finition. Ensuite, l’idéal serait d’intégrer dans la calcul plusieurs paramètres, et cela devient une recette de cuisine assez digeste pour le portefeuille :
- Pour vingt portions de confort financier [pour un calcul sur 20 ans] :
Prenez une grande feuille blanche et un stylo à bille bleu et rouge.
En bleu, prenez vos coûts de construction ou de rénovation de votre logement et ajoutez-y une vingtaine de fois les coûts des consommations d’énergie sur base annuelle. N’oubliez pas que le prix des ingrédients comme les énergies fossiles vont augmenter assez rapidement dans les années qui viennent.
Toujours en bleu, ajoutez-y les dépenses de précompte immobilier, d’entretien de chaudière, de citernes.
Réservez vos dépenses.
Ensuite, soustrayez en rouge la prime octroyée par votre Région [wallonne ou bruxelloise] et parfois par votre Commune. Soustrayez aussi les réductions d’impôt de l’Etat fédéral ainsi que la réduction du précompte immobilier [attention, ceci a évolué au 1/1/2012].
Faites le bilan. Relisez. Ajoutez y du plaisir de vivre.
Vous y découvrirez assez vite qu’en prenant un calcul sur 20 ans, le bilan financier vous sera favorable avec une maison passive et qu’en plus, la valeur de revente de votre maison sera plus importante.



Du confort, du confort, encore du confort…
Une maison passive est non seulement moins «énergivore» qu’une maison traditionnelle, mais elle est en plus beaucoup plus confortable. Il n’y a jamais de courant d’air car il y règne partout une température homogène. L’air ambiant est renouvelé et filtré continuellement ce qui rend la qualité de l’air bien supérieure à celle d’une habitation traditionnelle. Le triple vitrage garantit le confort acoustique et le choix soigneux de l’emplacement des fenêtres assure un apport important de lumière du jour et de confort visuel dans chaque pièce.

En rénovation aussi…
Le standard «passif» est aussi développé en rénovation. Parfois ceci est techniquement plus complexe en rénovation, parfois pas. Demandez conseil à votre architecte.

Un choix conscient…
Si vous vous demandez, en conscience, comment participer à la réduction gaz à effet de serre recommandée par le GIEC [Groupe d’experts sur le climat], alors accorder votre habitation au standard passif est un acte majestueux. Primo, car l’acte de rénover ou de bâtir se répète rarement dix fois dans une vie et secundo, car l’économie de CO2 engendrée par le standard passif est si grande qu’elle fait partie des actions quantitativement les plus importantes pour diminuer son bilan carbone personnel ou familial.

Un travail de pro
Nous débutions cet article en vous parlant d’isoler beaucoup et partout et de répéter la démarche pour l’étanchéité à l’air… Une maison passive saine est une maison dont l’étude de construction et dont la mise en oeuvre des techniques constructives résultent d’un travail de professionnel, associant un architecte compétent à des corps de métier méticuleux. Il y a quantités de détails techniques qui nécessitent calculs, plans, coupes, solutions techniques particulières, bref les talents de l’ingéniosité, que maîtrisent les architectes, bureaux d’études, etc... Faites-vous accompagner par ces professionnels, au risque de quoi, même le plus beau diamant mal serti ne brille pas longtemps sur une bague.

Le tester pour le croire…
La plateforme maison passive organise chaque année des visites. Le témoignage d’un audacieux constructeur et votre expérience de la visite seront vos propres premiers points de repères bénéfiques…

Raphaël Dugailliez

Centre de compétence en francophonie belge : www.maisonpassive.be



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