Le radon : l’ennemi est dans la maison !
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Le radon : l’ennemi est dans la maison !



Le radon provoque le cancer du poumon. C’est le deuxième cancer le plus fréquent chez les hommes, et le troisième chez les femmes. Issu des roches du sol, le radon pénètre et s’accumule dans les maisons. Il est pourtant simple de s’en prémunir.



Le radon constitue la principale cause de cancer pulmonaire chez les non-fumeurs. Chez les fumeurs, il en est la deuxième cause, après le tabagisme. Les effets du radon et du tabac se renforcent l’un l’autre. Ainsi, un fumeurs a 25 fois plus de risque de développer le cancer du poumon. Selon l’Agence de contrôle nucléaire (AFCN), 10 % des décès du cancer du poumon seraient liés à l’exposition au radon, soit 700 cas annuellement.

Le radon, qu’est ce que c’est ?
Le radon est un tueur silencieux. Il est inodore, invisible et insipide. C’est un gaz naturel inerte et radioactif. Il est issu de la désintégration radioactive naturelle de l'uranium, que l'on trouve couramment dans les roches du sol wallon. En se désintégrant, les descendants de l’uranium émettent des particules alpha radioactives, lesquelles se fixent sur les aérosols et les poussières présentes dans l'air. Ainsi, lors de la respiration, ces particules radioactives vont se déposer sur les alvéoles pulmonaires. Elles peuvent alors endommager l’ADN des poumons et provoquer un cancer.

Piégé dans la croûte terrestre, le radon d’immisce à travers les fissures des roches. Il pénètre dans les habitations par les interstices dans le béton, à la jonction du sol et des murs, les trous dans le plancher, les petits pores dans les murs en briques creuses mais aussi via les puisards et les égouts. Une mauvaise aération, et le voilà qui s’accumule. « Plus la concentration en radon et le temps passé à l’intérieur du bâtiment sont élevés, plus le risque de cancer pulmonaire augmente. » explique le Service d’Analyse des Milieux Intérieurs de la Province de Luxembourg (SAMI-Lux). « Sachant que l’on passe de 80 à 95% de son temps à l’intérieur de bâtiments, que ce soit à la maison, au travail ou à l’école, l’exposition au radon concerne tout un chacun ! » .

La meilleure norme sanitaire dans la maison : zéro radon !
La concentration en radon dans l’air s’exprime en Becquerel par mètre cube (Bq/m3). La Belgique suit actuellement les recommandations de l’Union européenne : la teneur en radon à l’intérieur des habitations existantes ne devrait pas excéder 400 Bq/m3. La norme est à 200 Bq/m3 dans les nouvelles constructions. Toutefois, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande quant à elle le niveau de référence de 100 Bq/m3. En effet, l’OMS rappelle que « Plus la concentration en radon dans une habitation est faible, plus le risque de cancer est faible. En effet, il n’existe pas de seuil au-dessous duquel l’exposition au radon serait sans danger. De plus, le risque de développer un cancer du poumon augmente de 10 %, par tranche de 100 Bq/m3 supplémentaires.»

Le radon, problème wallon
Wallons, Bruxellois et Flamands, ne sont pas logés à la même enseigne vis-à-vis de l’exposition au radon. Le radon est majoritairement wallon, et ne dépasse pas la frontière linguistique.
« Pour des raisons liées à la nature du sous-sol, c’est en Wallonie que le problème de radon dans la maison, est le plus grand.» explique l’AFCN (Agence Fédérale du Contrôle Nucléaire. « Grâce aux études géologiques et aux campagnes de mesures qui nous avons réalisées, les zones géographiques les plus exposées au radon ont pu être identifiées et cartographiées. »

Au Sud du sillon Sambre et Meuse, les roches sont anciennes, fractu¬rées et souvent riches en uranium. De surcroît, elles ne sont pas recouvertes de couches imperméables. Rien n’empêche dès lors le radon de s’évader des roches. Le risque le plus élevé se situe dans les arrondissements de Verviers (province de Liège), Bastogne et Neufchâteau (province de Luxembourg). Le SAMI-Lux a mis en évidence que « plus de 14% des bâtiments en province de Luxembourg dépassent les 400 Bq/M3. Mais si l’on se réfère aux recommandations de l’OMS, ce sont 65 % des bâtiments qui présentent une concen¬tration supérieure à 100 Bq/m3 et qui mériteraient dès lors d’être assainis. »
Le Centre du pays a un socle en roches dures contenant de l’uranium. Toutefois, le risque de radon est faible car, recouvert de limons imperméables, il est piégé dans le sol. Enfin, Le Nord du pays est quant à lui constitué de sables, d’argiles et de limons, qui ont la propriété d’être imperméables et de ne pas contenir d’uranium.



Mesurer le radon dans la maison
Pour un prix modique (30 €), les SAMI provinciaux1 (Service d’Analyse des Milieux Intérieurs) viennent mesurer le radon dans les habitations. Le détecteur à radon est une petite boîte de 10 centimètres de haut qui est simplement déposée dans la pièce du rez-de-chaussée la plus fréquentée. Il y reste durant 3 mois d’affilée, entre octobre et mars. C’est en effet à cette période de l’année que le radon s’accumule le plus dans les bâtiments.

Les solutions pour contrer le radon
Des méthodes relativement simples suffisent généralement à diminuer la teneur en radon dans la maison. Il faut tout d’abord empêcher le radon de rentrer dans l’habitation. Armé de mortier ou de mastic, on se doit de boucher toutes les fissures et ouvertures entre le sol et la cave, ainsi qu’entre la cave et les pièces de résidence. Si cela n’est pas suffisant, un pare-radon, membrane étanche aux gaz, est placé sur le sol, sous une dalle de béton.
Le renouvellement de l’air intérieur, chargé de radon, par de l’air extérieur sain, est un autre point crucial. Il est grandement conseillé d’ouvrir les fenêtres quotidiennement pendant 15 minutes. Des ventilateurs, avec ou sans récupérateurs de chaleur, peuvent également assainir.

Les teneurs en radon les plus élevées nécessitent souvent des travaux plus conséquents, qui consistent en une mise en dépression ou en surpression de parties du bâtiment. Mais cela est affaire de spécialistes !

Laetitia Theunis

Sources :

http://www.afcn.be

http://www.who.int

http://www.province.luxembourg.be/fr/radon-en-province-de-luxembourg.html


1 : Coordonnées des SAMI provinciaux (Service d’Analyse des Milieux Intérieurs):
SAMI-Lux : 084 31 05 03 samilux@provincedeluxembourg.be
SAMI-Liège : 04 230 48 22 sami@provincedeliege.be
SAMI-Namur : 081/77 52 94 Catherine.keimeul@province.namur.be
SAMI-Brabant wallon : 010/23.62.02 sami.bw@brabantwallon.be
Hainaut Vigilance sanitaire : 065/40.36.10 hvs.info@hainaut.be

2 : Liste des professionnels du bâtiment spécialisés dans le radon :
http://www.afcn.be/fr/page/listes-de-professionnels-specialises/659.aspx



Paru dans l'Agenda Plus N° 253 de Décembre 2013
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