Solstice d’hiver : intériorité & retour à la lumière
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Solstice d’hiver : intériorité & retour à la lumière



Le solstice d’hiver est le moment précis de l’année où le jour est le plus court et la nuit la plus longue. A partir du solstice d’hiver, les jours commencent à rallonger, marquant ainsi le triomphe symbolique de la lumière sur les ténèbres...





Depuis des millénaires, les solstices et les équinoxes sont célébrés aux 4 coins du monde. Le solstice d’hiver a ainsi été marqué par de nombreuses fêtes païennes [comme les saturnales romaines] en l’honneur du «soleil invaincu» [sol invictus] afin de célébrer le «retour de la lumière». Ces célébrations païennes, comme de nombreuses autres festivités, ont ensuite été assimilées par les religions, comme le christianisme avec la «Fête de Noël». Le mot «Noël» semble d’ailleurs venir du germanique «Neue helle» qui signifie «Nouvelle clarté» [notons que ce n’est qu’en 354 que le pape Liberus décida que Noël serait le jour de la naissance de Jésus et devait être fêté le 25 décembre...].

Le solstice d’hiver est aussi l’époque de la floraison du gui [viscum album], alors que les dernières feuilles tombent et que toute la nature semble se revêtir d’un manteau de mort. Le gui, prolongement végétal de la symbolique hivernale, exprime ainsi la survie de l’âme, la continuité de la vie après la mort apparente de la nature qui suit la chute des feuilles. Tout comme le solstice d’hiver, c’est un symbole du retour à la lumière solaire originelle.

Respiration annuelle de la terre

Des traditions mystiques ancestrales aux découvertes récentes de la physique quantique, on sait que le vivant est l’expression d’une multitude d’énergies en mouvement. Ces énergies, en perpétuelle transformation, expriment des rythmes se caractérisant par l’alternance de contractions et d’expansions. On retrouve ces différentes phases du macrocosme au microcosme et la respiration humaine en est un bel exemple, avec ses deux temps d’expiration et d’inspiration et ses deux pauses.
La terre répond également à ce processus : sa respiration annuelle définit un cycle de vie jalonné par 4 saisons résultant de sa rotation autour du soleil. Quatre noeuds de force déclenchant des variations d’énergie, aux deux solstices et aux deux équinoxes. Ils sont célébrés par quatre fêtes cardinales : Noël, Pâques, la fête de Saint-Jean et celle de Saint-Michel.
Au moment du solstice d’hiver, qui se déroule autour du 21 décembre [il y a de légères variations d’année en année], la terre est au maximum de son inspiration et elle retient son souffle avant d’entamer une nouvelle expiration au printemps suivant. Elle a aspiré en elle les «forces solaires de l’été» qui se sont également concentrées au creux de chaque graine et semence. Ainsi, en écho à cette retenue du souffle hivernale, l’être humain est invité à couver, à materner durant tout l’hiver, les semences solaires encore fragiles qui ont été enfouies au coeur de son intériorité.

Fertiliser notre «terre intérieure»

Tout comme la graine puise son énergie au centre d’elle-même, c’est au plus profond de notre être que nous trouverons la force et la lumière nécessaires pour que nos qualités potentielles puissent germer et s’épanouir en nous. Les influences cosmiques particulières au moment du solstice d’hiver et durant la période hivernale nous incitent donc à nous intérioriser afin que notre «terre intérieure» devienne réceptive aux énergies solaires «fertilisatrices» présentes au plus profond de notre être. C’est aussi une invitation à abandonner ce qui fait obstacle à la lumière en nous, ainsi que l’attachement et l’identification aux objets du monde phénoménal [le corps, les émotions, les pensées sont aussi des «objets»] et qui nous empêchent de nous éveiller à notre nature véritable.

La bûche de Noël
Parfois appelée «bûche de la Saint- Jean d’hiver», la «bûche de Noël» - bien avant d’être réduite à un simple dessert - est une tradition séculaire encore d’actualité dans certaines régions d’Europe. Traditionnellement, on la prélève dans le tronc d’un arbre au coeur de l’été [de préférence un chêne], elle symbolise alors l’axe vertical entre la Terre et le Ciel. Parfois, c’est une bûche à peine consumée que l’on a prélevée dans le feu du solstice d’été ; elle peut alors restituer toute l’énergie solaire estivale qu’elle a emmagasinée au moment le plus sombre de l’année.
La coutume consiste à laisser la bûche se consumer jusqu’à extinction pour bien marquer la fin du voyage au coeur de notre intériorité. Le feu symbolise ici l’illumination intérieure qui donne accès à la connaissance authentique. La lumière visible, extériorisée dans le foyer et associée au corps humain, fait place à la lumière invisible, intériorisée au centre de l’être humain, symbolisant la conscience qui a rejoint son centre, sa source.


Olivier Desurmont

Ressources : Les Fêtes chrétiennes et la respiration de la Terre, Rudolf Steiner aux Editions Triades, articles Les saisons et les fêtes cardinales, un lien entre l’Homme, le Ciel et la Terre de Dan hourquescos et Michèle Zeidler, publié dans l’AGENDA Plus n°222 et Saisons, rythmes de la Terre publié dans l’AGENDA Plus n°233, consultables sur le site agendaplus.be



Paru dans l'Agenda Plus N° 263 de Décembre 2014
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