Métaux lourds, quand la santé a du plomb dans l’aile
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Métaux lourds, quand la santé a du plomb dans l’aile



Au chapitre des productions humaines délétères, les « métaux lourds » se dissimulent souvent derrière leurs célèbres « cousins » pesticides. Pourtant exploités, concentrés et répandus dans une variété incroyable de produits d’usage courant, ils s’insinuent partout et minent le terrain fragile de la santé. Petit tour d’horizon.





Le terme de « métaux lourds » regroupe un ensemble d’éléments de masse atomique élevée appartenant majoritairement au groupe chimique des métaux ou métalloïdes. Parfois désignés par l’expression « éléments traces métalliques » (ETM), ils comprennent des substances telles que le plomb, le mercure, le zinc, l’arsenic, le cadmium, l’aluminium, pour ne citer que les plus tristement connus. Poison par nature, comme le cadmium, ou par effet de dose comme le zinc, ces métaux sont naturellement présents dans la nature. A l’exception de phénomènes naturels tels que le volcanisme, susceptibles d’en relarguer de grandes quantités dans l’environnement, ce sont surtout les activités humaines qui vont les extraire, les concentrer, les incorporer aux produits les plus courants et finalement nous empoisonner ! Quelques drames majeurs tels que celui de la baie de Manamata au Japon dans les années 50 ont révélé au grand public la toxicité extrême de métaux tels que le mercure en intoxiquant des milliers de personnes sur plus d’une dizaine d’années suite au rejet illicite de déchets mercuriels dans l’océan et l’intoxication de toute la chaîne alimentaire, des algues aux coquillages puis à l’homme. Plus rares, ou peut-être plus dissimulés, de tels scandales aujourd’hui voient leur dangerosité dépassée par celle d’une intoxication subclinique, beaucoup plus insidieuse et touchant l’ensemble de la population, le plus souvent à son insu.

Métaux lourds… de conséquences !

L’un des cas les plus historiques de l’intoxication au mercure est celui des chapeliers utilisant autrefois du nitrate de mercure pour fabriquer la feutrine des chapeaux et développant dès lors des troubles comportementaux allant jusqu’au délire, tremblements, vertiges. De cette symptomatologie vient l’expression « travailler du chapeau » ou encore « fou comme un chapelier ». Si ce genre d’intoxication flagrante est aujourd’hui écartée dans nos pays riches, on ne peut exclure qu’elle touche encore des pays moins « développés ». Pourtant chez nous des maladies dites « émergentes » explosent en nombre : fibromyalgie, syndrome de fatigue chronique, allergies multiples, mycoses récidivantes, états dépressifs, douleurs diffuses, diabète, cancers, électrosensibilité, troubles de la concentration, etc. Ce ne sont là, selon les lanceurs d’alertes de plus en plus nombreux, que la partie émergée d’un scandale sanitaire colossal dont les métaux lourds sont des acteurs majeurs. Du nourrisson au vieillard, nous sommes tous intoxiqués. Le squelette d’un européen recèle aujourd’hui une concentration en métaux lourds 500 fois plus importante que celle d’une personne ayant vécu au Moyen-Age ! Pour nombre de personnes souffrant de troubles à l’étiologie mal définie, la piste de l’intoxication aux métaux lourds ne peut être écartée !

Ils sont partout !

Les métaux lourds sont naturellement présents dans la nature. Les activités industrielles telles que les incinérateurs, les stations d’épuration ou les usines de traitement de minerais en sont également des sources majeures auxquelles il est difficile de se soustraire. Certains auteurs, comme le Docteur Jean-Pierre Willem, étendent même ce territoire en affirmant qu’il n’y a plus de poisson sans mercure ni de pain sans cadmium et plomb ! Les additifs utilisés dans l’industrie alimentaire comme colorants, texturants, antiagglomérants ou autres sont en effet des pourvoyeurs de métaux tels que l’aluminium dans des proportions qui peuvent certes paraître faibles quand, prises isolément, mais dont la répétition au cours de milliers de repas peut réellement conduire à une intoxication chronique dont les symptômes peuvent se marquer dans tous les systèmes (immunitaire, nerveux, digestif,…). Nous nous empoisonnons donc en respirant, en mangeant et … en nous soignant ! Car qu’il s’agisse d’hygiène avec son cortège de savons, dentifrices ou produits de maquillage, ou encore de soins de santé, les métaux se sont insinués partout ! Outre les vaccins tant décriés pour leur contenu en adjuvants mercuriels (le fameux Thimérosal utilisé dans les vaccins depuis les années 30) ou aluminiques (l’aluminium dans certains vaccins sert aussi à stimuler la réponse immunitaire), une liste impressionnante de médicaments d’usage courant (gouttes oculaires, antiacides, etc.) contiennent des métaux lourds. Bien sûr, leur usage est réglementé mais trop peu d’importance est accordée à l’effet cumulatif des doses et aux interactions entre métaux. Le mercure présent dans les amalgames d’obturation dentaire est également une source majeure d’empoisonnement progressif, d’autant plus lorsque son relargage est favorisé par la présence d’autres métaux en bouche et l’effet de « pile » qui résulte de leur présence conjointe. Les micro-courants générés, en plus de la toxicité cellulaire, sont soupçonnés de participer à l’explosion actuelle de cas d’électrosensibilité.

Alors on est foutus ?

Bien sûr que non car une part importante de ces pollutions métalliques peuvent être minimisées par une hygiène de vie adéquate ! Avant de dépenser des milliers d’euros en désintoxication, le bon réflexe est donc d’en économiser autant en évitant toute nourriture industrielle, en consommant bio et en choisissant des produits de soin les plus naturels possible. Une des sources alimentaires majeures de mercure (sous forme toxique de méthylmercure) étant par exemple les poissons de grande taille (brochet, thon, colin,...) où le métal s’est bioaccumulé dans la chaîne alimentaire, on privilégiera les petits poissons (sardines, maquereaux, harengs,...) beaucoup moins pollués. Une clé majeure de la désintoxication étant la bonne santé des organes d’élimination que sont le foie, les reins et les intestins, il est fondamental de préserver ces organes par une alimentation hypotoxique faisant par exemple la part belle aux jus de légumes et aux jus verts riches en antioxydants et en aliments « nettoyeurs » comme la coriandre, le persil, le chou fermenté. Nos bactéries intestinales sont une voie majeure d’élimination des métaux lourds. Des chélateurs (composés capables de piéger les toxines et de les évacuer par le foie et les reins) naturels existent comme le charbon végétal ou la très célèbre algue Chlorella, mais celle-ci doit alors être pure et exempte de toute contamination initiale sous peine d’intoxiquer plus qu’elle ne nettoie ! Des traitement chélateurs chimiques (DMSA, DMPS,…)existent mais leur contrôle médical doit être strict car ils éliminent aussi bien les métaux indispensables à la santé (fer, zinc,...) que ceux problématiques. On en revient toujours à l’essentiel : que ton aliment soit ton médicament… et l’information ton guide !

Charline Nocart

POUR EN SAVOIR PLUS :
• Vérités sur les maladies émergentes, de Françoise Cambayrac, Editions JML • Pollutions et santé, du Dr Jean-Pierre Willem, Editions Danglès
• Maladies liées aux métaux lourds, de Francine Lehner-Gallay, Editions à la Carte SA
• Le syndrôme entéropsychologique, du Dr. Natasha Campbell-McBride et Dr Luc Montagnier
• Et si ça venait des dents, du Dr Gérard Dieuzaide, Editions Danglès



Paru dans l'Agenda Plus N° 306 de Avril 2019
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