La naturopathie, un chemin vers l’autonomie
Vidéos
Annuaire
Retour

La naturopathie, un chemin vers l’autonomie



Depuis une dizaine d’années la naturopathie a le vent en poupe et semble reprendre ses lettres de noblesse. Les consciences se réveilleraient-elles au vu du désastre planétaire ? Car au-delà d’une pratique, la naturopathie est un véritable art de vivre, une philosophie, qui nous permet de prendre notre santé en main, de retrouver notre autonomie et liberté grâce à sa vision holistique basée tant sur le plan physique, émotionnel, mental, énergétique, spirituel, socioculturel, que éco-planétaire.





Dans ce monde effréné, de surconsomma-tion et de surcommunication virtuelle, en perpétuelle accélération, l’être humain s’est éloigné de la symbiose universelle dont nous parlait Hippocrate dès le Vème siècle av. J.C., de cette interdépendance de l’esprit et du corps, de l’homme et de la nature. Nous fai-sons partie intégrante de celle-ci, où tout est relié. Nous sommes de plus en plus nom-breux à éprouver une incohérence entre nos pensées et nos agissements. Cette dualité crée des « maladies », des dysfonctionne-ments physiques et mentaux. Notre alimen-tation est dénaturée, l’air, l’eau, les sols sont pollués, nous souffrons de maladies dégé-nératives comme les cancers, le diabète, un 10 / êtreêtreplusplusSantéSantéréel fléau de santé publique. Quant au burn-out, que l’on peut également qualifier d’épi-démie tant les cas sont devenus nombreux, il n’est qu’une conséquence inévitable du com-portement et du mode de pensée contemporains. Tentons de retrouver cette symbiose universelle, cette voie de la nature, tant qu’il est encore temps...

Un peu d’histoire ...

L’Allemagne et les Etats-Unis, pionniers de la naturopathie moderne.
Le terme « naturopathie » est issu de l’anglais nature’s path (chemin), inventé par le docteur John H. Scheel en 1895, pour désigner la voie de la nature.
En 1902, l’allemand Benedict Lust (élève de Sébastien Kneipp), médecin, ostéopathe et chiropraticien, fonde officiellement la natu-ropathie et inaugure, à New York, la première école de naturopathie.

Citons quelques grands noms qui ont contribué au développement de cette pratique hygiéniste : Louis Kuhne, Johanna Budwig, Catherine Kousmine en Suisse, Alexandre Salmanoff en Russie, Paul Carton, Pierre Valentin Marchesseau en France, ...

La naturopathie sera pratiquée jusqu’au début du XXe siècle.
Ensuite, l’essor de l’industrie pharmaceutique, avec ses médicaments de synthèse, entraînera la fermeture des écoles naturo-pathiques, les grandes facultés de médecine étant alors considérées comme plus scientifiques.
Ce n’est que dans les années 70 qu’apparaîtra à nouveau un intérêt pour cette médecine hygiéniste avec de nouveaux naturopathes, tels André Passebecq, Alain Rousseaux, André Roux, Daniel Kieffer, Joseph Sacré et bien d’autres.

Aujourd’hui, dans plus de 20 états des Etats-Unis, les naturopathes sont appelés docteurs en naturopathie et considérés comme des médecins généralistes utilisant des méthodes naturelles. En Amérique du Nord, tout comme dans cinq provinces canadiennes ainsi qu’en Australie, il est courant de consulter à la fois un médecin et un naturopathe. La complémentarité des deux pratiques étant au service du bien-être du patient.

En 1997, la naturopathie est reconnue comme « médecine non conventionnelle »par le Parlement européen et en 2001, comme médecine complémentaire par l’OMS (organisation mondiale de la santé), qui la considère comme une médecine traditionnelle ancestrale, au même titre que la médecine chinoise ou ayurvédique.

En 2007, définition de la naturopathie, selon le Larousse médical
« La naturopathie est un ensemble de pratiques visant à aider l’organisme à guérir de lui-même, par des moyens exclusivement naturels. Elle repose sur une théorie selon laquelle la force vitale de l’organisme permet à celui-ci de défendre et de guérir spontanément. Elle consiste donc à renforcer les réac-tions de défense de l’organisme par diverses mesures d’hygiène (diététique, jeûne, musculation, relaxation, massages, thermalisme, thalassothérapie, etc.) aidées par les seuls agents naturels (plantes, eaux, soleil, air pur, etc.), un traitement médical ne devant inter-venir qu’en cas d’urgence".



La naturopathie, héritière d’Hippocrate, père de la médecine

On le voit, la naturopathie est loin d’être une médecine nouvelle. Elle puise ses origines dans « la théorie des humeurs » d’Hippocrate et ses 5 préceptes.
Hippocrate établissait un lien entre les humeurs organiques (le microcosme), l’univers (le macrocosme) et les aliments qui contiennent les mêmes propriétés.
Etre en bonne santé, c’était préserver l’équilibre de tous ces éléments reliés entre eux. Selon Hippocrate, la « maladie » était déjà la conséquence de facteurs environnementaux, de l’alimentation et des habitudes de vie.

Ses cinq préceptes
Primum non nocere (D’abord ne pas nuire), Vis medicatrix naturae (La nature est gué-risseuse), Tolle causam (Identifier et traiter la cause), Deinde purgare (Détoxifier l’orga-nisme), Docere (Enseigner).

La naturopathie est avant tout une médecine préventive et une médecine de l’éducation.
Le naturopathe conseille, enseigne et accompagne la personne. Aucun changement ne peut survenir sans la conviction du « patient » (l’accompagnant) qu’il va être le maître d’œuvre de sa santé. Et pour modifier des habitudes qui entravent l’équilibre de notre santé, il convient de comprendre le fonctionnement de notre organisme et d’apprendre à l’écouter. La compréhension permet d’agir et d’observer des résultats positifs.

Un des premiers conseils est de veiller au bon fonctionnement de nos émonctoires et à un bon équilibre acido-basique.
Toute modification de la composition du terrain humoral entraîne une perturbation de la vitalité et de la longévité de nos cellules, ce qui provoque l’apparition inévitable de troubles et de maladies (migraine, tendinite, sinusite, eczéma, ostéoporose, cancer, ...). Des conseils en ali-mentation et en hygiène de vie permettent de maintenir ou de retrouver l’équilibre. Fonda-mentalement, ces conseils consistent à sti-muler les processus d’auto-régénération et d’auto-guérison.

Il convient d’optimiser notre énergie vitale
Selon nos modes de vie, tant au niveau spirituel (donner un sens à notre vie, être en adéquation avec nos valeurs), émotionnel (gérer nos émotions, le stress,...) que physique (aliments vitalisants, exercice physique, sommeil réparateur, ...), nous pouvons épargner notre capital vital originel, à plus ou moins long terme.
Cette énergie ancestrale (Zong Qi), pour reprendre les termes de la médecine chinoise, comprend à la fois l’énergie de l’univers et celles de nos parents ainsi que celles des générations qui les précèdent.

Le naturopathe va également nous aider à investiguer dans les causes du déséquilibre.
Hippocrate enseignait déjà de chercher la cause de la cause de la cause, à savoir prendre en compte les plans physique, émo-tionnel et spirituel. Les réactions de l’orga-nisme («maladie») ne doivent pas être sim-plement supprimées.

Trop nombreux encore sont ceux d’entre nous qui attendent que le corps s’exprime par des symptômes mineurs ou, malheureusement, majeurs pour modifier leurs habitudes alimentaires et leur hygiène de vie. Lorsque le corps s’exprime par des soucis de peau, de fatigue chronique, d’infections à répétition, de maux articulaires, de dysbioses intestinales ... écoutons-le, cherchons la cause et donnons-lui ce dont il a besoin. Notre organisme retrouvera vitalité et sérénité.

En d’autres mots, la naturopathie est une approche globale de la santé.
La santé étant comprise comme un équilibre dynamique entre tous les plans qui nous composent : une harmonie, tant dans notre corps, notre tête, notre cœur, notre Etre que dans tout ce qui nous entoure.
Selon le naturopathe et la demande de la personne qui le consulte, différents outils peuvent être proposés : conseils en alimentation, nutrithérapie, phytothérapie (huiles essentielles, gemmothérapie, Fleurs de Bach), réflexologie plantaire, drainage ly-phatique, hydrothérapie, techniques respiratoires, ....), mais le premier, le plus important est l’écoute, une écoute bienveillante.

C’est dans le respect de soi, des autres et de la planète que nous pourrons tendre vers un monde meilleur.

Karin Schepens



Paru dans l'Agenda Plus N° 324 de Février 2021
Retour