Les Nanoparticules, infiniment petites mais redoutables.
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Les Nanoparticules, infiniment petites mais redoutables.



Intégrées depuis la fin des années 90 dans une large gamme de produits de la vie courante, elles sont montrées du doigt car elles présenteraient un danger potentiel pour l’homme et l’environnement.





Les nanoparticules sont partout, et pourtant nous ne le savons pas. Dans les bonbons, les soupes, les produits cosmétiques, les médi-caments, en passant par les vêtements ou encore l’électroménager. Aussi appelées par-ticules ultrafines (PUF), il existe des nanopar-ticules de tous les matériaux. Etant 50 000 fois plus petites qu’un cheveu, difficile d’imaginer qu’elles puissent être néfastes. Pourtant à taille réduite, les particules développent de nou-velles propriétés physico-chimiques ce qui leur confère une surface de réaction plus grande. L’aluminium, par exemple, d’ordinaire inerte, devient explosif.

Petite précision

Il existe trois sortes de nanoparticules :
- les naturelles : que l’on retrouve dans les poussières d’érosion, d’éruption volcanique ou les embruns marins.
- les « incidentelles » : qui sont produites « involontairement » dans les fumées éma-nant des moteurs diesel, des grille-pains ou des fours.
- les manufacturés : qui sont produites par l’être humain et qui sont volontairement in-tégrées en quantité nanométrique à des élé-ments de la vie quotidienne. C’est de ces der-nières dont il est question dans cet article.

A quoi servent-elles ?

Existant sous forme de poudres, de gels ou de solutions, ces éléments chimiques, plus petits qu’une cellule, ont des effets bénéfiques sur une multitude de produits. Elles représentent un enjeu technologique et économique majeur.
• Dans l’industrie alimentaire : Les deux plus courantes sont le Dioxyde de titane (E171) et le dioxyde de silicium (E551). Le premier est une poudre blanche utilisée prin-cipalement comme colorant, pour blanchir ou intensifier la brillance des produits comme les bonbons et les chewing-gums. Le Dioxyde de silicium, quant à lui, est utilisé comme agent anti-agglomérant dans les soupes déshydra-tées et de nombreuses épices ou encore le sucre et certains plats surgelés.
• Dans les cosmétiques : L’on retrouve du dioxyde de titane dans des dentifrices, des rouges à lèvres, des crèmes de beauté et essentiellement dans les crèmes solaires. Pour protéger notre peau du soleil, nous préférons tous les crèmes fluides qui ne laissent pas de traces blanches, malheu-reusement pour être si facile à utiliser leur composition inclut des nanoparticules de dioxyde de titane et d’oxyde de zinc reconnues • Dans l’industrie alimentaire : Les deux plus courantes sont le Dioxyde de titane (E171) et le dioxyde de silicium (E551). Le premier est une poudre blanche utilisée prin-cipalement comme colorant, pour blanchir ou intensifier la brillance des produits comme les bonbons et les chewing-gums. Le Dioxyde de silicium, quant à lui, est utilisé comme agent anti-agglomérant dans les soupes déshydra-tées et de nombreuses épices ou encore le sucre et certains plats surgelés. • Dans les cosmétiques : L’on retrouve du dioxyde de titane dans des dentifrices, des rouges à lèvres, des crèmes de beauté et essentiellement dans les crèmes solaires. Pour protéger notre peau du soleil, nous préférons tous les crèmes fluides qui ne laissent pas de traces blanches, malheu-reusement pour être si facile à utiliser leur composition inclut des nanoparticules de dioxyde de titane et d’oxyde de zinc reconnues pour leur effet anti-UV. D’autres sont utilisées comme colorants dans les fards à paupières, les fonds de teint. Des nanoparticules peuvent aussi être pré-sentes dans des matériaux en contact avec des aliments comme du nitrure de titane qui accroit la solidité et la rigidité d’emballages plastiques. L’intégration massive de nanoparticules anti-bactériennes se retrouve dans les chaussettes, les claviers…

Pourquoi sont-elles néfastes ?

• Pour l’être humain : Leur taille extrêmement petite les rend diffi-ciles à analyser mais des études scientifiques ont mis en évidence des effets néfastes liés à leur ingestion. En mars 2017, des chercheurs de l’INRA ont inoculé des rats pendant 100 jours de l’E171 contenant 40 à 45% de nanoparticules, une quantité similaire à celle que nous pouvons parfois ingérer en mangeant certains produits. Les résultats ont montré que 40% des rats pré-sentaient des lésions précancéreuses dans le côlon.
Grâce à leur taille, elles peuvent s’immiscer très facilement dans notre organisme et se diffuser dans les organismes vivants jusqu’à l’intérieur des cellules, de l’ADN, du système immunitaire, des capacités reproductrices et du développement embryonnaires, du sys-tème nerveux, de la flore intestinale. Beau-coup de questions se posent par rapport à leur élimination, leur dégradation, leur persistance dans les organes et leurs effets réels. • Pour l’environnement : La question du traitement des nano-déchets est un véritable défi. Si les installations de traitement des déchets les plus modernes seraient capables de retenir une grande par-tie des nanomatériaux, dans une grande par-tie du monde, les procédés ne sont pas assez performants. Les déchets sont rejetés dans l’environnement et pénètrent dans le sol et les sédiments aqueux ; ce qui est très toxique pour l’écosystème aquatique. Il aurait été prouvé que les nanoparticules présentes dans les eaux traitées des stations d’épuration seraient capables d’éliminer des micro-organismes fondamentaux participant au traitement de l’eau.

Et la législation ?

Il semblerait que la définition même soit dis-cutée car les nanoparticules sont très variées, dans leur forme, leur composition chimique, et plus généralement leurs propriétés physiques et chimiques. Ce qui les lie, c’est leur taille, entre 1 et 100 nanomètres (1 nanomètre valant un millionième de millimètre).
Par défaut leur utilisation est couverte par le règlement européen Reach sur les substances chimiques. Depuis 2013, une obligation d’éti-quetage des produits contenant des nanoma-tériaux s’impose. Il est obligatoire de mettre la mention (nano) après le nom de l’ingrédient présent sous forme de nanoparticules sur les emballages. Malheureusement cette disposi-tion n’est pas souvent respectée.
Test-Achats cite une étude réalisée en France par l’Association des consommateurs « UFC-Que choisir » en janvier 2018 sur 16 produits (disponibles également chez nous) conte-nant des nanoparticules. Seulement trois l’affichaient clairement. « Compte tenu des incertitudes scientifiques autour de l'impact sanitaire et environnemental des nanos, rap-pelées dans l'arrêté français de 2017, il n'est pas admissible que leur présence soit plus longtemps dissimulée, d'autant que l'obligation légale d'étiquetage date de.... 2013 pour les cosmétiques et 2014 pour l'alimentaire ! », dénonce l'UFC-Que Choisir.2 Test-Achats appelle les autorités à effectuer les contrôles néces-saires afin de vérifier la situation en Belgique. D’après un article de La Libre3, le gouverne-ment français souhaite suspendre, avant la fin de l’année, l’utilisation du E171 comme additif alimentaire. L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) doit conduire de nouvelles recherches en réponse aux inquiétudes liées aux effets sanitaires des nanomatériaux. Certains demandent que cette interdiction s’étende aux cosmétiques et médicaments.
Si les risques pour les humains sont encore discutés et restent flous, le débat autour des nano-particules ne devrait pas priver les consommateurs de leur droit le plus fonda-mental, celui d’être correctement informé sur ce qu’ils consomment et ce, dans la plus grande transparence.

Vansaa Jansen



Paru dans l'Agenda Plus N° 300 de Septembre 2018
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