Le flexitarisme une option santé sans contraintes
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Le flexitarisme une option santé sans contraintes



Dans le monde de l’alimentation, il existe plusieurs courants qui peuvent sembler trop extrêmes. Prônant le juste milieu, le flexitarisme est à la portée de tous.





Parfois appelé semi-végétarisme, le flexitarisme n’est pas un nouveau régime visant l’amaigrissement mais une pratique alimentaire, un mode de vie qui prône une alimentation saine et respectueuse de l’environnement. L’idée est assez simple et peut être résumée de la manière suivante : être flexitariste consiste à être flexible dans la pratique végétarienne ou être végétarien à temps partiel. Le dénominateur commun chez toutes les personnes qui adoptent ce mode alimentaire est la volonté de passer à une alimentation de meilleure qualité, que ce soit pour le bien-être animal, pour la santé, par souci écologique ou pour les trois !

Ses origines

C’est aux Etats-Unis que ce mouvement est apparu à la fin des années 90 où, suite à la publication du rapport « Livestock’s long shadow » (l’ombre portée de l’élevage), le journaliste du New York Times, Mark Bittman, a tiré la sonnette d’alarme sur la trop grande consommation de viande des Américains. Ce fut une première prise de conscience majeure qui allait bousculer les habitudes de certains d’entre eux quant à leurs choix carnivores. Le « flexitarisme », néologisme formé à partir des mots « flexibilité » et « végétarisme » a petit à petit gagné du terrain jusqu’à traverser les océans avec une en trée dans les dictionnaires Le Robert en 2017 et Le Larousse en 2018 : Flexitarisme n.m. mode d’alimentation principalement végétarien, mais incluant occasionnellement de la viande ou du poisson.
Chaque courant ayant ses détracteurs, les critiques nient l’existence de ce mot qui ne s’appuie sur aucune définition précise. Occasionnellement cela veut tout et rien dire à la fois ! D’une personne à l’autre la consommation de viande varie de 1 à 5 fois par semaine, ce qui n’est pas du tout comparable. Peut-on tout simplement manger un peu moins de viande et se dire flexitariste ?

Concrètement

De manière générale l’idée qui semble la plus répandue et acceptée est la suivante : un flexitarien consomme entre 1 à 2 fois par semaine de la viande, en privilégiant la viande blanche et 1 à 2 fois par semaine du poisson. Mais il ne suffit pas de diminuer sa consommation de viande pour pouvoir se clamer flexitariste. C’est l’ensemble des habitudes alimentaires de la personne qui doit être prise en compte. La qualité des aliments est très importante sans quoi la démarche n’aurait pas beaucoup d’intérêt. Les légumes, tout comme les fruits, sont avant tout bios et idéalement de saison. La viande, quelle soit rouge ou blanche, ne provient pas d’élevages intensifs mais de chez un bon boucher ou un éleveur local afin de privilégier également le circuit court. Idéalement la consommation de charcuterie est à réduire fortement, ses apports nutritionnels étant non seulement très pauvres mais ses apports en graisse trop riches. L’idée est aussi de consommer le moins d’aliments transformés pour privilégier une cuisine saine. Cette hygiène de vie peut s’apparenter au régime crétois qui prône une alimentation riche en fruits et légumes, un peu moins pourvue en viande et poisson. L’accent est davantage mis sur la variété des produits consommés en maximisant la présence de légumes entiers, de fruits frais, de fruits secs, d’oléagineux, de légumineuses et de céréales.
Le grand avantage de cette démarche est qu’elle ne comporte aucun interdit, contrairement au végétarisme ou encore au véganisme, et permet une vie sociale sans devoir « imposer » aux autres ses propres choix. Il s’agit d’adopter une démarche ouverte qui permet de découvrir et d’introduire dans son alimentation de nouveaux aliments plutôt que de mettre en avant les restrictions. Tous les groupes d’aliments sont consommés, c’est la fréquence de consommation qui fait toute la différence. Le secret pour y arriver c’est de varier !

Lentement mais sûrement

Force est de constater que le flexitarisme rencontre beaucoup de succès auprès des moins de 35 ans. Ils seraient plus sensibles aux problématiques liées à l’alimentation et l’écologie que le public de 50 ans pour qui changer ses habitudes demande souvent plus d’efforts. Ce phénomène beaucoup plus récent que le végétarisme serait pour certains une transition en douceur vers celui-ci. Malgré les prises de conscience, à l’heure actuelle, seulement 12% de la population belge respecterait la fameuse règle des 5 fruits et légumes par jour.
Quant à notre comportement face à la viande, il change ! D’après une enquête en ligne menée auprès de 1000 Belges de plus de 18 ans par l’institut iVox pour l’asbl Eva, 44% des Belges auraient réduit leur consommation de viande l’an dernier 1,7% d’entre eux seraient devenus végétariens et 9% seraient passés au « flexitarisme ». Les motivations sont différentes, « Il faut remarquer que le bien-être animal arrive en seconde position, juste derrière la santé et devant l’environnement », précise l’asbl Eva. En 10 ans, nous sommes passés d’une consommation annuelle de 90 kilos de viande à 70 kilos, c’est un bon début même si il y a encore du boulot ! Sachant que le Belge consacre en moyenne un quart de son budget nourriture à la viande, soit 480€/an2, à long terme cela a aussi un effet positif sur le portefeuille.
De plus en plus de personnes sont convaincues des bénéfices d’une alimentation saine sur leur santé mentale et physique. Manger moins de viande et surtout choisir une viande de qualité intervient de façon positive dans la prévention de l’obésité, du diabète, des maladies cardio-vasculaires, de certains cancers (du colon) et de l’ostéoporose. L’environnement aussi en ressent les bénéfices puisque le secteur de l’élevage est responsable de 14,5% des émissions de GES (gaz à effet de serre) dues à l’activité humaine dans le monde, soit plus que le secteur des transports3. De nombreuses initiatives de par le monde comme les « lundis sans viande » ou la « journée sans viande » le 20 mars créée en 1985 par une association américaine, vont dans le sens du flexitarisme. Quand on sait qu’on est de plus en plus nombreux sur terre, l’évolution des comportements alimentaires est inéluctable pour un plus grand respect de soi et des autres.

Vanessa Jansen

RÉFÉRENCES :
• « Ma bible de l’alimentation végétarienne, flexitarienne et végétalienne », Anne Dufour,Carole Garnier Ed. Leduc pratique
• « Le nouveau régime flexitarien » Maria Dr Bardoulat, Ed. Alpen
• www.flexitarisme.com



Paru dans l'Agenda Plus N° 304 de Février 2019
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