La Discipline Positive : au service du bien-être des enfants… et de leurs parents !
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La Discipline Positive : au service du bien-être des enfants… et de leurs parents !



« J’en ai par-dessus la tête de répéter sans cesse la même chose à mes enfants, sans être entendu ! ». Qui n’a pas déjà partagé ce sentiment de lassitude ou d’impuissance après une journée bien chargée ? L’envie de crier plus fort pour se faire entendre, voire de punir pour enfin faire comprendre ? Quand on devient parent, on a d’autres rêves pour notre « home sweet home »… et on ne se reconnaît plus dans cette attitude agressive, culpabilisante voire vengeresse pour une simple chaussette qui traîne ! Mais comment en sortir ?





L’harmonie familiale n’est pas qu’une utopie de spot publicitaire pour nous vendre plus de café : une autre voie est possible et même à portée de main. Encore faut-il connaitre les principes et les vertus de la parentalité positive ! Explications, avec la Discipline Positive.

On ne nait pas parent… on le devient !

« Venir me former à être parent, je n’y avais pas pensé avant d’être en difficulté avec mon fils de 11 ans. » reconnaît Max, un papa qui participe à son cinquième atelier de Discipline positive à Bruxelles. « Je me rends compte maintenant que tout ce que j’ai appris ici, j’aurais pu le mettre en pratique dès le départ ! Heureusement, il n’est pas trop tard pour changer, avec mon fils mais aussi ma fille de 5 ans… ».
Max, 39 ans, architecte et manager, a entendu parler de la Discipline Positive (DP) par une maman de l’école. Suivre des formations de management lui a toujours paru naturel. Mais avant, se former à l’éducation positive rimait pour lui avec aveu d’échec personnel et laxisme.

Des parents sous tension

La société toute entière semble nous pousser dans nos retranchements parentaux. Le modèle vertical de soumission, longtemps en vigueur, n’a pas résisté aux bouleversements des schémas familiaux du XXème siècle, aux revendications de liberté et d’égalité et à l’apparition des nouveaux outils de communication. « Les sociétés s’orientent vers une approche plus horizontale de l’autorité, axée sur la compréhension et la coopération », explique Béatrice Sabaté, psychologue clinicienne qui a découvert la DP aux Etats-Unis avant de traduire en français en 2012 le livre « La Discipline Positive » de Jane Nelsen, et faire connaître cette approche en France.

« Un enfant fait mieux quand il se sent mieux » (J. Nelsen)

A l’origine, dans les années 1970, l’américaine J. Nelsen, docteur en psychologie de l’éducation et mère de sept enfants, s’est appuyée sur les découvertes du psychiatre autrichien Alfred Adler (1870 -1937) pour élaborer sa pédagogie par l’encouragement.
Aujourd’hui, les neurosciences mettent en lumière les conclusions d’Adler : un climat de confiance, de coopération et d’encouragement favorise l’apprentissage et le développement de l’enfant. La DP, enseignée dans 56 pays, accompagne et outille les parents et les éducateurs vers une éducation encourageante, à la fois ferme (mais non autoritaire) et bienveillante (mais non laxiste). Au coeur de la pensée d’Adler, l’homme donne le meilleur de lui-même lorsqu’il se sent appartenir et contribuer au groupe. Ainsi, les éducateurs seront d’autant plus reconnus et efficaces qu’ils écoutent, impliquent et encouragent les enfants, dans un esprit de respect mutuel et de coopération. La DP propose de cheminer dans cette voie de manière ludique et pragmatique. Les ateliers alternent théories et expériences, pour permettre de (re)découvrir le point de vue des parents et des enfants, de comprendre les ressentis de chacun et de pratiquer des outils plus efficaces pour mieux vivre et grandir ensemble.

Changer de regard sur nos enfants… et sur l’erreur

Notre société fait souvent rimer erreur avec échec, nullité ou mauvaise volonté. S’entrainer à considérer l’erreur comme une opportunité d’apprentissage, c’est bien le coeur de la parentalité positive ! Et les punitions alors ? Loin de l’idée de l’enfant-roi à qui tout est permis, la DP aide les parents à co-construire un cadre qui leur correspond et qui aidera leurs enfants à se structurer. Et la réparation, réfléchie ensemble, permettra à l’enfant d’apprendre réellement de ses erreurs. Collègue d’Adler, Rudolph Dreikurs (1897-1972) a approfondi ses travaux sur les bêtises et autres « comportements inappropriés » en cherchant à en cerner les motivations. Cette approche simple offre à chacun la possibilité de mieux comprendre ses enfants, de répondre à leurs besoins réels plutôt qu’aux comportements pénibles qu’ils engendrent. « Le soir, quand ma fille rechigne devant ses devoirs, résume Claire, une maman de l’atelier, plutôt que finir comme d’habitude hurlante et révoltée devant autant de fainéantise, j’ai appris à faire un temps de pause pour me calmer, puis à me tourner vers elle pour comprendre ses vrais raisons. Cela permet de rester plus zen, pour réagir d’une façon efficace et aidante. Nous avons même listé ensemble des solutions pour améliorer ces séances quotidiennes. Nous sommes toutes les deux gagnantes. »

Avancer… ensemble !

La DP est une démarche riche de sens, pas une baguette magique : adapter sa posture éducative et des outils simples, pour aider son enfant à acquérir des compétences de vie nécessaires pour bien grandir et trouver sa place dans notre société en mutation : confiance en soi, autonomie, respect, ’esprit critique, capacité d’initiative, etc.
En 14 heures, les ateliers abordent tous les angles de l’éducation : la gestion des crises, les rivalités entre frères et soeurs, les comportements inappropriés, la communication, l’autonomie, etc. Le travail en groupe permet de déculpabiliser et d’enrichir les échanges dans la bonne humeur. « On s’écoute, on s’encourage… et on ressort allégé ! » ajoute Claire. La DP s’applique également en classe (ateliers, formation des enseignants) ainsi qu’à tous les lieux d’accueil des enfants.
Si, à long terme, la DP donne le cap, elle permet aussi, ensemble et à court terme, de gagner en sérénité, de favoriser la communication, la connexion et la confi ance au sein de la famille… un précieux cadeau pour notre « home sweet home », non ?

Laurence Casala



Paru dans l'Agenda Plus N° 315 de Mars 2020
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