L’éveil spirituel : pour une ouverture de la conscience
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L’éveil spirituel : pour une ouverture de la conscience



L’éveil spirituel est un sujet largement méconnu en Occident, pourtant il est au coeur des grandes traditions spirituelles de l’humanité. L’éveil spirituel est une expérience et une connaissance de ce qui est plus grand que le « moi » ; c’est la découverte souvent soudaine que notre être le plus intime est très différent de ce que nous avions imaginé. L’éveil est une révolution intérieure bouleversante, une nouvelle naissance. Les traditions nous disent aussi qu’il nous conduit à la joie, à la liberté, à l’amour et à la paix. Mais cet éveil, ce nirvana n’est-il pas un mythe, une illusion ? Est-il accessible pour les femmes et les hommes d’aujourd’hui, vivant dans des sociétés largement athées et laïques ? Comment s’éveiller ? Et qu’est-ce que cela change pour notre vie ?



Tout le monde a aujourd’hui entendu parler du yoga, de la méditation, et ces pratiques se sont largement diffusées en Occident ; un grand nombre de personnes aussi connaissent les spiritualités orientales, comme le bouddhisme par exemple, mais peu de gens – même parmi ceux qui ont de l’intérêt pour la spiritualité ou le développement personnel – ont une connaissance réelle de l’éveil spirituel.

Pourtant l’éveil spirituel est une expérience promise aux hommes et aux femmes dans toutes les traditions spirituelles et dans les grandes philosophies, d’Orient comme d’Occident, y compris dans le yoga, la méditation et le bouddhisme (entre autres). On peut même dire sans se tromper que l’éveil est le but de ces traditions.
Cette expérience porte différents noms en fonction des cultures où elle s’exprime. Dans les royaumes des Indes, elle s’appelait en sanskrit « moksha » (libération), ou « kaivalya » (esseulement), ou « nirvana » (extinction), ou encore « samadhi » (unification) ; en japonais, dans le bouddhisme zen, on la nomme « satori » (connaissance) ou « kensho » (vision dans sa vraie nature). Dans notre culture chrétienne, elle fut désignée sous le nom de « déification » ou de « métanoïa » ou « d’union mystique ». Pour Platon, elle correspond à la sortie de la caverne du monde et à la vision de la lumière (théoria) ; pour Spinoza, il s’agit de la connaissance dite du 3ème genre.

Cette expérience est présentée dans ces textes comme le but de la vie ; et certains hommes ont franchi les mers, traversé des déserts, sont montés au sommet des plus hautes montagnes, ont enduré les pires mortifications, pour trouver les textes qui en parlent ou pour rencontrer un maitre qui puisse la leur transmettre.
Et pourtant, notre culture contemporaine aujourd’hui ignore très largement l’éveil spirituel. Il n’est plus présent dans la culture populaire ; l’université ne l’enseigne pas ; les médias n’en savent rien, même l’Eglise l’a oublié.



Ce qu’est l’éveil spirituel

Mais qu’est-ce que l’éveil spirituel ? L’éveil n’est pas une simple introspection du moi : il ne s’agit pas d’explorer son inconscient, de mieux connaître ses émotions ou sa personnalité. L’éveil n’est pas non plus une expérience extatique, passagère, comme celle qu’on pourrait avoir grâce à des substances psychédéliques (LSD, Mescaline, Ayahuasca…). J’ajoute aussi que l’éveil n’est pas une croyance, une idée, un dogme qu’on réussirait à comprendre mais une expérience réelle, un fait indubitable. C’est beaucoup plus que cela : l’éveil est le dévoilement de la vraie nature de la conscience.
Pour le dire en deux mots, l’éveil est la découverte – en générale soudaine – que notre véritable nature, notre identité, n’est pas ce que nous avions cru jusqu’alors. C’est la prise de conscience que notre « Je » est très différent de ce à quoi nous l’avions limité. En quelque sorte, il y a erreur sur la personne ! Nous avons perdu de vue ce qu’est notre présence. Alors, bien sûr, nous sommes conscients d’être présent, mais nous réduisons notre présence à celle d’un individu, à celle d’un corps en particulier ; nous nous sommes identifiés au corps, aux pensées, aux émotions, à notre histoire personnelle et finalement notre présence est plus ou moins celle d’une chose.

Or, ce que nous disent les textes spirituels, par exemple ceux de la philosophie de l’Inde, c’est qu’au coeur de notre présence, il y a un trésor caché, un formidable joyau, quelque chose d’incroyable. Dans un des textes sacrés de l’Inde, la Chandogya Upanishad (6ème siècle avant J.C) il est dit « Tat tvam asi », c’est-à-dire « Tu es Cela », autrement dit, votre vrai moi (Tvam) n’est pas différent de Cela (Tat).
Et qu’est-ce que Cela ? Quelle est notre Présence véritable alors ? Dans les traditions, ce trésor est appelé de plusieurs noms différents : le Soi Immense, Shiva, l’Être, la Conscience dans l’Hindouisme ; le Royaume des Cieux, le Christ, Dieu, la Lumière Incréée dans le christianisme ; la Claire Lumière, la Nature de Bouddha, Rigpa dans le bouddhisme, etc. Ce Trésor est dit être l’Absolu, la source du monde et de la vie. Pour le formuler dans un langage plus laïque : notre vraie Présence est au-delà du moi ; elle le dépasse infiniment.

Je vais prendre une image traditionnelle orientale pour essayer de vous faire pressentir ce dont il s’agit. Imaginons que l’espace à l’intérieur d’un bol ou d’une tasse, soit conscient. Imaginons aussi que cet espace se croit limité par les parois du bol ; il se penserait par conséquent séparé de l’espace environnant. L’espace du bol croirait en quelque sorte qu’il est le bol et son contenu. Supposons maintenant que l’espace du bol réalise qu’en fait il n’est pas séparé de l’espace total illimité, qu’il n’y a pour lui ni intérieur ni extérieur, et que ce n’est pas lui, l’espace, qui est dans le bol, mais que c’est le bol qui est en lui, dans l’espace unique et infi ni. Vous imaginez le choc que cela serait pour lui ? Vous avez idée de l’expansion de conscience que ce serait dans sa vie ? L’éveil de la conscience ressemble à cela : nous nous pensons limité par la peau du corps, nous nous croyons contenu dans ce petit espace et nous découvrons soudain que notre conscience, notre présence, notre « je » contient le corps et le monde entier. C’est une découverte inouïe et incroyable. Une renaissance. A quoi sert l’éveil ? J’imagine que vous vous posez maintenant probablement la question suivante : A quoi sert l’éveil ? Pourquoi chercher à s’éveiller ? Après tout, ne peut-on pas vivre et vivre heureux sans cette expérience de l’éveil ? Dans les ateliers que je donne sur l’éveil, il arrive quelquefois que des personnes demandent : « A quoi bon ? » On peut vivre sans connaitre l’éveil, bien sûr ; la plupart des gens le font d’ailleurs ; mais je pense qu’alors nous passons à côté d’un trésor incroyable ; et que sans cette ouverture à une conscience plus large une potentialité essentielle de l’esprit humain est restée en germe.



On sait qu’il y a dans la vie différentes étapes à franchir. Dans notre société, les étapes que l’on distingue sont en général la petite enfance, l’enfance, l’adolescence, l’âge adulte (puis la vieillesse) ; l’éveil correspond à un stade suivant du développement de l’individu : la petite enfance, l’enfance, l’adolescence, l’âge adulte, et la vie éveillée. C’est le destin de la chenille que de se transformer en papillon ; c’est celui de l’homme que de découvrir sa vraie nature. Je suis convaincu que cette expérience d’ouverture de la conscience correspond au développement normal de l’esprit humain vers une dimension plus vaste, plus inclusive de lui-même et du monde.

Ainsi l’éveil d’abord nous réveille, il nous fait accéder à une dimension de nous-mêmes qui était endormie. Un des noms de l’éveil en sanskrit est « bodhi », mot qui vient d’une racine BOUDH- et qui signifi e « se réveiller ». Comme le matin nous nous réveillons d’un rêve où nous nous étions identifi és à un personnage, l’éveil nous réveille d’une longue identifi cation et limitation avec notre personnage. Soudainement, nous découvrons que cette histoire individuelle à laquelle nous nous étions réduits, ce moi corps-esprit dans lequel nous voyons notre unique « moi », ne défi nit pas toute notre Présence. Notre Présence est plus large que le moi. Le moi est précieux bien sûr, mais par l’éveil nous découvrons – souvent à notre plus grande surprise – qu’il est embrassé par une vie plus large que lui, immergé dans une conscience sans limite. Ce réveil est inimaginable, incroyable ; le « moi » ne peut se le fi gurer car ce qu’il s’imagine pouvoir devenir - un moi plus lucide, ou plus sage, ou même plus illuminé – est construit toujours et nécessairement du point de vue de l’individu alors qu’en réalité dans l’éveil, le « moi » cède la place à cette Présence vivante.

D’ailleurs je pense que nous avons tous connu des moments privilégiés dans notre vie, des moments où un silence, une joie et une liberté nouvelle nous ont submergé, par exemple devant un magnifi que paysage au bord de la mer ou en contemplant une oeuvre d’art ou dans une relation amoureuse ; là, pendant quelques instant, les frontières entre le moi et le monde, entre le sujet et l’objet, se sont évanouis pour remplir notre coeur d’un sentiment d’émerveillement et de grâce. Nous avons peut-être pensé alors que c’était le paysage, ou le chef-d’oeuvre, ou l’aimé qui était la cause directe de cette joie, alors qu’en réalité nous venions de faire l’expérience de notre vraie nature, de notre vrai Soi.

Car l’éveil au Soi est toujours présenté dans les textes spirituels comme l’accès à la joie, à la paix, à la liberté et même à la compassion. Dans l’advaita vedanta, en Inde, par exemple, on associe l’être, la conscience et la béatitude comme une trinité indissociable : Sat (être)-Chit (conscience)-Ananda (béatitude). Dans le bouddhisme, les fruits de l’éveil sont riches et nombreux. Yongey Mingyour Rinpoche, un jeune enseignant contemporain bouddhiste de la tradition tibétaine, décrit aussi l’expérience de la nature de l’esprit (l’éveil) comme une expérience de bonheur : « Toute tentative de décrire par des mots l’expérience directe de la nature de l’esprit est vouée à l’échec. Tout ce que l’on peut en dire, c’est qu’il s’agit d’une expérience infi niment paisible et, une fois stabilisée par une pratique répétée, quasiment inébranlable. C’est une expérience de bien-être absolu qui imprègne tous les états physiques et mentaux, même ceux qui sont normalement considérés comme déplaisants. Ce sentiment de bien-être, indépendant de la fl uctuation des sensations venues de l’intérieur ou de l’extérieur, est l’une des manières les plus claires de comprendre ce que le bouddhisme entend par «bonheur». » (Bonheur de la méditation, Yongey Mingyour Rinpoche, Le Livre de Poche, 2009). En réalité, tout ce à quoi notre coeur aspire et que nous cherchons vainement à l’extérieur se trouve en nous, dans l’expérience de l’éveil au Soi : la paix, la joie, la liberté, l’amour.



Les mythes de l’éveil

Mais cet éveil spirituel est-il vraiment accessible ? N’est-ce pas finalement une simple promesse des textes spirituels, belle en apparence mais illusoire ou inatteignable dans la réalité, en tout cas dans cette vie ?
Il existe en effet autour de l’éveil spirituel tout un ensemble de mythes qui semblent nous en barrer l’accès. On peut croire par exemple qu’il n’est accessible qu’à de rares êtres exceptionnels comme à des moines ayant renoncé au monde, ou à de grands méditants en robe orange ayant passé des milliers d’heures en posture méditative au fond d’une grotte, ou encore à des philosophes érudits maitrisant le sanskrit ou le tibétain et la plus subtile des métaphysiques indiennes. Comment nous, occidentaux, vivant au XXème siècle, période matérialiste et techniciste, pourrions espérer vivre ce qui semble difficile même pour des Indiens du moyen-âge ?

En réalité, l’éveil est accessible en principe à tous les hommes et à toutes les femmes. Pourquoi ? Parce que le Soi (ou l’Être, ou la Conscience…quel que soit le nom qu’on lui donne) est notre état naturel. S’éveiller à sa vraie nature n’est pas un exploit olympique, c’est naturel, simple, à portée de main pourvu qu’on rencontre une bonne pédagogie qui nous convienne. Je cite souvent cette phrase de Ramana Maharshi (le plus grand maitre indien du XXème siècle) qui dit que « Voir le Soi est plus simple que de voir une prune dans la paume de sa main. » Et Jésus n’a-t-il pas dit que pour entrer dans la Royaume il fallait être comme des petits enfants ?



Mon ami le philosophe et mystique Douglas Harding (1909-2007) écrivait lui aussi que présenter l’éveil (qu’il appelle ici « le voir-en-soi ») comme difficile est « une très mauvaise blague : « Depuis des millénaires ce voir-en-soi a acquis la réputation d’être la chose la plus difficile au monde. Une très mauvaise blague ...C’est au contraire la chose la plus facile. Cette supercherie a piégé d’innombrables chercheurs sincères. Le trésor des trésors qu’ils se sont épuisés à rechercher était la découverte la plus accessible, la plus exposée : la plus flagrante des évidences, toujours présente, crevant les yeux. » Très mauvaise blague en effet qui a découragé bien des chercheurs de vérités.

Un autre mythe présente la vie moderne et active comme incompatible avec l’éveil à sa vraie nature. Il faudrait pour réaliser le Soi se retirer du monde et s’abstraire de son bruit et des ses distractions. Mais cela est inexact. Dans l’histoire de l’Inde par exemple, on compte parmi les personnes ayant réalisé leur vraie nature, certes beaucoup de moines, mais aussi beaucoup de rois, de reines, d’hommes politiques, ou de personnes exerçant d’humbles métiers (Kabir était tisserand par exemple). Non seulement il est tout à fait possible de vivre dans notre monde moderne en étant conscient de la Présence immense du Soi, mais l’existence est même beaucoup plus agréable ainsi, les actions sont plus efficaces, les décisions plus lucides, les relations avec les autres bien plus apaisées.



Notre humanité ne va pas disparaitre dans l’éveil ; notre moi ne va pas s’y dissoudre. L’expérience de l’éveil est paradoxale : elle est à la fois impersonnelle et personnelle. Impersonnelle, car nous touchons par une partie de notre être une présence sans aucune caractéristique individuelle ; un être pur, simple et nu absolument transcendant ; et par une autre dimension de nous, nous sommes totalement et pleinement humain et singulier. Nos désirs, notre mémoire, nos émotions, bref notre caractère demeure, mais embrassé, comme je l’ai dit plus haut, dans une Vie plus large, dans une Lumière plus brillante qui ne manquera pas, en son temps, et graduellement, de transformer notre humanité, de l’adoucir et de la rendre de plus en plus transparente au feu d’amour qui brule en son centre. Cette présence est bienveillante, thérapeutique et nos souffrances psychiques, nos peurs, nos manques, notre demande d’amour y trouvent un remède miraculeux. Baignée dans cet espace bienfaisant et apaisé, où tout est déjà résolu, notre existence humaine guérit vraiment en profondeur. La présence est source de joie, d’éveil et de liberté. Voilà pourquoi nous y revenons sans cesse, jusqu’à ce qu’il devienne naturel de vivre ainsi : au grand large, un pied dans la hauteur des cimes de l’espace éternel, et un pied dans le monde humain, quotidien et temporel. S’il n’y avait que le vide de la conscience pure, l’éveil serait peut-être ennuyeux ; quand il n’y a que le monde des individus et des corps, le monde devient un enfer ; mais les deux ensemble, le vide et le plein, le sans forme et les formes, l’éternel et le temps, l’impersonnel et le personnel, le nirvana et le samsara comme disent les bouddhistes, alors, je vous l’assure, la vie est une merveille que jamais dans mes rêves plus audacieux, je n’aurais cru possible.

Comment s’éveiller au Soi ?

Toutes les traditions spirituelles proposent des chemins vers l’expérience de l’éveil, à la fois à travers un enseignement théorique et des pratiques spirituelles. Ces voies sont différentes selon les cultures et les maitres. Par exemple, dans le christianisme les mystiques s’appuient sur l’oraison, qui est une méditation silencieuse ; le soufisme utilise la danse circulaire (sama) ; certains dévots hindous ont recours à la répétition du nom de dieu (japa) ; dans l’hindouisme toujours, certaines voies plus intellectuelles (advaita vedanta) s’appuieront sur la philosophie et les textes métaphysiques, etc. Il est impossible ici de présenter toutes ces voies.

Je me propose de vous exposer une voie d’éveil moderne et occidentale, initiée par le philosophe anglais Douglas Harding (1909- 2007) que j’ai eu la chance de rencontrer pendant plusieurs années. Cette voie est simple, directe, laïque, démocratique et vérifiable ; aucune croyance n’est exigée, aucune dévotion n’est requise, aucunes qualités préalables ne sont demandées. Il suffit de désirer ardemment se connaitre.
Pour Harding, la clef de la découverte du Soi, c’est le retournement de l’attention. Notre attention étant dirigée vers l’extérieur, vers le monde, nous négligeons de regarder le source du regard, le Soi. Nous identifions cette Source avec le moi, avec l’individu et nous limitons ainsi notre Présence à celle d’un corps.

Cette identification avec l’individu est ancienne ; elle a commencé quand nous avons pris conscience de notre reflet dans le miroir (à la sortie de l’enfance). Nous avons gardé l’habitude depuis lors de nous regarder depuis ce point de vue excentré (le miroir ou le regard des autres), ce qui nous a conduit à confondre notre essence (ce que nous sommes vraiment) avec notre apparence (le corps, l’individu). Nous sommes inattentifs, distraits, oublieux de notre centre. Ce centre n’est pas le corps, ni même le moi. C’est le Soi disent les Hindous, c’est la Claire Lumière ou la Vacuité disent les bouddhistes ; c’est le Royaume des Cieux disent les chrétiens…
Pour en prendre conscience, il suffi t de regarder directement en nous, il suffi t de tourner notre attention vers l’intériorité de 180°. C’est la clef d’ailleurs de toutes les voies spirituelles au bout du compte (Voir sur ce sujet mon nouveau livre : Retour à soi, retour au Soi, Douglas Harding a développé pour cela un ensemble de méditations ou d’expériences originales qui permettent de vraiment opérer cette conversion intérieure vers le Soi.



Conclusion

L’éveil spirituel est une possibilité extraordinaire de l’esprit humain qui permet de franchir les limites de son moi individuel pour s’ouvrir à une dimension beaucoup plus vaste de la vie. Il est au coeur des spiritualités depuis toujours. Et c’est pourquoi de plus en plus de nos contemporains vont chercher dans les sagesses orientales des outils pour découvrir en eux ce trésor que l’occident ne leur permettait plus d’atteindre.
La psychologie au XXème siècle a commencé cependant à s’intéresser à cette expérience, surtout depuis William James, Carl Jung et Abraham Maslow. Ce courant de la psychologie qui montre que le moi peut s’ouvrir à plus vaste que lui porte le nom de psychologie transpersonnelle. Les neurosciences se sont penchées aussi depuis peu sur le cerveau de grands méditants (comme Matthieu Ricard par exemple). Les premiers résultats montrent que la personne qui sait demeurer dans une présence ouverte possède un cerveau différent, plus unifi é et moins soumis au stress. Ces recherches n’en sont qu’au début.

Tout cet intérêt nouveau témoigne peut-être que le monde occidental moderne est mûr aujourd’hui pour intégrer l’éveil dans sa culture. Il en a vraiment besoin. Non seulement il trouvera là de quoi combler son manque de sens, mais il aura aussi à sa disposition des ressources nouvelles pour affronter les défi s qui nous attendent. L’éveil est source de paix ; il nous unit à autrui au-delà de nos différences de cultures et il rend possible une relation beaucoup plus harmonieuse avec la nature. L’éveil est une véritable révolution intérieure.

José Le Roy

Bibliographie sélective sur l’éveil :
• Harding, Douglas, Vivre sans tête, Courrier du livre, 1976.
• Jourdain Stephen, Farcet Gilles, L’irrévérence de l’éveil, Accarias-L’Originel, 2014.
• Klein, Jean, La Joie sans objet, Almora, 2009.
• Le Roy José, L’éveil spirituel, Almora, 2018.



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