Maigrir : la clé émotionnelle
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Maigrir : la clé émotionnelle



Longtemps apanage des magazines de mode au printemps, le thème du « poids » a lui aussi rejoint les rangs des publications médicales. Surpoids et obésité ne sont plus aujourd’hui le problème de quelques-uns mais une véritable épidémie mondiale. Derrière l’épidémie collective se cache beaucoup de détresses individuelles et de peurs, entretenues par ceux « à qui profite le crime », méconnues voire niées par le plus grand nombre, les personnes en surpoids en premier lieu ! Alors comment retrouver l’espoir et surtout le garder afin qu’il alimente le changement positif vers un corps en santé dans lequel on aime vivre ?



Si l’on en croit l’OMS, le nombre d’adultes en surpoids et obèses en 2014 atteignait le nombre faramineux de 1,5 milliard, soit près de 13% de la population mondiale. Et alors que celui-ci se cantonnait au départ aux pays industrialisés, voilà qu’il touche à présent les pays en voie de développement où le manque de nourriture causant la mort des uns dans les campagnes se voit cruellement opposer la malbouffe causant la mort des autres en milieu urbain ! Mais quelles souffrances se cachent derrière ces statistiques anonymes démoralisantes ? Quelle réalité individuelle ? Quelle réalité humaine ? Quelle histoire à l’échelle de l’individu comme de celle de l’espèce humaine ?

Surpoids, obésité… de quoi parle-t-on ?

La définition de ces termes repose sur celle d’un indice appelé IMC pour « Indice de Masse Corporelle ». L’IMC se calcule en divisant le poids (exprimé en kilos) par le carré de la taille (exprimée en mètre). Est ainsi déclarée en « surpoids » une personne dont l’IMC dépasse 25 et est inférieur à 30. Au-delà de 30 se définit l’obésité ou plutôt « les obésités » : entre 30 et 35 on parlera d’obésité modérée, entre 35 et 40 d’obésité sévère et au-delà de 40, d’obésité massive ou morbide. Cette formule générale est pourtant trop simpliste car elle occulte les notions de masse musculaire et de masse graisseuse. On préfèrera donc, tout en notant l’IMC, prendre en compte le paramètre de « tour de taille » (corrélé à une augmentation des troubles cardiovasculaires au-delà de 80 cm chez la femme, de 88 chez l’homme), révélateur d’une accumulation de graisse abdominale, sans doute la plus problématique en termes de santé. Chez les personnes en surpoids (incluant celles que l’IMC classe parmi les « obèses »), il s’agit en effet d’un lieu privilégié de mise en réserve d’énergie. La science médicale moderne s’intéresse surtout à ces réserves de graisse en terme de danger pour la santé et de corrélation avec une quantité de nourriture ingérée excessive. Et si nous nous demandions à quoi elles servent ?

Faire des réserves, c’est augmenter ses chances de survie

L’espèce humaine s’est développée pendant plusieurs milliers d’années dans un contexte environnemental où la nourriture n’était ni abondante, ni variée, ni régulière. Ce contexte a favorisé l’émergence de mécanismes métaboliques de mise en réserve lorsque la nourriture était provisoirement abondante, comme lors d‘une chasse ou d’une cueillette fructueuse. Par exemple : la production d’insuline, hormone de mise en réserve du sucre sous forme de graisse lorsque celui-ci est apporté abondamment dans le flux sanguin et dont les déséquilibres de production et d’effet sont aujourd’hui incriminés dans une autre épidémie mondiale qui est celle du diabète de type 2, souvent associé à l’obésité. La mise en réserve est donc « inscrite dans notre évolution » comme une stratégie gagnante de survie dans un paysage alimentaire pauvre et fluctuant.

Mais dans le contexte actuel d’abondance et de choix alimentaire, ce qui était une physiologie gagnante est donc devenu une source de problème ! Les années post-industrielles et la dégradation de la qualité des aliments (plus riches en sucres et graisses, appauvris en nutriments essentiels) ont certes assombri le tableau sans que ne soit possible, sur un aussi court laps de temps, une adaptation biologique. Car oui, la Vie (ce qui est Vivant !) a une logique ou plutôt un objectif : celui de se maintenir, donc de nous maintenir ! En situation de danger (et celui de mourir de faim pour nos ancêtres n’était pas des moindres !), le corps stocke en prévision des futurs épisodes de famine ! Tout concourt à la survie de l’espèce : que ce soit les liens faits par notre système nerveux « émotionnel » tels que « privation = danger de mort » ou les merveilleuses stratégies hormonales développées pour maintenir l’équilibre face au danger. Etre « gros » est donc une chance, celle de vous maintenir en vie !

Qui stresse stocke

Retenons cette notion, elle est essentielle et sans doute la clé de notre retour à un poids optimal ! Car la « malchance génétique et/ou hormonale » qui pourrait expliquer le surpoids ne concerne que 5% des obèses. Pour les 95 autres, la principale « cause profonde » du surpoids découle d’une inadaptation émotionnelle au stress découlant elle-même de l’équation évolutionniste déjà citée « danger (famine, froid,...) = stockage ». Bien sûr, pour les personnes en surpoids, le danger n’est plus le manque de nourriture, que du contraire ! Ce danger a un masque moderne auxquels des ouvrages entiers sont consacrés et que l’on nomme « STRESS ». Derrière le vocable générique se cachent de multiples réalités prenant pour nous les noms de « travail », « vie familiale troublée », « problème de santé », « manque d’argent », etc… Pourtant, les enseignements de pratiques spirituelles comme ceux de la Méditation en Pleine Conscience nous rappellent aujourd’hui que ce qui impacte l’homme, ce n’est pas un événement extérieur, en soi, neutre, mais l’opinion qu’il s’en fait. Cette opinion (par exemple : « travailler est pénible ») est alimentée par notre éducation, nos expériences passées, tous les liens qui ont été créés par notre cerveau émotionnel entre une expérience et l’émotion qui y a été associée. Et voilà, le mot est lâché : émotion !! L’émotion est au coeur de la problématique du surpoids, mais aussi la clé permettant de la résoudre de façon durable.

Mais alors pas de régime ?

Nous avons souvent évoqué les clés d’une hygiène alimentaire source de santé et de poids optimal : consommation prioritaire de fruits et légumes de qualité biologique riches en nutriments, viandes et céréales en quantité modérée, importance des bonnes graisses contenues dans les huiles végétales et petits poissons riches en oméga 3, eau faiblement minéralisée comme boisson essentielle… Tout cela, la majorité des « régimes » ou « plans alimentaires » raisonnables qui fleurissent dans les magazines au printemps nous l’ont déjà proposé. Et pourtant, au vu de l’affichage abominable de votre balance, il semble que savoir ne suffise pas ! Comment est-ce possible ? Pourquoi, s’il est évident que la majorité des régimes peut constituer une aide ponctuelle et efficace à l’amaigrissement, sont-ils, pour la majorité, suivis dans près de 90% des cas, d’une reprise pondérale à moyen ou long terme ? Tout simplement car ils constituent, comme l’explique si bien David O’Hare, une sorte « d’auto-école » de la perte de poids : un instructeur vous dit comment faire, mais tant que c’est lui qui tient le volant, vous n’apprenez pas à conduire ! Savoir n’est pas connaître ! Les mécanismes intimes qui ont alimenté notre surpoids nous sont restés inconnus ou du moins inconscients et ont ainsi pu, en cachette, continuer de saper les efforts de votre volonté abreuvée de savoirs livresques. Pire encore, les régimes ont fini par ajouter à la liste déjà longue des émotions négatives qui assaillent la personne en surpoids (colère, dégoût, peur, tristesse) des impressions telles que la frustration, le découragement et la déception. Dès lors point de régime, si ce n’est les conseils de base cidessus, pourvu qu’ils soient sous-tendus par une connaissance intime de soi dont voici quelques pistes.

Se re-connaître pour vouloir se faire du bien

Que ce soit pour une problématique de poids ou autre, on demande toujours aux personnes qui consultent « quand cela a-t-il commencé, dans quel contexte ? ». Il n’est jamais arrivé que les personnes répondent « quand j’ai commencé à manger 3 paquets de chips par jour ». Non ! Les réponses sont plutôt du type « quand j’ai débuté ce nouveau travail », « quand je me suis mariée », « lorsque j’ai eu mes enfants, j’étais épuisée ! ». Et en travaillant sur les émotions reprises dans les thérapies s'aidant des Fleurs de Bach, on demande souvent comment ils/elles se sentaient à ce moment-là. La réponse générale : « j’étais stressée ». Or : stress = danger (souvent) = stockage ! Si l’on est en surpoids ou que l’on connait un ami qui l’est, on est coutumier de ce mal-être teinté de fatigue, de dégoût de soi, de « à quoi bon »… qui, alors que l’on tente, à force de volonté, de manger sainement depuis trois jours, nous fait soudainement plonger vers le paquet de chips XXL. Pourquoi ? Et pour quoi ? Il est établi qu’une des causes majeures d’échec des régimes réside dans l’impulsivité, dans le « je ne peux pas m’en empêcher ». Cette « tension pulsionnelle élevée », comme l’évoque le Dr Jean-Paul Curtay, peut avoir des causes nutritionnelles mais aussi nerveuses car le corps « crie famine » de nutriments essentiels à son équilibre nerveux comme le magnésium. Les personnes en surpoids semblent présenter une fragilité émotionnelle traduite par une exacerbation des circuits neuronaux courts gérant la peur, ce qui entraîne anxiété et peurs diverses : peur de ne pas y arriver, peur de l’abandon, peur de manquer (d’argent, d’affection, de temps…), peur de tout ! Ce sont ces peurs que les personnes appellent « stress » sans vraiment parvenir à les analyser plus avant. Ces peurs découlent de mécanismes de survie court-circuitant la volonté !

Prendre le problème à sa source, celle de l’émotion

Des pratiques comme la cohérence cardiaque, la méditation ou l'hypnose vont donc être des aides fondamentales face à ces émotions. Il faut savoir que la crise boulimique est une forme d'auto-hypnose négative, ce qui explique la perte de contrôle vécue par le patient et l'importance de l'auto-hypnose positive pour en sortir. En effet, ces pratiques vont développer : la conscience de l’émotion qui préside à la prise alimentaire, celle des choix possibles (quand manger, quoi manger,...), celle de son corps, celle de la douceur dont on a besoin et que l’on recherche avidement dans la nourriture. Mais aussi l’accueil ! Car comment connaître ou reconnaître l’émotion qui ne fait que passer sans être accueillie ? Tristesse, dégoût de soi, honte, peur du regard des autres, autant d’émotions que ces pratiques permettent d’accueillir et d’aimer ! Oui, comprendre et même aimer ce corps obèse, même cette image dans le miroir !

Accueillir et accepter pour pouvoir aimer, pour pouvoir se faire du bien en mangeant bien ! Car comment vouloir aider quelqu’un que l’on n’aime pas ? L’action de ces pratiques sera essentiellement de permettre de développer un équilibre nerveux pour revenir au calme en cas de stress, par la mise en place d’automatismes basés notamment sur un contrôle de la respiration. Celle-ci redonnera la flexibilité nerveuse nécessaire pour affronter les événements stressants dans la pleine conscience de nos sensations corporelles (faim, satiété, … autant de signaux oubliés chez les personnes en surpoids), de nos actes, de nos choix. Elles permettront aussi de ré-intégrer le mouvement émotionnel dans notre vie. Car le surpoids est souvent un blindage, une carapace face à trop de sollicitations stressantes qui font se gripper la machine nerveuse en position « accélérateur » avec son cortège d’agressivité, de colère, de violence envers soi ou au contraire en position de « frein » accompagnée de repli sur soi, de sentiment d’impuissance, d’idées noires et d’envie d’abandon. En permettant de « revenir au neutre », ces techniques laissent de la place à une émotion fondamentale de l’amaigrissement : la joie !



Seul ou accompagné

De nombreux autres outils très performants aident à cette reconnexion à soi et son histoire avec l’aide d’un thérapeute tels que l’hypnose, un soutien psychothérapeutique,… mais aussi de manière plus autonome au travers d’outils simples tels que l’EFT (Emotionnal Freedom Technique), les Fleurs de Bach. En somme, une combinaison d’outils de connaissance et de maîtrise de soi, comme l’ont bien compris certains thérapeutes en créant des méthodes d’accompagnement global comme la « Mincithérapie ». Cette approche intégrée, pour l’instant uniquement réservée aux femmes, permet, en une année d’ateliers hebdomadaires, d’apprendre à mieux se connaître, se détendre, se respecter et s’aimer pour que la nourriture devienne enfin un moyen de se faire du bien durablement.Outre ces outils de développement personnel, il est bien sûr possible de s’aider de remèdes naturels aidant à la perte de poids. Certains favorisent l’élimination des toxines tels que la sève de bouleau et les macérats glycérinés de bourgeons de cassis et de genévrier. Des plantes comme le Gymnema sylvestris, en diminuant l’appétence pour le sucré sont aussi une aide efficace. Combinés à une activité physique douce et d’intensité progressive dans le respect du corps, ces aides se révèlent très appréciables.



Solution rapide ou durable ?

Alors si malgré tout vous vous dites « oui, mais tout cela prend du temps, je préfère une solution plus radicale et rapide comme une chirurgie gastrique (anneau, sleeve ou bypass) », iI faut savoir que ces chirurgies sont dans la majorité des cas de véritables « crimes physiologiques », une insulte au bon sens biologique et au respect de soi, à l’exception des cas très sévères d’obésité morbide où le pronostic vital est engagé à très court terme. Basées sur un principe très « mécanique » de suppression pure et simple de la fonctionnalité d’une partie du corps (en l’occurrence tout ou partie de l’estomac), elles visent à rendre incapable de se goinfrer ou d’assimiler une grande partie de ce que l’on a avalé. A court, moyen et long terme, ces chirurgies, autorisées négligemment à de trop nombreux patients, impriment un stress majeur au corps, sans prendre la réelle mesure de ce qui a amené les personnes à grossir… et les y reconduira inévitablement si leur souffrance morale ou leur stress est encore présent et ne leur permet pas de mettre en place les indispensables réformes alimentaires « à vie » que l’opération requière, sous peine d’être un échec. Se précipiter pour maigrir comme le propose ces chirurgies, c’est envoyer au corps un signal de changement brusque, une réduction drastique et soudaine de l’apport de nutriments essentiels aux cellules ! Or, le corps a horreur des changements soudains, tous ses mécanismes concourent à s’y opposer. Menacé de famine, il n’aura de cesse de stocker. Vouloir maigrir vite est donc un stress majeur dont il faudra être capable, encore une fois, de gérer les conséquences émotionnelles.

Ainsi, prendre le temps est une composante essentielle du processus de retour à un poids de forme ! Se précipiter pour manger, c’est faire passer la conscience de l’acte alimentaire à la trappe de l’impatience. Se dépêcher de manger, c’est faire fi des 20 minutes minimales nécessaires au développement du sentiment de satiété et ingurgiter en peu de temps une quantité énorme de nourriture. Se précipiter, c’est laisser peu de chance à la conscience de saisir les petits changements positifs qui ne tarderont pas à ponctuer ce parcours et ce manque de conscience de nos succès fera à nouveau le lit de la déception et d’une potentielle rechute.

Alors pourquoi se faire du mal si l’on peut se faire du bien ?

Charline Nocart

POUR EN SAVOIR PLUS :
• Maigrir par la cohérence cardiaque, du Dr David O’Hare, Editions Thierry Souccar
• Cycle d’initiation à la Méditation Pleine Conscience, dispensé par Ilios Kotsou et l’asbl Emergences : www.emergences.org : association belge de promotion de la Méditation Pleine Conscience
• La Nutri-Emotion, de Nassrine Reza, Editions Ariane
• Maigrir et rester mince avec l’EFT, de Jean-Michel Gurret, Editions LEDUC.S
• www.nouvellehypnose.com. 3 ateliers d’auto-hypnose « Régime plaisir », 10 ateliers d’auto-hypnose « Poids et boulimie »
• Videos You Tube « Maigrir par la cohérence cardiaque » : interview du Dr O’Hare
• Mincitherapie.org : site de France Verheyden expliquant sa méthode et les conférences à venir (16 et 23 juin prochain).
• Le guide de la chirurgie de l’obésité, d’Elodie Sentenac et Magali Walkowicz, Editions Thierry Souccar
• www.cliniquedupoids.be • www.obésitébelgique.be



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